Publié le 10/01/2023 - 22h14

• A - Se limiter à optimiser l’existant, car il n’apparaît pas opportun de développer de nouveaux projets

L'hydroélectricité a un très fort impact sur les milieux aquatiques, déjà fortement sollicités par différentes sources de pollution anthropique. Les cours d'eau français sont fortement équipés et certains cours d'eau ne permettent plus la survie de certaines espèces de poissons, particulièrement les poissons migrateurs. On peut distinguer les grandes installations qui résultent d'un choix étatique et constituent un bien commun, lié à des choix de société passés, apportant une source d'énergie sure et un partage équitable des ressources . La plupart des sites sont déjà équipés et ont un impact fort mais fournissent une source d'énergie stockable. Leur optimisation peut être intéressante. Cela n'est pas du tout le cas pour la petite hydroélectricité, qui conduit à une privatisation de l'usage de l'eau, bien commun à tous les citoyens. La production est très minime au regard de la production électrique française et comparé aux grands ouvrages, n'offrent qu'un stockage très limité et perturbent la continuité des milieux. Même si certains propriétaires sont sérieux, il faut le souligner, l'entretien de ces ouvrages (barrage, bief, passes à poissons) est très variable et est difficile à suivre et vérifier, cela représenterait un coût très important pour l'Etat. Lorsque les petits ouvrages sont désaffectés ou hors d'usage, et ils sont très nombreux dans le pays, le cours d'eau se retrouve souvent entravé et dans un état catastrophique. La remise en l'état n'est que rarement menée par les propriétaires actuels même si l'ouvrage n'a plus d'utilité. L'argent du contribuable, public, est parfois utilisé pour remettre en état le cours d'eau. Les bénéfices (présents ou passés) sont donc privés, sur la base d'un bien commun, et les coûts éventuels de remise en état sont en grande partie publics ( via les agences de l'eau notamment). Si l'on compare les besoins en électricité du pays, et l'électricité potentiellement fournie par la petite hydroélectricité, cela est négligeable, avec un impact très fort sur les écosystèmes, et un coût pour le citoyen probablement beaucoup plus élevé que les quelques bénéfices privés réalisés.