Comment adapter notre consommation pour atteindre l’objectif de neutralité carbone ?

La trajectoire de consommation énergétique est très importante pour construire une stratégie énergétique et climatique. En effet, cette trajectoire va déterminer le niveau global des besoins en énergie à satisfaire pour les différents secteurs (transports, bâtiments, industrie, etc.) et la répartition des différents vecteurs énergétiques (électricité, gaz, carburants liquides, chaleur, etc.) pour y répondre. Pour ces raisons, la présente concertation intègre un thème sur la consommation, qui vise à expliquer les liens entre les choix de société et les trajectoires de consommation. Ce thème vise également à déterminer quels narratifs et trajectoires recueillent le plus l’adhésion du public, et inversement ceux qui sont rejetés.

Les enjeux associés à la consommation d’énergie

La trajectoire de consommation dépend de plusieurs facteurs :

  • l’évolution des comportements, et plus précisément la mise en œuvre ou non d’actions de sobriété ;
  • les efforts d’efficacité énergétique ;
  • le niveau de production industrielle.

L’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050 passe nécessairement par une maîtrise de nos consommations énergétiques. En effet, il n’est pas réaliste de penser pouvoir répondre à une demande en énergie en forte augmentation tout en éliminant complètement l’usage des énergies fossiles, qui représentent encore plus de 60% de notre mix énergétique. A l’heure actuelle, la loi ainsi et la SNBC en vigueur (SNBC2) visent ainsi une division par deux de nos consommations énergétiques finales à l’horizon 2050 par rapport à 2012.

Au-delà du niveau global de consommation énergétique, il est intéressant de noter que l’équilibre des 4 vecteurs énergétiques (électricité, gaz, solides, liquides) que nous utilisons va fortement évoluer compte tenu de la nécessité d’éliminer l’usage des combustibles fossiles. En effet, le potentiel de biomasse en France qui permettrait de produire des combustibles décarbonés (biogaz, biocarburants, etc.) pour 3 des 4 vecteurs énergétiques (gaz, solides, liquides) est limité et contraint par plusieurs enjeux (concurrence avec les cultures alimentaires, nécessité de préserver le puits carbone forestier, etc.). Il ne sera donc pas possible de simplement remplacer les combustibles fossiles par leurs équivalents décarbonés, sauf à supposer des imports massifs d’énergies décarbonées. La répartition des vecteurs énergétique obéira essentiellement à des considérations techniques et stratégiques.

Tous les paramètres précédemment évoqués impactent donc la consommation énergétique, mais ils interagissent également entre eux et il est important d’en avoir une vision globale et cohérente. C’est pourquoi l’approche par la réalisation de scénarios prospectifs est généralement utilisée pour analyser la trajectoire de consommation.

Présentation des scénarios de consommation

La réalisation d’un scénario prospectif énergie-climat permet de donner une vision quantifiée et cohérente de l’évolution du système : Il trace un chemin possible de la transition. L’élaboration de ces scénarios passe généralement par la définition d’un socle narratif et d’un jeu d’hypothèses, et l’utilisation d’outils de modélisation. La mise en place de stratégies programmatiques sur l’énergie et le climat étant pratiquée en France depuis de nombreuses années, nous disposons d’un historique riche sur la production de scénarios visant à éclairer les trajectoires de transition énergétique.

Dans cette concertation, il paraît particulièrement intéressant de présenter les hypothèses et les résultats de certains scénarios produits par les pouvoirs publics ou à leur demande en ce qui concerne les paramètres précédemment présentés, et le niveau de consommation finale d’énergie globale et de consommation électrique qui en résulte. Ces scénarios illustrent différents chemins d’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050 qui respecte également les différents objectifs français et européens sur l’énergie et le climat, avec à l’horizon 2050 un recours plus ou moins important aux puits de carbone (pour compenser les émissions résiduelles), des niveaux de consommation finales plus ou moins élevés, etc. 

Cette présentation permet d’illustrer et de mesurer l’impact des choix de société concernant certains aspects de nos vies sur les trajectoires prévisibles de consommation énergétique et électrique.

Les scénarios présentés sont :

  • Le scénario ayant servi de base à l’élaboration de la SNBC en vigueur (SNBC-2), appelé scénario « AMS SNBC2 » (avec mesures supplémentaires). Il s’agit du scénario objectif de référence actuel pour l’atténuation ;
  • Les 3 scénarios de consommation issus de l’étude « Futurs énergétiques 2050 » de RTE, appelés Trajectoire de référence, Scénario « Réindustrialisation profonde », Scénario « Sobriété ». Ils sont présentés de manière synthétique dans la fiche thématique n°20 ;
  • Les 4 scénarios issus de l’étude « Transition(s) 2050 » de l’ADEME, appelés S1 Génération frugale, S2 Coopérations territoriales, S3 Technologies vertes, S4 Pari réparateur.
Scénario « AMS SNBC2 » Scénario ayant servi de base à la SNBC2, en tant que trajectoire cible pour les politiques énergétiques et climatiques. Il vise à atteindre l’ensemble des objectifs nationaux, en restant prudent sur les paris technologiques, et en donnant une place importante aux actions d’efficacité énergétique et dans une certaine mesure, de sobriété.

Scénario RTE – Trajectoire de référence

Électrification progressive (en substitution aux énergies fossiles) et ambition forte sur l’efficacité énergétique (orientations de la SNBC). Hypothèse de poursuite de la croissance économique (+1,3% à partir de 2030) et démographique (scénario fécondité basse de l’INSEE). La trajectoire de référence suppose un bon degré d’efficacité des politiques publiques et des plans (relance, hydrogène, industrie). L’industrie manufacturière croît et sa part dans le PIB cesse de se contracter. Prise en compte de la rénovation des bâtiments mais aussi de l’effet rebond associé.

Scénario RTE – Sobriété

Les habitudes de vie évoluent dans le sens d’une plus grande sobriété des usages et des consommations (moins de déplacements individuels au profit des mobilités douces et des transports en commun, moindre consommation de biens manufacturés, économie du partage, baisse de la température de consigne de chauffage, recours à davantage de télétravail, sobriété numérique, etc.), occasionnant une maîtrise générale des besoins énergétiques, et donc également électriques.

Scénario RTE – Réindustrialisation profonde

Sans revenir à son niveau du début des années 1990, la part de l’industrie manufacturière dans le PIB s’infléchit de manière forte pour atteindre 12-13% en 2050. Le scénario modélise un investissement dans les secteurs technologiques de pointe et stratégiques, ainsi que la prise en compte de relocalisations de productions fortement émettrices à l’étranger dans l’optique de réduire l’empreinte carbone de la consommation française.

Scénario ADEME S1 – Génération frugale Premier scénario contrasté construit par l'ADEME pour nourrir le débat public sur le chemin de transition vers une neutralité carbone en 2050. Il donne une place plus importante aux actions d’économie d’énergie et de sobriété choisie ou contrainte. Des transformations importantes dans les façons de se déplacer, se chauffer, s’alimenter, acheter et utiliser des équipements, permettent l’atteinte de la neutralité carbone sans impliquer de technologies de captage et de stockage de carbone, non éprouvées et incertaines à grande échelle. Ce scénario repose sur la diffusion importante de solutions techniques existantes.
Scénario ADEME S2 – Coopération territoriale Deuxième scénario contrasté construit par l’ADEME pour nourrir le débat public sur le chemin de transition vers une neutralité carbone en 2050. Il mobilise une moindre sobriété que le premier scénario et une plus grande diversité de leviers d’innovation organisationnelle, technologique, d’aménagement du territoire dans le cadre d’une planification collective. Des transformations importantes dans les façons de se déplacer, se chauffer, s’alimenter, acheter et utiliser des équipements, permettent l’atteinte de la neutralité carbone sans impliquer de technologies de captage et stockage de carbone, non éprouvées et incertaines à grande échelle.
Scénario ADEME S3 – Croissante verte Troisième scénario contrasté construit par l'ADEME pour nourrir le débat public sur le chemin de transition vers une neutralité carbone en 2050. Il donne une place plus importante aux innovations techniques et technologiques de production et de consommation d’énergie et dans une moindre mesure que dans les deux précédents scénarios aux économies d’énergies. Il utilise des mobilise des technologies de stockage du carbone à la sortie des grandes installations industrielles et de production d’énergie (CCS), mais pas de technologies de captage du carbone directement dans l’air.
Scénario ADEME S4 – Pari réparateur Quatrième scénario contrasté construit par l'ADEME pour nourrir le débat public sur le chemin de transition vers une neutralité carbone en 2050. Il étudie l’hypothèse d’une prolongation de la hausse des besoins énergétiques sans qu’il y ait besoin de transformations importantes dans les façons de se déplacer, se chauffer, s’alimenter, etc. La persistance des modes de vie actuels mène à des consommations d’énergies et des émissions des gaz à effet de serre plus importantes. Un développement important de technologies de captage et de stockage de carbone, non éprouvées et incertaines, à grande échelle, est nécessaire pour respecter l’objectif de neutralité carbone. Ce pari réparateur apparaît donc très risqué.

Présentation des narratifs de 8 scénarios (d’après SNBC2, « Futurs énergétiques 2050 » et « Transition(s) 2050 »)

Une présentation résumée et harmonisée, afin d’en faciliter la comparabilité, des éléments contenus dans les différents scénarios est disponible dans le tableau Excel consolidé téléchargeable ci-dessous. Il est à noter que ces différents scénarios ont été réalisés à des dates et selon des processus distincts, les formats des données ne correspondent donc pas toujours parfaitement. Le détail exhaustif des scénarios peut être consulté à travers les différents liens mentionnés ci-après.

D’autres acteurs ont également réalisé des scénarios couvrant l’ensemble des secteurs de l’économie française de façon complète et détaillée. C’est le cas notamment de l’association négaWatt qui a publié le détail de son scénario mis à jour en 2022.

Pour en savoir plus :

Les leviers de sobriété

Les changements de modes de vie influant sur le niveau de service, voire de confort, ont un impact très important sur la consommation. Ces leviers, qu’on désigne souvent par le terme de « sobriété », sont distincts des mesures d’efficacité énergétique, qui reposent sur des solutions avant tout techniques (rénovation des bâtiments, réduction des consommations individuelles des équipements par exemple), qui ne modifient globalement pas le niveau de service pour l’usager, et qui posent généralement moins de questions quant à l’opportunité de leur mise en œuvre dans les scénarios de transition. 

Ces changements de mode de vie peuvent concerner

  • La mobilité des personnes, avec des possibilités de reports vers les modes doux (marche et vélo) et les transports collectifs, le recours au télétravail et aux réunions virtuelles pour éviter des déplacements professionnels, le renoncement à certains déplacements touristiques de longues distances au profit de destinations plus proches, etc.
  • Le transport des marchandises, qui dépend de notre niveau de consommation de biens, mais également du mode de cette consommation (local versus e-commerce et livraison) et du délai pratiqué pour les transports de marchandises (plus une livraison est souhaitée rapidement, plus elle a tendance à être intensive en énergie).
  • L’usage des bâtiments, avec la possibilité pour les occupants de jouer sur la température de consigne pour le chauffage et la climatisation, de jouer sur l'éclairage dans les parties privées et communes, de restreindre ou non leur consommation d’eau chaude et de cuisson, et de modérer ou non leur recours aux équipements électro-ménagers et numériques. 

Ces différents changements dépendent bien sûr des choix individuels, mais aussi de choix et d’organisations collectives. Ils dépendent aussi de l’action des pouvoirs publics en termes de sensibilisation, d’incitation, de mise en place d’infrastructures favorisantes (pistes cyclables), voire de réglementation (baisse de la vitesse routière par exemple). On peut parfois considérer qu’une période de transition assez longue est nécessaire à leur diffusion, mais comme il s’agit avant tout de comportements ils peuvent aussi produire des effets rapides sur notre système énergétique (par exemple mise en place du télétravail ou fort développement du vélo pendant la crise sanitaire liée à la covid-19).

Si on a parfois l’impression que l’on parle de « petits gestes » ou de l’échelle individuelle, ces modes de vie ont un impact significatif. Ainsi, on présente souvent l’ordre de grandeur de la baisse de 1°C de la température de consigne de chauffage, qui permet de réduire de 7% la consommation énergétique globale. De même, un abaissement de la vitesse sur autoroute conduit à des gains significatifs de consommation par km parcouru1

Bâtiments (résidentiel, tertiaire) Résidentiel
  • Réduction consciente et volontaire, de la consommation d’énergie liée au chauffage (baisse de la température moyenne de chauffage des logements chauffés à 19° contre environ 20° aujourd’hui) ; 
  • Réduction consciente et volontaire de la consommation d’eau chaude sanitaire ; 
  • Mutualisation et partage des espaces et équipements dans l’habitat (buanderies collectives, etc.)
  • Tertiaire
  • Développement du télétravail
  • Pratiques de sobriété numérique (durabilité des équipements, suppression des mails, moindre utilisation des moteurs de recherche, etc.)
  • Baisse globale de la consommation de biens, grâce par exemple à la lutte contre l’obsolescence programmée (indices de réparabilité, etc.)
Transport Mobilité des personnes
  • Réduction des déplacements (réduction du nombre de kilomètres parcourus télétravail, tourisme local, etc.)
  • Redéfinition des modes de déplacement et le report modal (réduction de la part de la voiture particulière, report vers les trajets en train, vers les transports en commun ou encore vers la marche ou le vélo)
  • Développement des formes de mobilité partagée (covoiturage, location de voiture entre particuliers, associations et clubs d’autopartage)
  • Diminution de la vitesse de déplacement
  • Diminution de la taille des véhicules 
Industrie
  • Développement de la seconde main
  • Réduction de la demande en équipements
  • Diminution de la consommation d’emballages (vrac, circuits courts, initiatives zéro-déchets ou encore la réduction de la consommation globale de biens)

Exemples de leviers comportementaux pour la sobriété

Ramenés à l’échelle de l’ensemble de la société, ces choix ont donc un impact important sur les trajectoires de consommation d’énergie, tel que cela apparaît dans les scénarios présentés précédemment. Ainsi, le scénario AMS SNBC2 intégrait des hypothèses de changement de comportements (évolution (poursuivant une tendance observée) des régimes alimentaires vers des régimes moins carnés, avec plus de fruits et légumes frais ainsi que de protéagineux (lentilles, fèves, haricots blancs, pois, etc.), baisse de 1°C de la température moyenne de chauffage des logements, développement de l’économie circulaire (moins de produits neufs, choix de produits de meilleure qualité et réparabilité), etc.), qui étaient apparues comme difficilement contournables au moment de la révision de la SNBC où il s’agissait de passer du « facteur 42 » à la neutralité carbone à l’horizon 2050. De même, le scénario « Sobriété » de RTE conduit à une consommation intérieure d’électricité de 555 TWh en 2050, contre 645 TWh pour la trajectoire de référence, soit une baisse de près de 15%. Les 4 scénarios de l’ADEME illustrent aussi ces effets, avec une consommation énergétique croissante du S1 au S4 qui prévoit une consommation d’énergie finale en 2050 1,6 fois supérieur à la consommation de S1 (+62%). 

Les graphiques suivants présentent les principaux résultats de niveau de consommation énergétiques et de production électrique des 8 scénarios pour 2030 et 2050 pour en illustrer les différences (les graphiques relatifs au secteur de l’industrie sont présentés au point suivant).

Consommation finale énergétique (en TWh) en 2030 et 2050 des 8 scénarios (hors soutes internationales)
Consommation finale énergétique (en TWh) en 2030 et 2050 des 8 scénarios (d’après SNBC2, « Transition(s) 2050 » et « Futurs énergétiques 2050 »)

En 2019, selon la SNBC2 AMS la consommation finale énergétique atteignait environ 1600 TWh en 2019.
En 2030 la consommation finale énergétique devrait atteindre
- selon la SNBC2 AMS environ 1300 TWh
- selon ADEME S1 - Génération frugale environ 1200 TWh
- selon ADEME S2 - Coopération territoriale environ 1250 TWh
- selon ADEME S3 - Croissante verte environ 1400 TWh
- Selon ADEME S4 - Pari réparateur 1500 TWh
- Selon RTE Référence environ 1300 TWh
- Selon RTE réindustrialisation environ 1250 TWh
- Selon RTE sobriété environ 1200 TWh

En 2050 la consommation finale énergétique devrait atteindre
- selon la SNBC2 AMS environ 900 TWh
- selon ADEME S1 - Génération frugale environ 700 TWh
- selon ADEME S2 - Coopération territoriale environ 800 TWh
- selon ADEME S3 - Croissante verte environ 1000 TWh
- Selon ADEME S4 - Pari réparateur 1250 TWh
- Selon RTE Référence environ 900 TWh
- Selon RTE réindustrialisation environ 950 TWh
- Selon RTE sobriété environ 800 TWh

Production électrique totale (en TWh) en 2030 et 2050 des 8 scénarios
Production électrique totale (en TWh) en 2030 et 2050 des 8 scénarios (d’après SNBC2, « Transition(s) 2050 » et « Futurs énergétiques 2050 »)

En 2019, selon la SNBC2 AMS la production électrique totale atteignait environ 550 TWh en 2019.
En 2030 la production électrique totale devrait atteindre :
- selon la SNBC2 AMS environ 600 TWh
- selon ADEME S1 - Génération frugale environ 550 TWh
- selon ADEME S2 - Coopération territoriale environ 570 TWh
- selon ADEME S3 - Croissante verte environ 580 TWh
- Selon ADEME S4 - Pari réparateur 600 TWh
- Selon RTE Référence environ 560 TWh
- Selon RTE réindustrialisation environ 560 TWh
- Selon RTE sobriété environ 560 TWh

En 2050 la production électrique totale devrait atteindre
- selon la SNBC2 AMS environ 700 TWh
- selon ADEME S1 - Génération frugale environ 400 TWh
- selon ADEME S2 - Coopération territoriale environ 500 TWh
- selon ADEME S3 - Croissante verte environ 700 TWh
- Selon ADEME S4 - Pari réparateur 800 TWh
- Selon RTE Référence environ 700 TWh
- Selon RTE réindustrialisation environ 750 TWh
- Selon RTE sobriété environ 550 TWh

NB : pour les 3 scénarios RTE, les données 2030 sont à prendre avec précaution car elles dépendent des scénarios de mix électrique choisis entraînant des variations de l’ordre de plus ou moins 10 TWh

 

Consommation finale totale (en TWh) en 2030 et 2050 dans le secteur du bâtiment des 8 scénarios
Consommation finale totale (en TWh) en 2030 et 2050 dans le secteur du bâtiment des 8 scénarios (d’après SNBC2, « Transition(s) 2050 » et « Futurs énergétiques 2050 »)

En 2019, selon la SNBC2 AMS la consommation finale des bâtiments atteignait environ 800 TWh en 2019.
En 2030 la consommation finale des bâtiments devrait atteindre :
- selon la SNBC2 AMS environ 600 TWh
- selon ADEME S1 - Génération frugale environ 500 TWh
- selon ADEME S2 - Coopération territoriale environ 520 TWh
- selon ADEME S3 - Croissante verte environ 600 TWh
- Selon ADEME S4 - Pari réparateur 630 TWh
- Selon RTE Référence environ 600 TWh
- Selon RTE réindustrialisation environ 600 TWh
- Selon RTE sobriété environ 570 TWh

En 2050 la consommation finale énergétique devrait atteindre :
- selon la SNBC2 AMS environ 440 TWh
- selon ADEME S1 - Génération frugale environ 400 TWh
- selon ADEME S2 - Coopération territoriale environ 400 TWh
- selon ADEME S3 - Croissante verte environ 500 TWh
- Selon ADEME S4 - Pari réparateur 600 TWh
- Selon RTE Référence environ 420 TWh
- Selon RTE réindustrialisation environ 420 TWh
- Selon RTE sobriété environ 380 TWh

Consommation finale en électricité (en TWh) en 2030 et 2050 dans le secteur du bâtiment des 8 scénarios
Consommation finale en électricité (en TWh) en 2030 et 2050 dans le secteur du bâtiment des 8 scénarios (d’après SNBC2, « Transition(s) 2050 » et « Futurs énergétiques 2050 »)

En 2019, selon la SNBC2 AMS la consommation finale des bâtiments atteignait environ 300 TWh en 2019.
En 2030 la consommation finale des bâtiments devrait atteindre :
- selon la SNBC2 AMS environ 280 TWh
- selon ADEME S1 - Génération frugale environ 230 TWh
- selon ADEME S2 - Coopération territoriale environ 240 TWh
- selon ADEME S3 - Croissante verte environ 280 TWh
- Selon ADEME S4 - Pari réparateur 290 TWh
- Selon RTE Référence environ 280 TWh
- Selon RTE réindustrialisation environ 270 TWh
- Selon RTE sobriété environ 260 TWh

En 2050 la consommation finale des bâtiments devrait atteindre :
- selon la SNBC2 AMS environ 250 TWh
- selon ADEME S1 - Génération frugale environ 180 TWh
- selon ADEME S2 - Coopération territoriale environ 190 TWh
- selon ADEME S3 - Croissante verte environ 260 TWh
- Selon ADEME S4 - Pari réparateur 310 TWh
- Selon RTE Référence environ 240 TWh
- Selon RTE réindustrialisation environ 240 TWh
- Selon RTE sobriété environ 200 TWh

 

Consommation finale totale (en TWh) en 2030 et 2050 dans le secteur des transports des 8 scénarios (d’après SNBC2, « Transition(s) 2050 » et « Futurs énergétiques 2050 »

 

Consommation finale en électricité (en TWh) en 2030 et 2050 dans le secteur des transports des 8 scénarios (d’après SNBC2, « Transition(s) 2050 » et « Futurs énergétiques 2050 »)

Dans la concertation publique menée du 2 novembre 2021 au 15 février 2022, les contributeurs ont exprimé une forte appétence pour la sobriété, perçue comme une solution pérenne et efficace. Ainsi 67% des répondants ont estimé qu’il fallait se reposer essentiellement sur la sobriété car il ne serait pas réaliste de penser que les nouvelles technologies permettraient de compenser les impacts environnementaux associés aux usages actuels. Les répondants ont néanmoins exprimé la nécessité de planifier cette sobriété et de construire un imaginaire désirable d’une telle société bas-carbone.

Cet itinéraire de sobriété fait l’objet d’un suivi marqué par le Gouvernement depuis juin 2022. Tout d’abord, au travers de la concertation des grands acteurs avec le lancement de groupes de travail sectoriels. Ensuite, au travers de la présentation d’un grand plan visant à atteindre 10% de réduction de la consommation d’énergie d’ici 2 ans. Ce plan, présenté par la Première ministre le 6 octobre 2022, recense différentes mesures simples et opérationnelles, applicables à très court terme, qui concernent l’Etat, les entreprises et l’organisation du travail, les établissements recevant du public et les grandes surfaces, le secteur de l’industrie, le secteur du logement, le secteur des transports, le secteur du numérique et des télécommunications, le secteur du sport, et enfin les collectivités territoriales. Il se couple d’une grande campagne d’information sur les éco-gestes à compter du 10 octobre 2022.

 

1 https://www.cerema.fr/fr/actualites/emissions-routieres-polluants-atmospheriques-courbes
2 Ancien objectif de réduction de 75% des émissions en 2050 par rapport au niveau de 1990

Pour en savoir plus :

Le niveau de production industrielle

L’évolution projetée du niveau de production industrielle a également un impact notable sur les trajectoires de consommation énergétique

Un premier aspect est directement lié à la partie précédente, puisque nos modes de vie influent sur la demande en produits manufacturés et donc sur le niveau d’activité industrielle. Des modes de vie plus sobres débouchent donc globalement sur des besoins énergétiques moindres du secteur industriel également.

Mais un second aspect, également important à prendre en compte, correspond à l’enjeu de relocalisation de la production d’une partie de nos importations, qui conduirait à une augmentation de l’activité industrielle comparativement à une situation de statu quo sur le commerce extérieur. Cette relocalisation est envisagée car elle répond à plusieurs enjeux : assurer un niveau d’autonomie sur certains secteurs stratégiques, faire bénéficier davantage l’économie nationale et locale de la production nécessaire pour répondre à notre demande, et également dans une certaine mesure éviter les « fuites de carbone », c’est-à-dire la délocalisation des émissions correspondant à notre consommation dans des zones géographiques où les normes environnementales sont parfois moins exigeantes. 

La tendance historique étant plutôt à la tertiarisation de l’économie française et à la baisse de la part relative de l’industrie dans la valeur ajoutée totale, une relocalisation significative supposerait une action volontariste des pouvoirs publics, des industriels et des consommateurs (privilégier le « made in France »). Elle aurait toutefois un impact significatif sur la consommation d’énergie et il est donc important de la considérer dans les trajectoires prévisionnelles.

Ainsi, le scénario AMS SNBC2 intégrait déjà des hypothèses relativement ambitieuses en termes de niveau de production industrielle. De même, le scénario « Réindustrialisation forte » de RTE conduit à une consommation intérieure d’électricité de 752 TWh en 2050, contre 645 TWh pour le Scénario de référence, soit une hausse de plus de 15%.

Consommation finale totale (en TWh) en 2030 et 2050 dans le secteur de l’industrie
Consommation finale totale (en TWh) en 2030 et 2050 dans le secteur de l’industrie des 8 scénarios (d’après SNBC2, « Transition(s) 2050 » et « Futurs énergétiques 2050 »)

En 2019, selon la SNBC2 AMS la consommation finale industrie atteignait environ 300 TWh en 2019.
En 2030 la consommation finale industrie devrait atteindre :
- selon la SNBC2 AMS environ 110 TWh
- selon ADEME S1 - Génération frugale environ 270 TWh
- selon ADEME S2 - Coopération territoriale environ 300 TWh
- selon ADEME S3 - Croissante verte environ 330 TWh
- Selon ADEME S4 - Pari réparateur 340 TWh
- Selon RTE Référence environ 320 TWh
- Selon RTE réindustrialisation environ 340 TWh
- Selon RTE sobriété environ 310 TWh

En 2050 la consommation finale industrie devrait atteindre :
- selon la SNBC2 AMS environ 250 TWh
- selon ADEME S1 - Génération frugale environ 90 TWh
- selon ADEME S2 - Coopération territoriale environ 210 TWh
- selon ADEME S3 - Croissante verte environ 230 TWh
- Selon ADEME S4 - Pari réparateur 300 TWh
- Selon RTE Référence environ 280 TWh
- Selon RTE réindustrialisation environ 380 TWh
- Selon RTE sobriété environ 260 TWh

 

Consommation finale en électricité (en TWh) en 2030 et 2050 dans le secteur de l’industrie
Consommation finale en électricité (en TWh) en 2030 et 2050 dans le secteur de l’industrie des 8 scénarios (d’après SNBC2, « Transition(s) 2050 » et « Futurs énergétiques 2050 »

En 2019, selon la SNBC2 AMS la consommation finale industrie atteignait environ 120 TWh en 2019.
En 2030 la consommation finale industrie devrait atteindre :
- selon la SNBC2 AMS environ 110 TWh
- selon ADEME S1 - Génération frugale environ 100 TWh
- selon ADEME S2 - Coopération territoriale environ 110 TWh
- selon ADEME S3 - Croissante verte environ 140 TWh
- Selon ADEME S4 - Pari réparateur 130 TWh
- Selon RTE Référence environ 120 TWh
- Selon RTE réindustrialisation environ 130 TWh
- Selon RTE sobriété environ 110 TWh

En 2050 la consommation finale industrie devrait atteindre :
- selon la SNBC2 AMS environ 180 TWh
- selon ADEME S1 - Génération frugale environ 60 TWh
- selon ADEME S2 - Coopération territoriale environ 70 TWh
- selon ADEME S3 - Croissante verte environ 120 TWh
- Selon ADEME S4 - Pari réparateur 150 TWh
- Selon RTE Référence environ 180 TWh
- Selon RTE réindustrialisation environ 230 TWh
- Selon RTE sobriété environ 150 TWh

Dans la concertation publique menée du 2 novembre 2021 au 15 février 2022, les contributeurs ont estimé que la souveraineté économique et l’autonomie énergétique de la France constituaient les objectifs finaux vers lesquels tendre, mais ont exprimé le souhait de poursuivre par pragmatisme, des échanges internationaux raisonnables et régulés.