Publié le 04/12/2022 - 18h12
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C - Que l’Etat joue un rôle central, pour les consommateurs comme pour les producteurs, avec un rôle redistributif. Il s’agirait de répartir le plus justement possible soit les coûts lorsque le financement de nouveaux moyens de production n’est pas rentable, soit les bénéfices lorsque les installations existantes produisent de l’énergie vendue ensuite à des prix élevés.
On constate avec amertume que l'état a complètement perdu la maîtrise de la production électrique. A force de rechercher des électeurs dans des alliances discutables, le pouvoir s'est laissé envahir par des théoriciens de la décroissance prônant en particulier "le tout sauf le nucléaire". Aucune démonstration vraiment étayée scientifiquement ne vient vérifier que l'énergie électrique est une donnée de la nature. Nos élites n'ont eu d'oreilles que pour ces bonimenteurs à la fibre dite écologiste qui n'ont comme crédo que l'étouffement de notre industrie nucléaire qui a prouvé pendant au moins trois décennies son efficacité en approvisionnant la France en une électricité sûre et compétitive, alimentant en plus une partie de l'Europe par ses exportations, ce qui ne pouvait pas nuire à notre balance commerciale. Il s'avère que de nombreuses personnalités et assemblées de scientifiques ont alerté depuis plus de 10 ans les pouvoirs publics d'un déficit fatal de production massive d'électricité. La réalité dépasse aujourd'hui la fiction : EDF est obligée d'effectuer une maintenance lourde sur ses réacteurs pour démontrer leur faculté à poursuivre leur fonctionnement, opérations entravées par le COVID et la découverte, plus récemment, de corrosion sous contraintes. Alors on entend que EDF est responsable d'un possible manque de MW sur le réseau. Mais il a été imposé à la France de financer de l'éolien et du photovoltaïque, dont les puissances installées deviennent considérables, mais en terme d'énergie délivrée sont impuissants et ça se vérifie régulièrement. Ce ne sont pas des kW dont la France a besoin, mais de kWh non aléatoires et dont la délivrance sur le réseau est pilotée. Alors, avant de parler répartition des coûts, il faudrait redonner à la France son entière souveraineté comme elle a été mise en oeuvre par le plan Messmer, ainsi que par des ingénieurs de talent qui n'étaient pas des technocrates et des ayatollahs d"une écologie complétement décalée, manipulés par les théoriciens d'outre Rhin. Et s'être faits bernés pour arriver, en France, à aligner le prix de notre électricité la plus décarbonée au monde sur le prix du gaz, c'est plutôt révoltant. Et si on disait la vérité aux Français qui voient leurs factures énergétiques augmenter ; et si les sommes englouties dans les boucliers tarifaires aujourd'hui avaient servi avant la "crise" à financer des projets électrogènes d'avenir du type fermer le cycle du combustible nucléaire par réutilisation de l'uranium appauvri ou de retraitement et par la relance d'un projet surgénérateur, alors que Superphénix a été la première victime du "dégagisme" dans nos industries. Pour réindustrialiser notre pays, il sera nécessaire de disposer d'un réseau électrique solide et fiable, non soumis au vent ou au soleil, et de reconstruire EDF telle qu'elle a été dessinée après 1945, en faisant fi des directives de Bruxelles. En conclusion, si l'état veut jouer un rôle central dans le domaine de l'électricité, il doit reprendre les rênes sur production et distribution en une seule entité, en analysant lucidement l'état de la France et de son asservissement à des forces (occultes) extérieures, en s'appuyant sur des conseillers qui démontrent leurs propositions par le calcul, et non par des élucubrations fantaisistes qui n'ont aucun caractère technique, sinon idéologique, même s'ils sont utiles pour se faire réélire. Reprendre une vue à long terme, voire très long terme, et avant de signer une LTECV ou une PPE ....., réfléchir aux conséquences. Dans le nucléaire, il est d'usage de toujours prévoir l'imprévisible et de mettre toujours davantage de parades qui coûtent très cher. Dans le cas de l'électricité, l'imprévisible n'a pas été pris en compte par ceux qui assurent l'autonomie du pays. Mais personne ne sera sanctionné, pas même dénoncé. Attendons les conclusions de la commission d'enquête parlementaire sur la question. Mais elle risque d'être classée secret défense si elle est trop offensive.
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