Energie

Les grands enjeux de la PPE 3

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La France est aujourd’hui confrontée à un triple enjeu de souveraineté, de compétitivité et d’accélération de la lutte contre le changement climatique. Ce triple impératif, politique, économique et climatique, justifie l’engagement porté par le Gouvernement de faire de la France le premier grand pays industriel à sortir des énergies fossiles. Cela s’inscrit en pleine cohérence avec l’objectif français et européen de neutralité carbone en 2050.

Cette sortie des énergies fossiles va nécessiter un effort inédit dans notre histoire énergétique, à la fois de réduction de la consommation, d’électrification des usages mais également de production énergétique décarbonée permettant de répondre aux différents besoins. Cet effort s’insère dans un contexte où le système énergétique français devra, dans les trente prochaines années, être quasi intégralement renouvelé, qu’il s’agisse des installations nucléaires, des capacités d’énergies renouvelables, des réseaux ou des dispositifs d’effacement et de flexibilité de la consommation énergétique.

La transformation qui s’ouvre devant la France est donc gigantesque.

Afin de répondre ces enjeux, la PPE a vocation à relever trois défis. 

Le premier défi est la réduction de nos consommations. Réussir la transition, c’est d’abord réduire nos consommations d’énergie car l’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas. Loin d’être anecdotique, la réduction des consommations d’énergies, que ce soit via des actions comportementales ou technologiques, constitue un levier majeur de compétitivité pour les entreprises et de gain de pouvoir d’achat pour les ménages. Cette réduction des consommations devra aller de paire avec l'électrification des usages, permettant de décarboner une partie des usages.

Le second défi est la fin de la production d’électricité à partir de charbon en 2027 et sortie de la dépendance aux énergies fossiles en 2050. La décroissance forte de la consommation de pétrole, de gaz et de charbon est indispensable pour limiter les émissions de gaz à effet de serre qu’elles engendrent, à la fois lors de la phase d’exploration-production mais aussi en phase de combustion. Si la production d’électricité à partir de charbon représente déjà moins de 1 % du mix électrique français, ce qui en fait déjà un pays exemplaire aux plans mondial et européen, notre dépendance aux autres énergies fossiles, le gaz et le pétrole, demeure très forte.    

Le troisième défi est l’augmentation de la production de l’ensemble des vecteurs énergétiques décarbonés. Réussir la transition, c’est produire davantage d’énergie décarbonée, mettre en place les chaînes de valeur de ces solutions en Europe et pour les approvisionnements résiduels, diversifier nos approvisionnements. La transition renforcera aussi notre souveraineté énergétique en nous donnant une liberté de choix face à différentes options énergétiques respectueuses de nos engagements climatiques.

Annexe Transport de la PPE - Les grands enjeux de la SDMP 3

 

Le secteur des transports est le premier émetteur de gaz à effet de serre en France, et constitue le seul secteur dont les émissions ont augmenté dans les 30 dernières années. Il représente aujourd’hui environ un tiers des émissions de la France.

Annexée à la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la Stratégie de développement des mobilités propres (SDMP) constitue une déclinaison opérationnelle des orientations de la SNBC et de la PPE. Elle contient des actions concrètes pour atteindre les objectifs relatifs à la transition énergétique et à la réduction d’émissions de gaz à effet de serre fixés au secteur des transports. L’objectif pour le secteur est clair : réduire de 31% les émissions d’ici 2030, donc passer des 131 MtCO2e actuels à 90 MtCO2e en 2030 ; et réduire notre consommation énergétique de 20% sur la même période, des 500 TWh actuels à 400 TWh en 2030.

La SDMP constitue ainsi la feuille de route de la transition écologique et énergétique du secteur des transports terrestres. Elle présente une approche d’ensemble de la décarbonation des transports terrestres, en agissant sur l’ensemble des leviers qui permettent une réduction des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre.

Le premier levier est la maîtrise de la demande de transport. Maîtriser le nombre de kilomètres parcourus c’est éviter des consommations d’énergie, et ainsi réduire les factures liées au transport. Cela peut passer par exemple par l’aménagement du territoire et l’urbanisme pour favoriser la mobilité durable et réduire l’amplitude des déplacements. Pour les marchandises, une meilleure planification foncière et un travail avec les filières peut permettre de réduire le nombre de déplacements dans les processus de production et de livraison.

Le deuxième levier est le report modal, qui consiste à renforcer le report de déplacements vers des modes moins carbonés tels que le train, les transports collectifs, le transport fluvial ou encore le vélo, selon le domaine de pertinence de chacun de ces modes.

Le troisième levier est l’augmentation du taux d’occupation des véhicules ou de chargement pour les marchandises. Afin d’améliorer l’utilisation des véhicules, et ainsi de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour un trajet, il faut également optimiser l’utilisation des véhicules en les remplissant du mieux possible, que ce soit pour les déplacements de voyageurs ou de marchandises.

Le quatrième levier est l’amélioration de l’efficacité énergétique, de sorte que les véhicules roulants consomment moins d’énergie par trajet. Par exemple, en s’attachant à réduire le poids des véhicules, les voitures plus petites consommant moins d’énergie.

Enfin, le cinquième levier est la réduction de l’intensité carbone des motorisations. La SDMP s’attache à poursuivre le verdissement des flottes de véhicules, en favorisant les motorisations qui minimisent les émissions de gaz à effet de serre, par exemple à-travers l’électrification.