Climat et énergie

Ateliers France Net Zéro Lyon, Université de Lyon – 16 décembre 2024

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Page dédiée aux ateliers France Net Zéro qui se sont déroulés à Lyon, Université de Lyon le 16 décembre 2024

Typologie des participants : étudiants du supérieur.

1) Synthèse des résultats des participants

A Lyon, 3 groupes ont oeuvré pour créer leur stratégie nationale bas carbone, voici une
synthèse des résultats obtenus :

Deux groupes ont réussi à atteindre la neutralité carbone, en misant majoritairement sur le secteur des terres pour augmenter le puits de carbone. Les secteurs agriculture et industrie sont ceux qui génèrent le plus d’émissions en 2050. Néanmoins, un des deux scénarii génère des risques et son bouclage électricité n’est pas optimal. Le scénario qui ne permet pas d’atteindre la neutralité carbone en 2050 émet plus que ceux des autres groupes dans chaque secteur et est moins ambitieux sur l’augmentation du puits de carbone naturel.

2) Les choix faciles et difficiles pris par les groupes pour atteindre la neutralité

Les groupes ont globalement considéré les mêmes choix comme faciles ou difficiles. Pour l’agriculture, tous les groupes tombent d’accord sur l’importance de la réduction de la consommation de protéines et la réduction du gaspillage alimentaire. Des débats ont eu lieu sur la nécessité d’utiliser plus de biocarburants pour faire fonctionner les engins agricoles, et sur les potentielles conséquences sociales négatives d’une diminution du cheptel bovin.

En ce qui concerne le bâtiment, les discussions sur le mix énergétique débouchent toutes sur la nécessaire baisse de la part du fioul et du gaz, et sur l’intérêt d’utiliser le bois pour la construction plutôt que pour l’énergie. Les groupes ont néanmoins eu du mal à se mettre d’accord sur la surface habitable moyenne préférable pour atteindre la neutralité carbone.

Un consensus émerge sur le transport : augmenter le taux de remplissage des voitures pour les déplacements du quotidien.

Enfin, pour les secteurs de l’industrie et des déchets, les participants sollicitent tous une augmentation des matières recyclées. Les technologies de captage de CO2 et l’électrolyse de l’hydrogène ne font pas l’unanimité : certains participants les jugent nécessaires à l’atteinte des objectifs de neutralité, quand d’autres ne les considèrent pas assez matures, ou les perçoivent comme une réponse lacunaire aux enjeux de décarbonation.

3) Les politiques publiques plébiscitées par les participants
  • Taxer le kérosène et financer les trains et l’entretien des voies ferrées ;
  • Mettre en place la sécurité sociale alimentaire ;
  • Créer des plans quinquennaux/décennaux pour casser les variabilités avec les changements de gouvernement ;
  • Promouvoir un marketing du climat : modèles sociaux et normes climatiques pour le rendre attractif.
4) Les discussions marquantes au sein des groupes

Une discussion marquante concerne la faisabilité des scénarii proposés par les groupes. La désirabilité des scénarii fait consensus, la faisabilité pose plus question. Les participants mettent en cause la volonté d’agir des Français, ils se déclarent « pessimistes vis-à-vis de l’humain et du consommateur : les gens ne vont jamais manger moins de viande par eux mêmes ou moins acheter de vêtements ». D’autres nourrissent leur pessimisme dans le modèle capitaliste : « si on ne remet pas en question les systèmes de valeur capitalistes, on s’en remet à des petits ajustements qui ne font pas baisser drastiquement les émissions ». Un groupe a également souligné la « violence sociale » des scénarii construits, alertant sur le changement « brutal et/ou conflictuel » qui pourrait « soutenir une montée des extrêmes ».

La fiscalité de la neutralité carbone a également cristallisé les débats. Les participants considèrent les sujets économiques comme intrinsèques à une stratégie nationale. Ils soulèvent un risque économique et social en cas de non-intégration des questions fiscales aux trajectoires de décarbonation : « on n’a peu abordé l’aspect fiscal, alors que le financement des politiques publiques pose de vraies questions ».

Les ateliers soulignent également les attentes des individus envers les pouvoirs publics. Un groupe observe « l’inertie des politiques publiques face aux lobbys » et appelle à une décentralisation des pouvoirs publics afin que le levier individuel et le levier étatique soient activés simultanément.