Publié le 06/01/2023 - 11h56
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A - Se limiter à optimiser l’existant, car il n’apparaît pas opportun de développer de nouveaux projets
La première raison qui motive se choix est le fait que la très grande majorité du potentiel hydroélectrique est d'ores et déjà exploité en France. Nos bassins versants sont déjà ultra aménagés (nous avons une des plus grandes densités d'ouvrages transversaux au kilomètre linéaire au Monde !) et la plupart de nos moyennes et grandes rivières ne fonctionne plus en débit naturel. Vouloir exploiter le potentiel restant, c'est dégrader encore un peu plus l'état écologique de nos hydrosystèmes (et s'éloigner encore un peu plus des objectifs européens dont la deadline est fixée à 2027...), dépenser de très grandes quantités d'argent public, pour un gain en production insignifiant ! L'hydroélectricité a un vrai intérêt lorsque 1/ celle-ci est pilotable et donc associée à des grandes retenues et/ou 2/ lorsqu'elle est produite sur de grands cours d'eau présentant un débit naturel significatif. La petite voire micro hydroélectricité qui consiste à multiplier les ouvrages au fil de l'eau sur des rivières à faible voire très faible débit est un non sens autant du point de vue de la production d'électricité que de nos engagements en matière de protection/conservation de nos écosystèmes. La priorité doit être donnée à l'optimisation de l'existant car il y a sur ce plan de nombreux chantiers à lancer pour mieux valoriser les débits à turbiner sur les rivières déjà fortement équipées. En ce sens, la France doit tenir tête à l'Europe sur l'ouverture au marché de nos concessions hydroélectriques afin que l'ingénierie, les savoir-faire, les investissements comme les retombées économiques restent chez EDF, CNR et d'autres pétitionnaires français qui détiennent toutes les compétences pour mieux gérer nos ouvrages, mieux produire tout en améliorant les impacts sur les hydrosystèmes. Le développement de la petite et micro hydroélectricité doit être stoppé et les investissements concentrés sur les bassins versants à enjeux majeurs (Garonne-Dordogne, Durance-Verdon, Romanche-Isère, Rhône, Seine, ...). Pour compléter mes propos, j'invite à consulter en détails le document intitulé "hydromanifeste" (https://hydromanifeste.files.wordpress.com/2021/06/dossier_hydroelec_bo…) qui résumé bien l'importance de préserver nos hydrosystèmes face aux enjeux largement négligeables du développement de la petite et micro hydroélectricité. N'oublions qu'avec les effets déjà avérés du changement climatique, on s'attend à une baisse généralisée des débits moyens des rivières françaises, de l'ordre de 30% par rapport à un référentiel 1970-2010. Donc le potentiel, déjà très faible, risque de fondre encore comme neige au soleil. Et ce n'est pas l'année 2022 qui viendra me contredire !!!
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