Publié le 01/12/2022 - 10h48

ANPER-TOS

  • A - Se limiter à optimiser l’existant, car il n’apparaît pas opportun de développer de nouveaux projets

L'association ANPER-TOS, Association pour la Protection des Eaux et Rivières, Truite-Ombre-Saumon, choisit l'option A. L’association lutte depuis 1958 pour la protection des milieux aquatiques en France, et est particulièrement concernée par l’avenir de l’hydroélectricité. Nous souhaitons attirer l'attention sur les dommages sévères causés à l'environnement par l'hydroélectricité, qui ne sont pas exposés, ici, ni dans la fiche thématique ni dans la présentation de la Concertation.  Il apparaît impossible de se prononcer sur un choix en n'ayant pas conscience, de prime abord, des enjeux de changement climatique et de crise écologique que nous traversons. L'hydroélectricité a un impact sur la ressource en eau, et l'humain génère un impact en exploitant les cours d'eau. Il faut mettre au cœur du débat les problèmes de sécheresse, de raréfaction de la ressource en eau, mais aussi la grave détérioration de la biodiversité due à l'installation de centrales hydroélectriques, notamment des espèces piscicoles pour certaines menacées. Nous rappelons qu'il existe une différence entre puissance installée et puissance productible, largement dépendante de l'hydrologie. Or l'hydrologie est fortement réduite à cause du réchauffement climatique.  Il existe une distinction nette entre les problèmes écologiques découlant des grands ouvrages et des petits ouvrages.  A propos des grands ouvrages : l'expérience nous apprend qu'il est important de revoir le fonctionnement des grands ouvrages existants pour en limiter les impacts.  D’une part nous observons une tendance à multiplier les usages des ouvrages : électricité, eau potable, irrigation, soutien d'étiage, tourisme... des activités qui peuvent être concurrentes et  contradictoires. Cette tendance rend de ce fait la gestion des ouvrages compliquée.  D’autre part, nous pouvons lister les problèmes liés aux grands ouvrages :  • rétentions sédimentaires pouvant causer des difficultés en aval,  • rupture de continuité et disparition des poissons migrateurs,  • défaut de conception ou manque d'entretien des systèmes de franchissement, dans les deux sens, • impact dévastateurs des éclusées sur les écosystèmes en aval, • débits réservés insuffisants au regard des besoins écologique (réchauffement de l’eau), • évaporation de l'eau très importante, • altération de l’auto-épuration de l’eau, augmentation de l’eutrophisation • catastrophes récurrentes lors de vidanges et/ou d'opérations de transparence (exemple du barrage de Poutès, ou du barrage de Pont-Baldy à Briançon). A la différence des grands ouvrages, qui en stockant de l'eau stockent de l'énergie immédiatement disponible, les ouvrages "au fil de l'eau", de petites tailles, causent des dommages environnementaux qui dépassent leur intérêt énergétique.  A propos de la petite et très petite hydro-électricité, nous pointons les problèmes suivants :  • trop d’atteinte à la continuité écologique,  • leur multiplication créé des réserves de débits là où ils sont requis, qui ne permettent pas une vie normale des milieux : réchauffement de l'eau, évaporation, réduction drastique des habitats,  établissement d'espèces ubiquistes...), • le cas de la montagne est particulièrement inquiétant, car c'est un milieux extrêmement fragile qui demande une préservation spécifique. Voilà pourquoi nous soutenons l'évitement de construction de nouveaux barrages, en optimisant l'existant. Dans le cas où de nouvelles constructions d'ouvrage seraient envisagés, de mesures fortes de compensation devront être imposées (effacement, arasement...).