Climat et énergie

Ateliers France Net Zéro Pessac, Sciences Politiques Bordeaux – 12 décembre 2024

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Page dédiée aux ateliers France Net Zéro qui se sont déroulés à Pessac, Sciences Politiques Bordeaux le 12 décembre 2024

Typologie des participants : professionnels du secteur privé dans différents secteurs d’activité, professionnels du secteur public (services de l’État, collectivités locales), membres d’associations, étudiants, retraités.

1) Synthèse des résultats des participants

A Pessac, 3 groupes ont oeuvré pour créer leur stratégie nationale bas carbone, voici une
synthèse des résultats obtenus :

Aucun groupe n’a réussi à atteindre la neutralité carbone, même si deux scénarii s’en rapprochent. On observe une décarbonation totale du secteur du bâtiment dans un groupe. Le groupe qui est resté le plus loin de la neutralité carbone a été notamment moins ambitieux sur la décarbonation de l’agriculture. Les bouclages énergétiques sont équilibrés dans tous les scénarii qui ont été construits.

2) Les choix faciles et difficiles pris par les groupes pour atteindre la neutralité

Les groupes ont globalement considéré les mêmes choix comme faciles ou difficiles.

Pour l’agriculture, tous les groupes tombent d’accord sur l’importance de la fin de la surconsommation de protéines, et ils ont également tous trouvé difficile de décider de la taille du cheptel bovin, dont la diminution radicale peut influer négativement sur les économies locales.

En ce qui concerne le bâtiment, les discussions sur le mix énergétique débouchent toutes sur la nécessaire baisse de la part du fioul et du gaz. Les participants ont néanmoins eu du mal à se mettre d’accord sur la répartition préférable entre habitation individuelle et habitation collective.

Peu de consensus sur le transport émergent : certains considèrent l’électrification du parc automobile évidente, d’autres pensent qu’elle n’est pas réaliste. Certains participants soulignent les possibles conflits d’usage si le réseau ferroviaire est développé massivement.

Enfin, pour les secteurs de l’industrie et des déchets, les participants sollicitent tous une baisse de la consommation de biens et de services et une augmentation des matières recyclées. Un groupe a insisté sur la difficile intégration de l’incinération au sein de leur trajectoire de
décarbonation.

3) Les politiques publiques plébiscitées par les participants
  • Soutenir les transports collectifs (ferroviaire, bus)
  • Valoriser le capital et la comptabilité écologiques
  • Développer au maximum la mobilité en train pour les trajets longs
  • Interdire à horizon 2050 la location et la vente des passoires thermiques
4) Les discussions marquantes au sein des groupes

Dans plusieurs groupes, le coût de la transition a été au coeur des débats. Des participants considèrent la variable économique comme inhérente aux problématiques de neutralité carbone : « il faut penser le coût et le bénéfice de chaque mesure au niveau systémique ».

Une autre discussion marquante concerne la faisabilité des scénarii proposés par les groupes. La désirabilité des scénarii fait consensus, la faisabilité pose plus question. L’angle urbain des scénarii construits est notamment questionné : « le scénario est réaliste sur une partie du territoire mais pas sur l’ensemble de la France ». D’autres participants jugent le débat entre réaliste et non réaliste caduc : c’est le degré de contrainte qui définira la faisabilité des propositions. De plus, choisir la meilleure option pour atteindre la neutralité carbone passe, selon un groupe, par la comparaison entre plusieurs scénarii : « il faut des alternatives pour faire des changements en cours de route selon l’évolution de la situation, il ne faut pas une stratégie linéaire ».

Les échanges entre les participants révèlent également leur demande d’accompagnement des populations : « les évolutions sociétales ne doivent pas se faire dans le déni de la population ». Les groupes pointent du doigt des politiques publiques potentiellement crispantes ou polarisantes qui nécessitent de la sensibilisation pour être acceptées : « les français n’accepteront pas d’abandonner les grosses voitures ou d’avoir des éoliennes à
côté de chez soi ». Néanmoins, un participant questionne l’efficacité de la sensibilisation, qui n'est pas la panacée. Les participants attendent des pouvoirs publics un effort de planification et d’acculturation pour guider la stratégie nationale bas carbone.