Glossaire

Adaptation : démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Pour les systèmes humains, il s’agit d’atténuer les effets préjudiciables et d’exploiter les effets bénéfiques. Pour les systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu ainsi qu’à ses conséquences.

Artificialisation des sols : processus de changement de l’usage des sols naturels ou agricoles par des actions d’aménagement vers des sols artificialisés (bâtiments, routes, parkings, jardins, chantiers…). L’artificialisation est notamment due à l’étalement urbain. Elle engendre une perte de ressources naturelles et agricoles, une fragmentation et un cloisonnement des milieux naturels défavorables à de nombreuses espèces et conduisant à la destruction des réseaux d'habitats naturels, et souvent une imperméabilisation des sols.

Atténuation : intervention humaine visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre (GES).

Autoconsommation : fait de consommer sa propre production d’électricité. Cette notion est associée à la celle d’autoproduction, qui est le fait de produire sa propre consommation.

Biocarburant : carburants de substitution obtenus à partir de la biomasse (matière première d’origine végétale, animale ou issue de déchets). Ils sont généralement incorporés dans les carburants d’origine fossile.

Biomasse : fraction biodégradable des produits, déchets et résidus d’origine biologique provenant de l'agriculture, y compris les substances végétales et animales de la sylviculture et des industries connexes, y compris la pêche et l'aquaculture, ainsi que la fraction biodégradable des déchets, notamment les déchets industriels ainsi que les déchets ménagers et assimilés lorsqu'ils sont d'origine biologique.

Budget carbone : objectif de court-moyen terme fixé par la stratégie nationale bas-carbone ; il s’agit d’un plafond d’émissions de gaz à effet de serre à ne pas dépasser sur une période de cinq ans (exprimé en MtCO2eq, en moyenne annuelle).

Carburants liquides : produits dont la combustion en présence d'air permet le fonctionnement des moteurs thermiques à pistons (de type essence ou diesel) ou à combustion continue (réacteurs d'avion, turbines à gaz). Dans leur immense majorité, les carburants sont des liquides.

Captage et stockage du carbone (CSC) : processus consistant à extraire (piéger ou capter) un courant gazeux relativement pur de dioxyde de carbone (CO2) des sources d’émission industrielles et énergétiques, à le conditionner, à le comprimer et à le transporter vers un site de stockage afin de l’isoler de l’atmosphère pendant une longue période de temps.

Circuit court : circuit de distribution au cours duquel intervient un minimum d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur.

Cogénération : production simultanée d'électricité et de chaleur utile.

Décarbonation complète : suppression de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre.

Décarbonation quasi-complète : réduction maximale des émissions de gaz à effet de serre, les émissions résiduelles, inévitables selon l’état actuel des connaissances, étant dues principalement à l’agriculture, et dans une moindre mesure aux procédés industriels, aux déchets, au transport aérien domestique et aux fuites de gaz (biogaz, hydrogène, gaz fluorés).

Document stratégique de façade : document de planification qui décline les orientations de la stratégie nationale pour la mer et le littoral pour chacun des façades maritimes. ll comporte notamment une planification spatiale sous la forme d’une carte des vocations des espaces maritimes.

Économie circulaire : organisation d’activités économiques et sociales recourant à des modes de production, de consommation et d’échange fondés sur l’écoconception, la réparation, le réemploi et le recyclage, et visant à diminuer les ressources utilisées ainsi que les dommages causés à l’environnement.

Effacement électrique : action qui consiste à réduire temporairement la consommation d’électricité d’un site par rapport à sa consommation normale, sur une base volontaire.

Effet de serre : rayonnement infrarouge émis par la surface de la Terre, capturés par certains gaz « réfléchissant (CO2, méthane, vapeur d’eau…), qui réémettent ces rayonnements dans toutes les directions. Une partie des rayonnements vont dans l’espace, une autre partie se retrouve piégée dans les couches basses de l’atmosphère. Par ce mécanisme naturel les couches supérieures de l’atmosphère sont plus froides et celles inférieures plus chaudes. Plus la concentration de gaz à effet de serre est importante dans l’atmosphère plus le mécanisme s’intensifie.

Efficacité énergétique : amélioration des procédés, technologies et produits pour réduire leur consommation énergétique et augmenter leur rendement. Il s’agit d’atteindre au moins le même résultat en consommant moins d’énergie. A titre d’exemple, l’efficacité c’est le passage d’une voiture thermique à une voiture électrique ou l’isolation de son logement.

Electrolyse de l’eau : procédé chimique consistant à séparer les atomes d'hydrogène et d'oxygène de la molécule d'eau grâce à de l'électricité.

Émissions incompressibles / résiduelles : émissions de gaz à effet de serre considérées inévitables selon l’état actuel des connaissances. Dans la SNBC et son scénario de référence, l’analogie peut être faite entre émissions résiduelles et émissions incompressibles à l’horizon 2050. En effet, à cet horizon, les puits de carbone anthropiques permettront d’équilibrer, sans marge, les émissions aujourd’hui considérées comme non réductibles, impliquant la suppression de toutes les autres émissions qui peuvent l’être.

Empreinte carbone (ou émissions de la consommation) : émissions directes de la population française et émissions indirectes, liées à la production et au transport des biens et services qu'elle consomme, que ceux-ci soient produits en France ou à l'étranger.

Énergie finale : énergie directement consommable (électricité, carburant...) après transformation des ressources naturelles et pertes induites.

Énergie primaire : énergie présente dans les ressources naturelles (charbon, pétrole brut, gaz naturel, uranium, sources renouvelables, etc..) avant toute transformation.

Équivalent CO2 (noté CO2eq) : unité permettant de comparer l’intégrale temporelle du forçage radiatif d’un gaz à effet de serre au dioxyde de carbone.

Façade maritime : zone marine située au large d'une côte, et son interface terre-mer, pour chaque « mer ». La France métropolitaine compte 4 façades maritimes : Manche Est Mer du Nord, Nord Atlantique Manche Ouest, Sud Atlantique, et enfin Méditerranée.

Facteur 4 : objectif de réduction de 75 % des émissions de gaz à effet de serre en 2050 par rapport à 1990.

Facteur de charge : rapport entre l'énergie électrique effectivement produite par une installation de production sur une période donnée (généralement une année) et l'énergie qu'elle aurait produite si elle avait fonctionné à sa puissance nominale durant la même période. Il est généralement exprimé en pourcentage. Plus la valeur du facteur de charge est élevée, plus l'installation considérée s'approche de sa capacité de production maximale. Le facteur de charge varie fortement selon le type d'énergie primaire, selon la conception de l'installation et selon l'usage que l'on en fait.

Fuites de carbone : transfert des émissions de gaz à effet de serre par une entreprise au travers de délocalisations dans un pays dont la réglementation environnementale est moins stricte.

Géothermie : exploitation de la chaleur contenue dans la Terre.

Gaz à effet de serre : gaz naturellement présents dans l’atmosphère (dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4), vapeur d’eau…), qui captent et réfléchissent les rayons infrarouges émis par la Terre. De ce fait, ils participent à l’équilibre de la température de l’atmosphère en réchauffant les couches inférieures de celles-ci. Mais plus ils sont présents, plus le nombre de rayonnement réfléchis s’intensifie, plus la température des couches basses de l’atmosphère augmente.

Hydrogène décarboné : l’hydrogène est un gaz considéré comme un « vecteur énergétique » car il offre la possibilité après avoir été produit, d’être stocké, transporté et utilisé. L’énergie contenue dans l’hydrogène peut être récupérée de deux manières : en le brûlant ou par une pile à combustible. L’hydrogène peut être produit par électrolyse de l’eau, à partir d’électricité décarbonée ou renouvelable. On le dit alors « décarboné » car ni sa production ni son utilisation n’émettent de CO2.

Intensité carbone : quantité de dioxyde de carbone (CO2) émis par unité d’une autre variable telle que le produit intérieur brut (PIB), l’énergie fournie utilisée ou les transports.

Méthanisation : procédé de transformation de déchets et de matières organiques par fermentation en biogaz – constitué principalement de méthane et de dioxyde de carbone. La décomposition n'est pas complète et laisse le « digestat » devenu déchet ou sous-produit, très riche en azote, qui peut être valorisé en amendement.

Neutralité carbone : équilibre, sur le territoire national, entre les émissions anthropiques par les sources et les absorptions anthropiques par les puits de gaz à effet de serre, tel que mentionné à l’article 4 de l’accord de Paris ratifié le 5 octobre 2016. La comptabilisation de ces émissions et absorptions est réalisée selon les mêmes modalités que celles applicables aux inventaires nationaux de gaz à effet de serre notifiés à la Commission européenne et dans le cadre de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, sans tenir compte des crédits internationaux de compensation carbone Les absorptions anthropiques sont les quantités de gaz à effet de serre absorbées par les écosystèmes anthropiques, c’est-à-dire les milieux naturels gérés par l’homme (forêt, prairies, sols agricoles, zones humides, etc.) et certains procédés industriels (capture et stockage ou réutilisation du carbone) . La neutralité carbone correspond à un facteur d’émissions d’au moins 6.

Paquet « Fit for 55 » : 12 propositions législatives de la Commission européenne, annoncées le 14 juillet 2021. Ce paquet législatif s’inscrit dans l’instauration du « Pacte vert européen ». Avec des objectifs ambitieux, la Commission réitère sa volonté d’accélérer la lutte contre le réchauffement climatique. Parmi ses engagements forts se distinguent notamment la volonté d’interdire la vente de véhicules thermique en 2035, l’instauration d’un « Mécanisme d’ajustement carbone aux frontière » et l’objectif de 40% d’énergie renouvelable produite d’ici à 2030 (contre 32% initialement). 

Pompe à chaleur : système thermodynamique qui permet de prélever de la chaleur d’un milieu donné à bas niveau de température, pour la transférer vers un autre milieu à un niveau de température plus élevé.

Pouvoir calorifique inférieur (PCI) : unité de mesure qui permet de comparer les énergies entre elles afin de choisir la plus efficace, économique et écologique pour alimenter le système de chauffage de son bâtiment ou logement. Le pouvoir calorifique inférieur détermine la quantité de chaleur par unité de volume libérée lors d'une combustion complète, sans tenir compte de la vapeur d'eau contenue dans les fumées. Sa valeur varie selon le combustible en général et le type de gaz, en particulier.

Power-to-gas : transformation d’une quantité d’électricité sous forme d’hydrogène par le procédé d'électrolyse, qui est ensuite transformé en méthane de synthèse suite à la recombinaison de l'hydrogène avec du CO2.

Précarité énergétique : situation dans laquelle un ménage est en incapacité de garantir un certain niveau de consommation de services énergétiques locaux (chauffage en particulier) ou fait face à des dépenses disproportionnées pour répondre à ses besoins

Puits de carbone : écosystème naturel ou procédé artificiel permettant de capter et de stocker une quantité significative de dioxyde de carbone (CO2), de manière à en limiter la concentration dans l'atmosphère. Le puits de carbone du secteur forestier comprend l’écosystème forestier et les produits bois.

Report modal : report du trafic de passagers ou de fret d’un mode de transport, généralement le mode routier, vers un autre mode plus respectueux de l’environnement.

Résilience : capacité de résistance d’un système socio-écologique face à une perturbation ou un événement dangereux, permettant à celui-ci d’y répondre ou de se réorganiser de façon à conserver sa fonction essentielle, son identité et sa structure, tout en gardant ses facultés d’adaptation, d’apprentissage et de transformation.

Signal prix : modification volontaire d’un prix sur un marché par une autorité Etatique pour changer un comportement dans l’économie. Par exemple, les écotaxes sont un des moyens de redresser un prix vers un prix intégrant dans la vente d'un bien ou d'un service la réparation des coûts environnementaux directs et parfois indirects générés par sa production, son transport et son élimination ou recyclage.

Secteur résidentiel : regroupement d'activités lié au logement et à l'habitat.

Secteur tertiaire : champ d'activités qui s'étend du commerce à l'administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l'éducation, la santé et l'action sociale. En termes de consommation d’énergie, le secteur des transports est généralement comptabilisé en dehors des activités du secteur tertiaire.

Séquestration carbone : piégeage (c’est-à-dire l’incorporation d’une substance potentiellement nocive dans un réservoir) de substances contenant du carbone, en particulier le dioxyde de carbone (CO2), dans des réservoirs terrestres ou marins. Le piégeage peut être biologique, lorsqu’il contribue à l’élimination directe du CO2 présent dans l’atmosphère par l’intermédiaire de changements d’affectation des terres (CAT), du boisement, du reboisement, de la restauration du couvert végétal, du stockage du carbone dans les décharges et de pratiques agricoles favorisant l’augmentation de la teneur en carbone des sols (gestion des terres cultivées, gestion des pâturages). Dans certaines publications scientifiques, on emploie le terme piégeage (du carbone) par référence au captage et stockage du dioxyde de carbone (CSC).

Sobriété énergétique : réduction de la consommation d’énergie par de mode de vie et des transformations sociales. A titre d’exemple, la sobriété c’est : baisser et adapter le chauffage, mieux gérer les éclairages, rouler moins vite, mieux gérer les usages numériques, etc.

Substitution matériau ou énergie : la substitution correspond à l'utilisation de biomasse à la place d'autres produits d’origine fossile permettant ainsi de réduire des émissions gaz à effet de serre. Au niveau de l'inventaire national des émissions de gaz à effet de serre par secteurs, les leviers de substitution se reflètent par une diminution des émissions dans les autres secteurs, que sont le secteur de l’industrie (ciment, acier, aluminium, plastique) pour la substitution matériau, et les secteurs de la production d'énergie et du résidentiel tertiaire pour la substitution à des énergies fossiles.

Tarification du carbone : outils économique incitant à une réduction des émissions de CO2. Elle regroupe les taxes intérieures de consommation sur les produits fossiles et le système européen d’échange de quotas d’émissions, tous deux exprimé en euros par tonne émise de CO2

UTCATF (Utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie) : secteur entrant dans l’inventaire des gaz à effet de serre (GES) qui regroupe les émissions et l’absorption des GES découlant des activités humaines directement liées à l’utilisation des terres, au changement d’affectation des terres (CAT) et à la foresterie, hormis les émissions agricoles.

Valorisation énergétique : utilisation et transformation des déchets afin de récupérer leur potentiel énergétique. Cela peut se faire par incinération pour la production de chaleur ou d’électricité ou par méthanisation des matières organiques.

Valorisation matière : récupération d’une partie d’un déchet, que ce soit pour la réutilisation, le détournement de son utilité première ou le recyclage.

Vecteur énergétique : véhicule ou méthode permettant de transporter de l'énergie d'un endroit à un autre pour être transformée sous forme de chaleur ou de travail mécanique, ou être utilisé dans des processus physiques ou chimiques. Il ne produit pas d'énergie. L’électricité est un vecteur énergétique largement utilisé pour acheminer efficacement l'énergie sous une forme facilement utilisable.

Wattheure : unité qui correspond à l’énergie consommée ou délivrée par un système d’une puissance de 1 Watt fonctionnant pendant une heure. Au quotidien, le wattheure est une unité de travail qui s’applique aux appareils ménagers et électriques dans leur ensemble. Sur les factures d’énergie, l’électricité consommée est affichée en kilowattheure (kWh), l’équivalent de 1 000 Wh. À titre d’exemple, 1 kWh permet d’assurer en moyenne le fonctionnement d’un ordinateur pendant 4 heures, ou d’une ampoule basse consommation pendant 2 jours.

Zones non interconnectées : territoires non raccordés au réseau électrique métropolitain continental voyant leur approvisionnement en électricité spécifiquement contraint. Les zones non interconnectées regroupent la Corse, les collectivités territoriales de la Guadeloupe, la Guyane française, la Martinique, La Réunion, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon et les îles de Wallis-et-Futuna, ainsi que les îles du Ponant (Ouessant, Molène, Sein et Chausey).