Publié le 06/11/2022 - 12h32
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A - La relance d’une politique électronucléaire globale et d’ampleur (mise en œuvre des trois piliers de Belfort), comparable à celle des années 1970 et 1980
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B - Un haut niveau d’excellence opérationnelle de la filière tant en ce qui concerne la fiabilité opérationnelle et la disponibilité du parc nucléaire existant, le démantèlement sûr des centrales nucléaires, que la capacité à délivrer d’éventuels nouveaux réacteurs, afin de maîtriser les coûts et les délais
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I - Le maintien d’une politique de R&D visant à développer de nouvelles technologies de réacteurs
Je suis favorable au redéploiement massif d’un parc nucléaire français. J’y suis favorable notamment pour des raisons environnementales et afin de suivre le scénario N03 de RTE. Si vous êtes opposé à l’énergie nucléaire, je vous demande amicalement de prendre la peine de lire cet essai pour que vous puissiez au moins comprendre pourquoi certaines personnes comme moi sont fermement convaincu de la nécessité de cette énergie notamment pour des raisons environnementales. Je n’ai aucun lien avec l’industrie électronucléaire, je suis ingénieur et je travaille dans le secteur aéronautique. Nous avons trop longtemps laissé des marchands de peur désinformer au sujet de l’énergie nucléaire transformant des craintes légitimes en des peurs irrationnelles. Désinformateurs avec des intérêts politiques et financier qu’ils oublient très souvent de déclarer. Mon seul intérêt ici n’est qu’un intérêt citoyen de correctement informer et le souhait de réussir notre transition énergétique. J’aimerai donc ici profiter pour déconstruire quelques idées fausses au sujet de l’électronucléaire. Commençons par le premier sujet, la sureté, à cause de l’image extrêmement négative de l’énergie nucléaire chaque accident émeut à l’extrême le publique. Si ces accidents ne sont pas à minimiser ils sont à comparer vis-à-vis des autres sources d’énergie. Puisque si un accident nucléaire fera toujours la une des médias, la chute d’un travailleur d’un toit ou un accident de chantier sur un champ d’éolienne ne sera pas aussi médiatiquement suivi. Or, c’est bien l’électricité issue du nucléaire qui provoque le moins de morts : 0,04 par TWh produit contre 0.15 par TWh pour l’éolien, 0.44 par TWh pour le solaire sur toiture, 1.4 par TWh pour l’hydroélectricité, 4 par TWh pour le gaz, 36 par TWh pour le pétrole et en moyenne 100 par Twh pour le charbon. Ces chiffres sont issus des bases de l’OMS et vous trouverez les sources en bas de cet essai. Je pense que l’exemple illustrant le mieux cet état de fait est la comparaison entre l’accident de Tchernobyl qui a fait près de 4 000 morts et l’accident de rupture de Barrage de Banqiao qui a fait près de 171 000 morts. Donc si vous êtes opposé à l’industrie électronucléaire pour des raisons de sureté vous devez nécessairement être à minima opposé à l’énergie hydroélectrique qui a provoqué beaucoup plus de victimes. Personnellement, je suis favorable à l’hydroélectricité. Enfin, en France, après 50 ans d’exploitation intensive de l’énergie nucléaire, dans le pays avec la plus forte concentration mondiale de réacteurs, le pire accident nucléaire de son histoire n’a fait aucune victime. Deuxième sujet, la pilotabilité bas carbone, il est indispensable de disposer d’une énergie pilotable bas carbone dans le mixte énergétique de 2050, notamment pour diminuer le coût et l’impact des flexibilités dans le mixte énergétique. Les seules énergies ayant ces critères sont l’énergie nucléaire et hydroélectrique. En France, cette dernière ne peut pas donner toute puissance nécessaire à notre mixte énergétique. Pour ceux qui se demanderaient ce que sont les flexibilités, ce sont les moyens permettant de piloter le réseau électrique comme les batteries, les STEP, le P2G, etc. Troisième sujet, les déchets nucléaires, après 50 ans d’exploitation intensive du deuxième plus grand parc électronucléaire mondial, la France aura produit moins de 3 piscines olympiques de déchets HAVL et moins de 20 piscines de déchet MAVL. Ces déchets disposent d’une solution de gestion jugées satisfaisante par l’ASN, n’en déplaise à certains marchands de peur politique qui s’improvisent plus experts que les scientifiques et ingénieurs dont c’est le métier. Quatrième sujet, les coûts et délais, on entend de plus en plus que le nucléaire serait trop cher et trop lent à déployer ce qui est doublement faux. C’est le scénario N03 de RTE qui permet de retirer le plus rapidement les énergies fossiles du mixte énergétique, le moins cher et qui demande le moins d’installation de puissance électrique qui est le facteur déterminant pour la vitesse de la transition. Cela est possible parce que ce scénario est le moins dépendant aux flexibilités. Cinquième sujet sur l’indépendance énergétique, il est faux de croire que la dépendance à l’uranium est similaire à la dépendance aux ressources fossiles car le prix de l’uranium n’intervient qu’entre 5 et 7 % dans le prix de l’électricité et est facile à stocker contrairement aux fossiles. Ainsi, un doublement du prix de l’uranium n’augmentera le coût de l’électricité produite que de 5 à 7%. Enfin, cette dépendance est à comparer avec celle induite par les ENRi dont les producteurs sont majoritairement asiatiques et qui consomment également énormément de ressources minières. Cela me permet d’arriver au dernier sujet que je souhaite aborder dans cet essai, la consommation des ressources minières. Nous allons devoir extraire énormément de métaux pour pouvoir assurer la transition énergétique, notamment pour les batteries nécessaires aux mobilités électriques. Il serait risqué au sens industriel et environnemental d’ajouter à ce besoin, les besoins induits par l’installation de puissance supplémentaire des ENRi qu’impliquent les scénarios sans nucléaire et de leurs flexibilités. Je vous remercie d’avoir pris la peine de lire cet essai notamment si vous êtes opposés à l’énergie nucléaire. Je nous souhaite à tous la réussite de la transition énergétique. Sources : RTE : Futurs énergétiques 2050 The Lancet : Why nuclear energy is sustainable and has to be part of the energy mix. Rapport à Madame la Ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie : Les incidents et accidents nucléaires dans la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux sur les réacteurs uranium naturel – graphite – gaz CEA : essentiel cout sur le nucléaire IEA : mineral requirements for clean energy transitions ANDRA : Inventaire national des matières et déchets radioactifs ASN : avis de l’ASN les options de sureté de CIGEO
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