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Publié le 02/11/2022 - 14h50

Bernard Maillard

  • C - Oui, mais cela dépend des types d’usages (à préciser dans le champ libre ci-après)

L’usage de l’électricité est désormais vital pour l’économie dans ses différentes composantes, notamment, éducation, santé, services de sécurité. Il contribue au bien-être social et collectif. La spécificité de l’électricité, qui n’est qu’un vecteur, induit un équilibre en temps réel entre la demande en électricité et la production d’électricité. Cet équilibre peut être établi au niveau local, mais aussi, à un niveau plus intégré, pour bénéficier de la solidarité inter territoires, par l’interconnexion électrique. Les opérateurs qui interviennent sur le système électrique peuvent être en situation de monopole de service public ( Dispatching, et autoroutes de l’électricité, RTE, routes nationales et départementales de l’électricité ENEDIS…) ou être opérateur de service public ( EDF pour la contribution à la sécurité d’approvisionnement en électricité pilotable, fourniture en énergie des tarifs réglementés aux clients domestiques ou pour l’exploitation des systèmes insulaires non interconnectés). Les clients en électricité ont tous la liberté du choix de fournisseur, et pour les clients domestiques, ont la possibilité de revenir au tarif réglementé s’ils ne sont pas satisfaits d’un fournisseur alternatif. Le développement de la production locale, et du stockage local (batteries, pompage pour montée gravitaire de l’eau…), associé à une interconnexion électrique qui porte aujourd’hui en Europe sur plus de 500 Millions d’utilisateurs, peut diminuer le risque de non maîtrise de cet équilibre. Le développement des réseaux locaux et d’une architecture de réseaux valorisant l’interconnexion électrique la plus large possible (techniquement, si les conditions géopolitiques étaient réunies, il serait possible de boucler l’interconnexion sur tout le pourtour méditerranéen) doivent se poursuivre. La transparence de l’information disponible sur les effets de pointe, la nature des risques, et leurs causes doivent être établies et partagées le plus largement possible. La non maitrise de l’équilibre production /demande peut être très sensible à la situation météorologique, du fait de la très forte sensibilité de la demande ( impact de 2400 MW sur la demande en électricité de la France à la suite d’un degré de moins sur le périmétre France ), ou de faible disponibilité de la production ( intermittence de l’éolien en France qui a varié en janvier 2022 en France de 155 MW à 14848 MW, soit un rapport de 1 à 100, en plein hiver ). La nature des risques, d’ordre économique, ou technique, avec risque de « black out » et de non maitrise de la sûreté du système électrique, doivent être explicités et demeurer transparents par les opérateurs publics en charge du contrôle de la sûreté du système électrique. Les fournisseurs d’énergie ont la responsabilité de garantir la contrepartie d’approvisionnement physique pour les contrats commerciaux qui les engagent. Ils doivent assumer les risques industriels en conséquence. La régulation Arenh, dont la seule finalité est l’ouverture du marché à la concurrence, sans prise en compte, ni des risques industriels, ni de la valeur ajoutée par l’opérateur historique engagé dans des missions de service public portant notamment sur la sécurité d’approvisionnement, doit être supprimée. Le développement des moyens de production intermittents doit être conditionné par la mise à disposition préalable de moyens pilotables décarbonés (production ou stockage) adaptés en volume à la plage de l’intermittence envisagée dans ce développement. La réglementation du tarif énergie aux clients domestiques, doit être promue et transparente sur les modalités de contribution à l’équilibre demande/production, en s’appuyant sur la réalité économique des moyens pilotables engagés ( notamment parc hydraulique et nucléaire existant) , affranchi de la dépendance aux aléas spéculatifs du marché de gros de l’électricité, et incitatif pour le consommateur final dans le placement optimal de ses consommations (tarifs heures pleines heures creuses, tarif tempo…). Les opérateurs de service public doivent être reconnus dans la valeur ajoutée qu’ils apportent dans leur contribution à l’intérêt général. Dans une telle régulation publique adaptée à la prise en compte première de l’intérêt général, la liberté de choix des fournisseurs d’énergie, et de leurs investissements guideront les parties prenantes vers les solutions les plus optimales sur le plan économique, et respectueuses de l’intérêt général, et particulièrement du respect des exigences de sûreté électrique. https://malicorne.over-blog.com/2022/10/energie-ou-allons-nous-quelques…