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Publié le 03/11/2022 - 17h33

Bernard Maillard

  • A - La relance d’une politique électronucléaire globale et d’ampleur (mise en œuvre des trois piliers de Belfort), comparable à celle des années 1970 et 1980

  • E - L’installation de nouveaux réacteurs nucléaires en priorité sur des sites de production d’électricité nucléaire existants

  • F - Le maintien d’un niveau de sûreté parmi les plus élevés du monde

la France et l'Europe doivent reconsidérer l'énergie nucléaire comme un atout stratégique de premier rang pour la production pilotable décarbonée d’électricité. La contre-partie de l'utilisation de l'énergie nucléaire, avec la priorité une à la sûreté nucléaire, est de disposer d'une gouvernance publique engagée sur le long terme, de capacités scientifiques et de compétences industrielles adaptées, d’exploitants nucléaires responsables, d’une autorité de sûreté compétente et indépendante des exploitants, le tout contrôlé par la puissance publique. Cela suppose de supprimer le terme transitoire associé à l'énergie nucléaire. La durée d'exploitation portée à 80 ans aux US sur des réacteurs de conception initiale similaire aux réacteurs français constitue un retour d’expérience à exploiter. La décision de renouvellement des réacteurs doit intégrer la nécessaire continuité dans le maintien des compétences de toute la filière industrielle. La démonstration de sûreté à la conception requiert une attention particulière au regard de la responsabilité de l’exploitant nucléaire en matière de sûreté. La disponibilité des ressources d’uranium requiert une politique diversifiée d’approvisionnement à travers le monde, de maintenir fermé le cycle du combustible avec retraitement des combustibles usés et de reprendre les études de la filière à neutrons rapides. Celle-ci permet de valoriser d’un facteur 50 les réserves disponibles. L’ouverture à la concurrence ne constitue pas un objectif premier en soi. Les exploitants nucléaires doivent être responsabilisés et contrôlés dans leur contribution au service public, en matière de sécurité d’approvisionnement d’énergie pilotable décarbonée pour le plus grand nombre, de sûreté nucléaire, et de performance industrielle. La régulation ARENH qui n’apporte aucune valeur ajoutée dans la lutte prioritaire contre l’effet de serre climatique et la sécurité d’approvisionnement, et qui est destructrice de valeur au regard des missions de service public, doit être supprimée. L’exploitant nucléaire historique EDF doit être conforté dans son rôle en prenant en compte la valeur ajoutée du caractère intégré du Groupe pour les missions de service public dont il est investi. Dans la priorité à la sûreté nucléaire, le nucléaire existant comme les nouveaux pays entrants dans le nucléaire nécessitent un soutien spécifique. Afin que le nucléaire puisse apporter sa contribution d’énergie sûre décarbonée et pilotable dans le mix au niveau mondial, la France et l’Europe, par leur expérience et leur compétence, doivent jouer un rôle actif dans les organisations internationales (AIEA, WANO…)