Publié le 05/11/2022 - 00h00
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A - La relance d’une politique électronucléaire globale et d’ampleur (mise en œuvre des trois piliers de Belfort), comparable à celle des années 1970 et 1980
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E - L’installation de nouveaux réacteurs nucléaires en priorité sur des sites de production d’électricité nucléaire existants
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I - Le maintien d’une politique de R&D visant à développer de nouvelles technologies de réacteurs
Le parc nucléaire constitue un avantage compétitif majeur pour la France, aujourd'hui en danger par manque de vision à long terme. En effet, l'absence d'anticipation pour gérer le vieillissement des réacteurs actuels lors des 15 dernières années (à part l'EPR de Flamanville, aucun lancement de nouveaux réacteurs décidés) commence à montrer ces effets désastreux. Le parc nucléaire, construit à l'origine pour assurer l'indépendance énergétique de la France, présente aussi l'avantage d'une énergie électrique abondante et fiable à prix raisonnable, et cerise sur le gâteau, dans un contexte de réchauffement climatique aiguë, d'être un faible émetteur de gaz à effet de serre. Un programme ambitieux de construction de nouveaux réacteurs est requis pour essayer de rattraper au mieux le retard pris même si ce sera insuffisant pour totalement le combler. Il faudra donc envisager de prolonger l'âge des réacteurs existants, en respectant un niveau de sûreté élevé, jusqu'à 80 ans si besoin. Pour faciliter l'acceptation de ces nouveaux réacteurs par les populations, l'idéal est de les construire sur les sites existants ayant du foncier disponible (Penly en est un bon exemple), ce qui présente aussi l' avantage de surveiller les réacteurs décommissionnés se trouvant sur ces sites et d'envisager sereinement sur la durée leur démantèlement. Les études de faisabilité de petits réacteurs nucléaires (SMR) permettant des déploiement rapides sur des emprises foncières réduites doivent également être entreprises dès que possible. Ce serait une option supplémentaire pour rattraper le retard pris. En parallèle, il faut envisager l'avenir à plus long terme en finançant les recherches sur les réacteurs de 4ème génération, en particulier les réacteurs à sels fondus au thorium. Le thorium étant très abondant, comparé à l'uranium, ce type de réacteur pourrait assurer une production électrique abondante à long terme (plusieurs siècles à l'échelle de la planète) tout en ayant une sûreté extrêmement élevée de par sa conception, générant peu de déchets et à un coût faible. En attendant une hypothétique maîtrise de la fusion nucléaire, un jour peut-être.
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