Ne pas se créer de besoin que nous n'éprouvons pas

La consommation la plus indolore à arrêter est celle dont nous ne ressentons pas le besoin. Nous entretenons nos désirs de renouvellement rapide de biens de consommation (voiture, vêtements, smartphone, etc.) en payant de la publicité pour nous convaincre nous-même que nous voulons de nouvelles choses. Je pense que nous devrions réserver la publicité à des activités immatérielles ou dont le renouvellement est inhérentes à leur nature même, comme par exemple les arts. On cite parfois comme un frein le fait que la publicité est à la base du modèle de financement de certains médias ou d'entreprise du numérique. C'est certes vrai, mais tout modèle de financement ne repose que sur deux acteurs: les consommateurs ou les contribuables (autour desquels existe tout un écosystème très variable d'une société à l'autre). Il est moins difficile de passer d'un système dans lequel les consommateurs payent les publicitaires qui payent les médias (avec l'appoint des contribuables) à un système où les consommateurs des médias payent les médias avec un appoint accru des contribuables, qu'il n'est difficile de passer d'un monde dont les températures permettent la vie humaine à un monde où elle ne la permettent pas (Sans neutralité carbone, la température maximale projetée dans le nord de la France en 2100 est de 55°C et ce n'est pas la fin de l'histoire). Tous les modèles d'affaires ne supporteraient sans doute pas la transition évoquée, mais si nous n'étions pas prêt à payer pour un service comme google (je crois que nous le sommes en fait), qui repose sur la publicité, c'est que nous n'en aurions manifestement pas si besoin que ça.