Publié le 10/11/2022 - 18h08
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B - La compatibilité du mix énergétique français avec un scénario de réindustrialisation de la France, et notamment la compétitivité de ce mix énergétique
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D - La garantie – au maximum – de notre indépendance énergétique et industrielle, en assurant autant que possible notre autonomie sur les composants, les technologies, les filières industrielles et les matières premières (acier et terres rares pour les éoliennes, modules photovoltaïques pour la production solaire, métaux critiques pour les batteries électriques, etc.) et les combustibles (uranium pour le nucléaire)
Plutôt que de constamment - et puérilement - opposer la solution tout nucléaire à la solution tout ENR, comprenons que nous avons besoin de toutes les solutions bas carbone à notre disposition, sachant qu'il est tout simplement logique et souhaitable d'utiliser plusieurs solutions complémentaires sur de nombreux points : - Disponibilité plus rapide pour les ENR, à déployer massivement dès aujourd'hui, avec des mises en service plus rapide que pour le nouveau nucléaire, dont la disponibilité débutera au mieux en 2035 ; - Fonctionnement pilotable pour le nucléaire, intermittent pour les ENR ; - Fonctionnement concentré pour le nucléaire, moins concentré voire diffus et encourageant l'autoconsommation pour les ENR, avec ce que cela engendre comme adaptation et investissement sur le réseau ; - Maîtrise de l'outil industriel local pour le nucléaire, contre une fabrication / un approvisionnement plus dépendant d'importations pour les ENR. Le déploiement à grande échelle de ces nouvelles installations demandera des financements publics afin de limiter les rendements financiers opérés, et une gestion stratégique par l'Etat/EDF de cette brique importante de notre souveraineté, pour ne pas retomber dans les travers d'une trop grande dépendance aux importations auprès de puissances extérieures. Cela devra aller de pair avec un changement de doctrine et de paradigme au niveau Européen, où la sacro-sainte libre-concurrence a montré toute l'étendue de ses limites dans le cadre du secteur d'activité hautement stratégique, capitalistique et nécessitant de la planification à long terme qu'est celui de l’Énergie. De même, la pseudo-ouverture à la concurrence imposée par l'Europe avec l'obligation pour EDF de revendre à prix cassé l'électricité produite par ses propres moyens de production à des concurrents n'ayant eux-même peu ou pas de capacités de production doit être arrêtée. Pour conclure, il est évident que nous devons diminuer de manière importante nos consommations d'énergie à usage constant, via de la sobriété surtout, et de l'efficacité lorsque les progrès le permettront. Tout comme il est clair que notre consommation électrique globale, et donc nos capacités de production, sont amenées à augmenter de manière importante pour permettre de répondre à la fois à l'électrification massive des usages et à la réindustrialisation que notre pays doit opérer dans les prochaines décennies.
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