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Publié le 05/01/2023 - 17h06

Julien Quévy

  • D - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)

Le principal frein à la transition énergétique est de loin le MANQUE TOTAL DE CREDIBILITE de nos gouvernants depuis des dizaines d'années. Quel que soit le coût des actions à engager ou leur incidence sur notre mode de vie, leur acceptation ne sera possible que si les citoyens ont le sentiment que la question est prise au sérieux par les autorités et fait l'objet d'une politique raisonnée et cohérente. Or cela fait des décennies que nous n'avons qu'un défilé de dirigeants incompétents et cyniques, ne se souciant que de défendre une minorité d'intérêts privés et leur image personnelle par des coups de communication et de grandes annonces creuses. On ne peut pas demander à chacun d'être expert sur le climat (quoique, vu l'ampleur et l'urgence de l'action) mais la moindre des choses est alors d'écouter ceux qui disposent de la compétence : le GIEC, le Haut conseil pour le climat, le Haut-commissariat à l'énergie atomique... On ne peut pas sérieusement espérer susciter l'adhésion des Français à l'effort collectif quand on leur demande sans sourciller de "ne plus envoyer d'emails rigolos", qu'on feint de se demander "qui aurait pu prédire la crise climatique", qu'on prend un jet privé pour aller voter ou encore qu'on affirme à plusieurs reprises que notre objectif climatique pour 2030 est en réalité celui de 2050... De même qu'on ne peut pas engager un exercice aussi complet et approfondi qu'une Convention citoyenne pour le climat pour ensuite s'asseoir aussi lamentablement sur ses conclusions. Réécouter à ce sujet l'éclairante intervention en commission d'enquête publique d'Yves Bréchet : "L'instruction scientifique et technique des dossiers politiques doit être repensée de fond en comble." Le deuxième point bloquant majeur est celui du manque d'information de la population. A l'exception d'une minorité qui s'intéresse au sujet, la grande majorité des Français n'a aucune idée des ordres de grandeur du dérèglement climatique en cours et de l'ampleur et la rapidité des actions à mener pour l'enrayer. L'Education nationale et les médias ont failli à leur devoir sur ce sujet. Or nous n'avons plus le temps d'attendre d'éduquer une nouvelle génération de Français : une vaste opération de pédagogie et de sensibilisation tous azimuths doit être opérée de toute urgence, en commençant par les pouvoirs publics (et plus spécialement encore la classe dirigeante), les médias et le corps enseignant et elle doit infuser dans tous les recoins de notre société. Le climato-scepticisme ne peut plus avoir droit de cité. Troisième obstacle majeur : l'équité sociale. Une fois encore, quelle que soit l'ampleur des efforts à mener pour transformer notre société et notre mode de vie, ceux-ci ne pourront être acceptés qu'à la condition d'être partagés équitablement entre tous les acteurs de la société : citoyens de toutes les classes sociales, Etat et entreprises. D'éventuels passe-droits ne feraient que ruiner l'adhésion collective, compromettant ainsi l'ensemble de l'action. C'est un point de vigilance primordial. Les personnalités publiquement exposées (ministres, chefs d'entreprises, sportifs, journalistes...) doivent redoubler d'exemplarité. NB : Cette question est à mon avis la plus importante de toute la consultation.