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Publié le 01/01/2023 - 15h55

dominique.vignon@academie-technologies.fr

  • B - Des efforts plus modérés, conduisant à des réductions plus limitées des besoins énergétiques par rapport au niveau actuel. Ce scénario reposerait tout de même sur un développement important des pratiques de sobriété, notamment sur la température moyenne du chauffage (baisse de 1°C en moyenne) et la consommation d’eau chaude, et sur une utilisation stable des appareils électroniques et électro-ménagers par rapport à aujourd’hui.

QUELLES EVOLUTIONS POUR LES BATIMENTS NEUFS ET LE PARC EXISTANT ? Accélérer la décarbonation du parc de bâtiments Il faut prioritairement traiter les logements (60 % des émissions du secteur résidentiel et tertiaire), mais aussi les autres bâtiments, en particulier les bâtiments publics. Il faut privilégier la sortie des énergies fossiles et donc l’électrification du parc, avant la stratégie d’isolation des bâtiments. Celle-ci est plus complexe et plus longue et, d’ailleurs, les objectifs de rénovation du parc de logement n’ont jamais été atteints dans le passé. Elle est aussi plus coûteuse (Coût estimé pour amener les seules passoires thermiques au niveau BBC : au moins 150 milliards d’euros). Enfin, l’appareil productif français n’est pas en état aujourd’hui d’augmenter fortement le rythme des rénovations et son adaptation sera longue. Au contraire, le passage, suivant les cas, au chauffage électrique (simple, peu coûteux) ou à la pompe à chaleur (plus coûteuse, mais permettant une réduction plus forte des émissions) permet de décarboner rapidement à moindre coût tout en facilitant l’introduction progressive d’énergies renouvelables. L’isolation des bâtiments, certes nécessaire, peut être étalée dans le temps. Par ailleurs, la population française augmenterait d’environ 7 millions d’habitants d'ici à 2050 dans le scénario central de l’INSEE, mais le besoin de logements diminuera localement : une appréciation fine des besoins, des coûts et une politique régionalisée peuvent amener à privilégier la démolition de certaines passoires thermiques plutôt que leur rénovation.