Climat et énergie

Ateliers France Net Zéro Paris Cité des sciences et de l'industrie – 10 décembre 2024

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Page dédiée aux ateliers France Net Zéro qui se sont déroulés à Paris à la Cité des sciences et de l'industrie le 10 décembre 2024

Typologie des participants : professionnels du secteur privé dans différents secteurs d’activité, professionnels du secteur public (services de l’État, collectivités locales), membres d’associations, étudiants, retraités.

1) Synthèse des résultats des participants

A Paris, 5 groupes ont oeuvré pour créer leur stratégie nationale bas carbone, voici une
synthèse des résultats obtenus :

Un groupe a réussi à atteindre la neutralité carbone : son scénario se concentre sur le secteur des terres pour générer des puits de carbone. Le transport et l’industrie sont les secteurs qui ont fait le plus d’efforts de décarbonation. Néanmoins, le scénario génère des risques et le bouclage énergétique n’est pas optimal. Ce qui ressort des scénarii les plus éloignés de la neutralité carbone est un secteur industriel pas assez décarboné, et un investissement
insuffisant dans les puits de carbone naturels.

2) Les choix faciles et difficiles pris par les groupes pour atteindre la neutralité

Les groupes ont globalement considéré les mêmes choix comme faciles ou difficiles.

Pour l’agriculture, tous les groupes tombent d’accord sur l’importance de la réduction de la consommation de protéines et la réduction du gaspillage alimentaire. Des débats ont eu lieu sur la nécessité d’utiliser plus de biocarburants pour faire fonctionner les engins agricoles.

En ce qui concerne le bâtiment, les discussions sur le mix énergétique débouchent toutes sur la nécessaire baisse de la part du fioul et du gaz, et sur l’intérêt d’utiliser le bois pour la construction plutôt que pour l’énergie. Les groupes ont néanmoins eu du mal à se mettre d’accord sur la surface habitable moyenne préférable pour atteindre la neutralité carbone.

Un consensus émerge sur le transport : réduire la part de la voiture dans les trajets du quotidien et augmenter la part du train dans les trajets longue distance est primordial. Les groupes ont également tous souligné la complexité du sujet de l’électrification du parc des voitures, tant socialement qu’économiquement.

Enfin, pour les secteurs de l’industrie et des déchets, les participants sollicitent tous une baisse de la consommation de biens et de services et une augmentation des matières recyclées.

Les technologies de captage de CO2 ne font pas l’unanimité : certains participants les jugent nécessaires à l’atteinte des objectifs de neutralité, quand d’autres les considèrent pas assez matures, ou les perçoivent comme une réponse lacunaire aux enjeux de décarbonation.

3) Les politiques publiques plébiscitées par les participants
  • Réguler la publicité ;
  • Réformer la PAC (pour une agriculture biologique et fondée sur l’agroécologie) ;
  • Aider à la rénovation énergétique (en rendant les aides plus claires que celles de MaPrimeRenov) ;
  • Subventionner le ferroviaire et taxer les modes de transports carbonés.
4) Les discussions marquantes au sein des groupes

Dans plusieurs groupes, l’opposition ruraux/urbains a fait débat. Certains ont considéré cette opposition comme constitutive de l’organisation de nos sociétés. De ce fait, dessiner une stratégie nationale bas carbone n’a de sens qu’à l’échelle urbaine ou rurale. La réconciliation, l’échange entre ces deux mondes, qu’il convient de ne pas opposer de manière conflictuelle ou hermétique, serait donc centrale dans l’élaboration d’un plan national cohérent. Les participants appellent à un scénario « qui fasse sens collectivement » et se réjouissent du fait que la plateforme « crée du débat entre des secteurs silotés dans le débat public ».

Une autre discussion marquante concerne la faisabilité des scénarii proposés par les groupes. La désirabilité des scénarii fait consensus, la faisabilité pose plus question. Les participants mettent en cause la volonté d’agir des Français : « les gens ne supportent plus qu’on leur donne des injonctions sur leur mode de vie ». Il « faudrait un covid tous les ans » pour mettre réellement tout le monde en mouvement.

Les ateliers soulignent également les attentes des individus envers les pouvoirs publics. L’engagement individuel passe selon eux par un moteur étatique fort : « il ne faut pas se focaliser sur les gestes à l’échelle d’une personne, ne pas se jeter la pierre, l’état a un rôle immense à jouer ». Les participants attendent des pouvoirs publics qu’ils résolvent les questions politiques et socio-économiques qui entourent les choix de la transition.