Thème 2 : Comment satisfaire nos besoins en électricité, et plus largement en énergie, tout en assurant la sortie de notre dépendance aux énergies fossiles ?

2.1 - Le mix électrique

Pour atteindre nos objectifs climatiques, nous devons sortir des énergies fossiles. Pour cela, de nombreux usages reposant sur les énergies fossiles vont être remplacés par l’électricité. Malgré les économies d’énergie notre consommation d’électricité va donc augmenter. L’étude « Futurs énergétiques 2050 » de RTE propose six options permettant à la France de disposer en 2050 d’un système électrique répondant à ces enjeux que l’on peut regrouper en quatre grandes familles de scénarios :

  • Une sortie accélérée du nucléaire d’ici 2050, avec un développement massif des énergies renouvelables à un rythme beaucoup plus élevé que celui constaté ces dernières années, notamment pour le solaire (scénario M0). L’ensemble du potentiel renouvelable français est exploité à son maximum, et le système électrique fait appel à des capacités très importantes de flexibilité (nouvelles centrales thermiques fonctionnant avec des sources d’énergie décarbonées, batteries et autres technologies de stockage). Dans ce scénario il n’y a pas de relance du nucléaire en France (pas de prolongation de la durée de vie du parc existant, ni construction de nouveaux réacteurs en dehors de Flamanville 3) ;
  • La prolongation de tout ou partie du parc nucléaire historique avec une sortie progressive du nucléaire à horizon 2060 (hors EPR de Flamanville), accompagnée d’un développement très significatif des énergies renouvelables, soit sous forme de grands parcs (notamment éoliens) (scénario M23), soit de manière plus diffuse grâce au photovoltaïque (scénario M1), et nécessitant également d’importants besoins de flexibilité. Dans ces scénarios, tout ou partie du parc nucléaire existant est prolongé mais il n’y a pas de construction et mise en service de nouveaux réacteurs en dehors de l’EPR de Flamanville 3) ;
  • La prolongation du parc nucléaire historique tant que les conditions de sûreté le permettent, et la relance d’un programme nucléaire à travers la construction de 8 nouveaux réacteurs par paire (scénario N1). De nouveaux projets d’énergies renouvelables sont mis en service, mais leur rythme de développement, toujours important, est plus modéré et les besoins en flexibilité (notamment sur la demande) sont, relativement, beaucoup plus faibles.
  • La prolongation du parc nucléaire historique tant que les conditions de sûreté le permettent, parfois au-delà de 60 ans (scénario N03), et la relance d’un programme nucléaire à travers la construction de 14 nouveaux réacteurs par paire (scénarios N2 et N03) et de petits réacteurs modulaires (scénario N03). De nouveaux projets d’énergies renouvelables sont mis en service, mais leur rythme de développement, toujours important, est le plus modéré et les besoins en flexibilité (notamment sur la demande) sont, relativement, les plus faibles.

Dans cette étude, RTE estime notamment que :

  •  « Construire de nouveaux réacteurs nucléaires est pertinent du point de vue économique, a fortiori quand cela permet de conserver un parc d’une quarantaine de GW en 2050 (nucléaire existant et nouveau nucléaire) » ;
  • « Les énergies renouvelables électriques sont devenues des solutions compétitives. Cela est d’autant plus marqué dans le cas de grands parcs solaires et éoliens à terre et en mer » ;
  • « Les scénarios à très hautes parts d’énergies renouvelables, ou celui nécessitant la prolongation des réacteurs nucléaires existants au-delà de 60 ans, impliquent des paris technologiques lourds pour être au rendez-vous de la neutralité carbone en 2050. »

C’est notamment pour ces raisons que le Président de la République, lors de son discours prononcé à Belfort le 10 février 2022, a proposé deux grands objectifs pour guider la diversification à long terme du mix énergétique de la France en 2050 : le développement massif des énergies renouvelables d’une part, et la relance d’une politique électronucléaire, avec notamment le souhait de relancer la construction de réacteurs nucléaires de nouvelle génération (EPR2) et de permettre l’exploitation du parc nucléaire existant quand les exigences en matière de sûreté le permettent.

Ces orientations, communes à plusieurs des scénarios de RTE, ne figent pas la structure du mix en 2050 mais permettent au contraire de conserver une variété d’options possibles pour son devenir et la poursuite de sa décarbonation, en s’appuyant de manière raisonnée sur les différentes filières de production d’électricité.


Selon vous, quelles sont les priorités à prendre en compte pour décider de ces évolutions du mix de production électrique (2 réponses maximum) ?

  • La minimisation de l’empreinte géographique des projets : il est préférable de concentrer les installations sur certaines parties du territoire (par exemple avec la construction de réacteurs nucléaires ou de très grands parcs EnR), avec des impacts plus concentrés dans l’espace et localement plus intenses
  • La compatibilité du mix énergétique français avec un scénario de réindustrialisation de la France, et notamment la compétitivité de ce mix énergétique.
  • La répartition des installations d’énergie renouvelables de manière équilibrée et diffuse sur le territoire, avec des impacts locaux a priori plus modérés mais qui touchent l’ensemble du territoire
  • La garantie – au maximum – de notre indépendance énergétique et industrielle, en assurant autant que possible notre autonomie sur les composants, les technologies, les filières industrielles et les matières premières (acier et terres rares pour les éoliennes, modules photovoltaïques pour la production solaire, métaux critiques pour les batteries électriques, etc.) et les combustibles (uranium pour le nucléaire)  
  • La minimisation du coût global du système électrique (moyens de production, moyens de flexibilité et de stockage, évolution des réseaux) pour conserver un prix de l’électricité compétitif pour les consommateurs.
  • Autre proposition

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