Publié le 01/01/2023 - 15h59

• C - La géothermie

Géothermie et stockage de chaleur Le secteur résidentiel et tertiaire contribue pour 23 % aux émissions françaises de gaz à effet de serre. Le secteur tertiaire a consommé 95 TWh de combustibles fossiles en 2020, et le secteur résidentiel 183 TWh soit un total de 278 TWh. Dans ce contexte, et comme vient de le rappeler le Haut-Commissariat au plan, la relance en France de la géothermie, chaleur décarbonée par excellence, s’impose. En effet, en France métropolitaine, la géothermie de surface fournit 3 % de la chaleur renouvelable, soit autour d’1 % de la chaleur pro-duite en France – la production de froid est négligeable aujourd’hui. Or le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) estime en France, en additionnant les différents gisements de géothermie de surface, à 100 TWh annuels le potentiel d’économie de gaz d'ici à 15 à 20 ans. Ainsi, en ce qui concerne la métropole du Grand Paris, la géothermie de surface pourrait produire 25 TWh par an, ce qui représente plus de la moitié de ses besoins en chauffage, eau chaude sanitaire et climatisation. La géothermie de surface peut également fournir du froid, tout aussi décarboné, ce qui va être déterminant, car les besoins de refroidissement sont voués à augmenter avec la hausse des températures moyennes induite par le changement climatique. En complément de cette géothermie classique, qui utilise l’énergie « naturellement » disponible dans le sol à chaque instant, il faut aussi stocker dans le sous-sol de la chaleur lorsqu’elle est disponible, issue de sources renouvelables et peu couteuses en vue d’une utilisation lors de la saison froide suivante, et inversement pour le froid lors de la saison chaude suivante. Ce stockage inter-saisonnier de chaleur dans le sous-sol permettrait de multiplier par deux le potentiel déjà considérable de la géothermie de surface, tout en apportant des solutions élégantes à la récupération de la chaleur intermittente. Le stockage de chaleur est encore peu développé en France mais déjà largement déployé dans les pays nordiques, aux Pays Bas et en Suisse.