Publié le 03/11/2022 - 03h41
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D - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
La disponibilité des matériaux sur lesquels se base la transition énergétique, et l'absence de prise en compte de la dimension mondiale que doit avoir cette transition. La transition énergétique telle qu'elle est pensée actuellement consiste au passage d'une économie basée sur les énergies fossiles à une économie basée sur les métaux. Ce n'est pas pour rien qu'on appelle le lithium "or blanc", par analogie au pétrole qui est l'or noir. Or, les ressources de métaux ne sont pas inépuisables ! (eh oui Jamie, on vit dans un monde fini) Peut-être que cette quantité de métaux disponible permet la transition énergétique de la France. Peut-être que cette quantité de métaux disponible permet la transition énergétique de l'Union européenne. Mais celle de 8 milliards d'êtres humains ? D'autre part, l'extraction de ces matières premières n'est pas sans conséquences. Pour rester sur l'exemple du lithium, son extraction dans le nord du Chili provoque un accaparement des ressources en eau par les mines, une détresse hydrique pour les habitants des bassins versants, la destruction des modes de vie traditionnels des peuples originaires, et la destruction d'écosystèmes natifs extrêmement riches (qui sont d'ailleurs d'excellents puits de carbone). La vision de la transition énergétique sur laquelle se base le gouvernement est quasi exclusivement basée sur un changement technologique qui déplace la dépendance de nos sociétés, au détriment d'une économie circulaire et d'un changement profond de nos manières d'habiter la Terre. Cette transition énergétique est aussi manifestement une transition pour les pays économiquement développés, au détriment des autres Etats, qui risquent fortement de subir les coûts environnementaux de la transition, tout en ayant aussi les effets du réchauffement climatique et un frein dans leur propre transition. Outre cela, un autre frein identifiable à la transition est la division des enjeux environnementaux, et la focalisation du débat public sur celui du réchauffement climatique. Certes, il s'agit d'une menace d'une extrême importance. Cependant, au vu de la complexité du Système Terre et des nombreuses boucles de rétroaction, il est contreproductif de penser de manière cloisonnée. Le réchauffement climatique est à lier toujours avec la biodiversité, les pollutions (des sols, eaux et air), etc. Au final, il s'agirait surtout de repenser la manière dont nous voulons et devons vivre, au lieu de se cantonner à l'acceptation ou non de quelques changements dans le mix énergétique (bien qu'il s'agisse d'un sujet important à débattre). Il ne s'agit pas dans cette contribution de dire qu'il ne faut pas réaliser de transition énergétique, ou que l'électrique c'est mal, il s'agit plutôt d'un appel à une conception globale du problème, pour éviter de remplacer un problème par un autre.
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