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Publié le 02/12/2022 - 21h14

LUCAS74

  • A - Se limiter à optimiser l’existant, car il n’apparaît pas opportun de développer de nouveaux projets

Les rivières sont les artères vitales de notre pays, leur bonne santé est un objectif de premier plan pour affronter les bouleversements climatiques et sociétaux à venir. Leur valeur patrimoniale constitue une richesse autrement plus importante que les installations de pseudos « moulins » dont l'appellation bucolique recouvre une réalité aux conséquences désastreuses : accélération du réchauffement des eaux, altération du fonctionnement hydrologique et du transit sédimentaire, perte de continuité écologique, perte d’habitats d’espèces à forte valeur patrimoniale sont quelques-unes des conséquences désastreuses de ces installations. Des cours d’eau en bonne santé rendent un service inestimable pour la résilience de notre société : préservation de la ressource en eau, fertilisation des terres agricoles, valorisation paysagère, touristique et économique... Alors que la biodiversité de nos rivières s’effondre dans un contexte de pressions anthropiques croissantes et de changement climatique accéléré, s’engager dans le développement de nouveaux aménagements de petite hydroélectricité ne ferait que précipiter le naufrage de bon nombre d’entre elles. Les 2000 microcentrales à travers le pays ne participent qu’à hauteur de 1% au mix énergétique national et leur potentiel de développement est aujourd’hui plus que limité pour des raisons climatiques, hydrologiques ou économiques. Notamment, selon le rapport Explore 70 établi par le BRGM, les débits moyens annuels des cours d'eau en métropole devraient diminuer de 10 à 40% d'ici 30 ans et les débits estivaux réduits de 30 à 60 %. L’atteinte du bon état écologique de nos rivières constitue une priorité politique à l’échelle européenne inscrite à la Directive Cadre Européenne sur l’Eau de 2000 (DCE). Or, en 2021 moins de 1% de notre réseau hydrographique est en très bon état écologique. Nos rivières sont jalonnées de près d’un seuil ou barrage tous les 6 km. Il faut donc mettre un terme à tout développement de la petite hydroélectricité, sauf autour de solutions innovantes telles que le turbinage des eaux au sein des réseaux urbains et/ou de sites totalement dépourvus d’enjeux écologiques Tous les efforts doivent porter sur la rénovation et la modernisation du parc existant de grande hydroélectricité, ainsi que sur l’augmentation des exigences environnementales au sein des cahier des charges d’exploitation des concessions.