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Publié le 01/01/2023 - 15h45

dominique.vignon@academie-technologies.fr

  • A - La relance d’une politique électronucléaire globale et d’ampleur (mise en œuvre des trois piliers de Belfort), comparable à celle des années 1970 et 1980

  • B - Un haut niveau d’excellence opérationnelle de la filière tant en ce qui concerne la fiabilité opérationnelle et la disponibilité du parc nucléaire existant, le démantèlement sûr des centrales nucléaires, que la capacité à délivrer d’éventuels nouveaux réacteurs, afin de maîtriser les coûts et les délais

  • D - L’intégration des réacteurs nucléaires dans les territoires, tant au plan environnemental qu’en matière de retombées économiques, fiscales et d’emploi

Quelles nouvelles technologies ? Le débat public tend à se focaliser sur la production d’électricité décarbonée, dont le développement des énergies solaires et éoliennes. Pourtant, de nombreuses autres technologies sont requises pour réussir la transition énergétique ; elles concernent la production et les vecteurs d’énergie et en particulier le chauffage et le froid sans passer par l’électricité ni la combustion, les biocarburants, les carburants de synthèse, l’hydrogène…, mais la décarbonation passe aussi par la maîtrise des consommations. En particulier il faut mettre fin à l’obsolescence programmée des équipements (voitures, équipements ménagers et électroniques) car leur fabrication peut être fortement consommatrice d’énergie, et l’augmentation de leur durée de vie peut se faire sans nouvelles technologies et à faible coût. L’Agence internationale de l’énergie comme le Giec soulignent qu’on ne pourra pas se passer de certaines technologies : le nucléaire, mais aussi le captage et le stockage du CO2 (CCS) pour décarboner certaines industries fortement émettrices de CO2 assez concentré. Il faudra aussi compenser par capture directe les émissions irréductibles de certains secteurs (agriculture, aviation, etc.). La France contribue au développement de stockages dans d’autres pays, notamment en mer du Nord. Mais elle ne peut se contenter d’exporter son CO2 excédentaire et doit dresser un inventaire précis de son potentiel de stockage et mettre en œuvre des solutions nationales. Corollaire de la sortie des énergies fossiles, la demande d’électricité va, malgré l’effort de réduction de la consommation énergétique globale, fortement croître ; seul le nucléaire pourra assurer la puissance pilotable requise, sauf à importer du gaz ou de l’hydrogène, au détriment de l’autonomie énergétique. La sûreté des centrales nucléaires a été fortement accrue et les conséquences environnementales d’accidents graves, très improbables, seraient marginales. L’Autorité de sûreté a approuvé le concept de stockage profond des déchets à vie longue dans des couches géologiques qui garantissent la séquestration des radionucléides à l’échelle de temps géologiques. Les principales critiques à l’énergie nucléaire ont donc reçu des réponses concrètes. Un programme d’une série de centrales permettra de réduire fortement leur coût d’investissement et de contribuer à la réindustrialisation française.