Publié le 09/12/2022 - 12h18
-
G - La réduction des besoins d’importation notamment en uranium (ex. au travers du recyclage des déchets nucléaires pouvant l’être) quitte à augmenter le prix de l’électricité produite
-
J - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
Prenons l’exemple du projet de construction de 2 EPR au Bugey. Ils représentent une puissance de 3,3 GW pour 150 hectares artificialisés. Mais, considérant toute la ville de Lyon et des environs urbanisés sur un périmètre de 100 km2, avec les friches, parkings et toutes les toitures des bâtiments, immeubles et maisons ainsi que la surface des réseaux routiers que l’on peut recouvrir de panneaux photovoltaïques, on peut estimer un potentiel de puissance électrique d’au moins 20 GW de photovoltaïque sans aucune artificialisation supplémentaire des sols. En alternative des 2 EPR, une étude cartographique et de cadastre photovoltaïque, éolienne et méthanisation de tous les déchets ménagers et des déchets verts des espaces verts a-t-elle été réalisée ? Si oui, pourquoi ne pas soumettre ces alternatives en consultation pour un véritable choix citoyen ? Pour assurer nos objectifs 2050 et jouer tous les atouts de notre territoire, il est nécessaire de raisonner globalement sur un territoire en suscitant des nouvelles idées apportées par les citoyens qui habitent ce territoire en préalable à la prise de décision et en même temps consolider ces concertations locales et régionales pour un projet cohérent par rapport aux besoins du pays. Sans alternatives et vision d’ensemble sur le projet énergétique du pays, la poursuite de programmes nucléaires n’est pas justifiée. De plus, l’argent qui va être dépensé pour la construction des réacteurs EPR2 ne sera pas disponible pour l’éolien et le photovoltaïque alors que les potentiels de réduction des gaz à effet de serre du photovoltaïque et de l’éolien sont 4 fois plus grands que le nucléaire. Le gouvernement a été formé sur ce sujet le 31/08/2022 par Valérie Masson Delmotte (1). Les gains pour l'Etat liés aux énergies renouvelables et surtout aux éoliennes implantées en France s'envolent. Ils doivent atteindre 31 milliards d'euros en 2022 et 2023, contre 8,9 milliards d'euros anticipés jusqu'à présent par le régulateur de l'énergie. Sur le nucléaire subsistent un certain nombre d’incertitudes technologiques : • En développant le nucléaire nous allons devoir gérer plus de risques de sûreté et plus de déchets radioactifs qu’on ne sait pas recycler. • La disponibilité du nucléaire historique est actuellement mise à mal par des problèmes de corrosion sous contrainte provoquant des fissures des tubulures des circuits primaires de refroidissement (2) ; ce risque de sûreté reproduira-t-il sur les nouveaux EPR ? • Un problème d’usure des gaines des crayons de combustible dues à de trop fortes vibrations dans la cuve du réacteur a été détecté sur un EPR récemment mis en service à Taishan en Chine (Fretting) (3). Soumis aux vibrations du fluide caloriporteur du circuit primaire, certains ressorts de maintien des crayons dans leurs grilles d’assemblage ont cassé ce qui a endommagé les gaines des crayons par frottement sur la partie fixe résiduelle coupante des ressorts. Cela a nécessité un arrêt puis le rechargement d’un nouveau cœur de combustible avec traitement thermique de renforcement des ressorts. Ce traitement thermique sera-t-il suffisant pour corriger le problème ? La cause des trop fortes vibrations pourrait-être une mauvaise répartition du fluide caloriporteur en fond de cuve et pourrait révéler un défaut de conception qui serait coûteux à corriger en termes de délais de disponibilité des futurs réacteurs EPR2 prévus en France. Notons que le premier EPR en France à Flamanville affiche un retard considérable et une explosion du coût de construction : en 2007, le chantier devait durer cinq ans, pour un coût de 3,3 milliards d’euros. Il devrait finalement durer au moins seize ans, pour une facture estimée à 19,1 milliards d’euros (4). Concernant les futurs réacteurs EPR2 à construire, selon la méthode d'évaluation des coûts d'EDF, le scénario médian fait état d’un coût de 51,7 milliards d’euros pour la construction de trois paires d'EPR2 (soit six réacteurs) sur une durée de 25 ans, soit un coût unitaire de 8,6 milliards d’euros par réacteur (5). Comparé à l’EPR de Flamanville qui a coûté jusqu’à présent 19,1 milliards, soit plus du double, cela parait très optimiste. Par ailleurs, le Président de la République a opté pour 14 EPR2 à construire d’ici 2050, soit 70 milliards d’euros de plus. 14 EPR2 seraient donc à construire d’ici 2050 pour 121,7 milliards d’euros. Il reste à déterminer les emplacements de construction, en bord de fleuve ou bord de mer. Attention aux risques de moyen terme sur le débit et la température des fleuves et la montée du niveau de la mer qui impactera les centrales nucléaires même pendant leur démantèlement qui durera plusieurs dizaines d’années après leur période d’exploitation. Selon EDF le parc nucléaire existant a besoin d’un investissement de 55 milliards d’euros. A-t-on prévu (121,7 + 55) = 176,7 milliards d’euros pour financer les autres installations de production d’électricité bas carbone d’ici 2050 ? (1) https://sharebox.lsce.ipsl.fr/index.php/s/DuHLoAw3zeQaYpI (2) https://www.radiofrance.fr/franceinter/la-moitie-du-parc-nucleaire-a-l-… (3) https://actu.fr/normandie/flamanville_50184/nucleaire-epr-qu-est-ce-que… (4) https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/06/24/epr-de-flamanvi… (5) https://www.vie-publique.fr/en-bref/283969-construction-de-reacteurs-ep…
Partager la page
Soutiens