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Publié le 08/11/2022 - 08h08

Michel42

  • A - Sa visibilité et son impact paysager

  • H - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)

La question essentielle, préliminaire, à se poser en matière d'éolien (terrestre comme maritime) est : "en avons-nous besoin en France métropolitaine ?" Si la réponse à cette question est positive, alors, effectivement les autres questions se posent. Effectivement, s'il n'y avait pas eu le sabotage (pour reprendre le titre d'un ouvrage récent) systématique de la politique énergétique des années 1970 et 1980 la question ne se poserait même pas. Aujourd'hui, après avoir fermé par aveuglement et sans discernement des centrales thermiques à flamme pilotables (pour sortir du charbon et du pétrole) et la centrale de Fessenheim (pour commencer à sortir du nucléaire et faire plaisir aux allemands), on arrive à se dire que finalement, même si on ne maîtrise pas quand on a de l'électricité et quand on n'en a pas, mieux vaut en avoir un peu avec des moyens de production rapides à construire que pas du tout, et en appelant les français à se rationner, ce que la nudge unit appellera "sobriété" grâce à sa grande habilité à manipuler la novlangue. Dans les questions il a été complètement occulté la dimension "réseau". Au delà de la seule problématique de la production il y a celle de la distribution et celle de la maîtrise du réseau. Il me semble caractéristique qu'alors que nous avions développé la production d'électrique avec le souci qu'elle s'adapte à nos besoins (y compris en la décarbonant, dès lors qu'il a été pris conscience qu'il fallait enrayer les émissions de gaz à effet de serre), à commencer par la dimension "pilotable" (produire de l'électricité en fonction de nos besoins), nous en arrivons, (par le romantisme des moulins à vent des citadins ?) à renverser la problématique pour que nous nous adaptions aux caprices d'une production électrique choisie pour des critères non justifiés par la technique (non pilotables, difficilement gérables pour les réseaux, etc.) : accepter de voir pousser des mâts dans nos plaines et sur nos crêtes, accepter d'adapter nos comportements aux caprices de la météo, etc. Donc... non, sur le plan stratégique, nous n'avons pas besoin de l'éolien en France métropolitaine. La programmation énergétique doit prendre en compte de s'en passer dès que cela sera rendu possible par la construction de moyens pilotables décarbonés en nombre suffisant. Les éoliennes existantes dont les riverains ne veulent pas (ou plus) pourront donc être démantelées. Et, ainsi qu'en témoigne le premier point choisi, il faut vous attendre à ce que les riverains se mobilisent pour les nouveaux projets car nombreux sont ceux qui ne veulent pas les voir défigurer leurs paysages, quand bien même les commerciaux des entreprises du syndicat des énergies renouvelables courent dans les mairies et les campagnes pour faire miroiter les avantages financiers qui pourraient leur être octroyés en acceptant de planter quelques éoliennes chez eux.