Publié le 11/12/2022 - 20h25
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A - Oui, et ce quel que soit l’usage
La transformation à engager concerne tous les domaines (bâtiment, agriculture, industrie, tertiaire, etc.) et touche tou.te.s les citoyen.ne.s, sans exception. L’Etat doit permettre à tou.te.s d’avoir accès aux moyens lui permettant de moins consommer. Cependant, l’action de consommation relève également de choix individuels. Pour réduire massivement notre consommation d’énergie, il est nécessaire d’agir sur : - La sobriété structurelle Il s’agit de créer les conditions structurelles permettant de modérer nos consommations. Par exemple, la politique urbaine déployée sur le territoire doit permettre de réduire nos déplacements et de favoriser les modes actifs, au détriment de la voiture individuelle - La sobriété d’usage L’ensemble des biens que nous possédons et/ou utilisons sont gourmands en énergie, en eau, en matière première pour leur fabrication. Un premier levier de sobriété réside dans l’allongement de leur durée de vie. Il convient de mettre en œuvre toutes les mesures visant à réduire le renouvellement des parcs de bien, dans une recherche de sobriété d’usage. Par exemple, le développement de nouvelles technologies qui s’appuient sur un renouvellement intégral de tous les équipements et terminaux, tel que la cinquième génération de téléphonie, est à prohiber - La sobriété conviviale : l’économie du partage doit être très largement développée afin de réduire les impacts de la production surabondante de biens. Par exemple, une perceuse, objet couramment répandu dans les foyers, est utilisée en moyenne 15 minutes pendant toute sa durée de vie ; de nouveaux modes de partage sont à déployer sur tout le territoire et dans tous les domaines pour faire chuter la production de nouveaux équipements - La sobriété dimensionnelle Le surdimensionnement des biens engendre une surconsommation superflue ; chaque citoyen.ne, doit sélectionner le bien répondant strictement à ses besoins, après s’être assuré de la réalité du besoin et de l’impossibilité de recourir à de la mutualisation d’équipement ; le récit collectif et la cohérence de l’action de l’Etat sont indispensables pour faciliter l’engagement de tous les citoyen.ne.s dans cette démarche Les experts du GIEC ont insisté dans leur dernier rapport sur le caractère d’urgence des transformations à engager. Cette urgence pose un défi considérable pour changer radicalement notre modèle dans un délai de quelques mois voire quelques années. Cette situation permet cependant de mieux cibler les efforts vers les solutions les plus efficientes et avec des effets rapides, sans occulter la prise en compte de tous les effets connexes des solutions retenues. Si l’atteinte d’un niveau de consommation soutenable prend du temps, il existe des marges de manœuvres importantes qui permettront d’obtenir des gains immédiats. On observe déjà cette année une baisse de 8% de la consommation d’électricité en France par rapport aux années précédentes, dans un contexte de crise géopolitique et de crise de la production électrique Française. La transformation de notre modèle pour privilégier le moins-consommer permettra de réduire régulièrement nos consommations. Cette transformation sociétale bénéficiera d’un effet d’entrainement grâce à des effets constants, mesurables. En outre, les effets de cette transformation seront renforcés par l’engagement des nécessaires travaux d’infrastructures et d’efficacité énergétique. Le défi est immense, mais il s’agit aussi d’une opportunité de faire à nouveau société, alors que la cohésion sociale s’érode d’année en année. Cette érosion est en grande partie due à la dissonance existante entre le pacte social actuel, basé sur la recherche de la croissance du PIB, et la réalité qui se heurte à un monde fini, incompatible avec la croissance infinie du PIB. La dégradation de la répartition des gains de PIB entre les différentes catégories sociales de la population accentue la défiance induite par des promesses intenables. L’évolution vers une société sobre représente une opportunité unique de faire progresser les stocks indispensables à la vie, humaine notamment : - Biodiversité - Espaces naturels - Cohésion sociale - Engagement citoyen
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