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Publié le 11/12/2022 - 20h50

Sylvain Rebillat

  • C - Que l’Etat joue un rôle central, pour les consommateurs comme pour les producteurs, avec un rôle redistributif. Il s’agirait de répartir le plus justement possible soit les coûts lorsque le financement de nouveaux moyens de production n’est pas rentable, soit les bénéfices lorsque les installations existantes produisent de l’énergie vendue ensuite à des prix élevés.

L'État peut être considéré comme l'ensemble des pouvoirs d'autorité et de contrainte collective que la nation possède sur les citoyens et les individus en vue de faire prévaloir ce qu'on appelle l'intérêt général, le bien public ou le bien commun. De ce fait, il occupe un rôle central dans la transformation de nos modes de vie pour les rendre compatibles avec la préservation du vivant et l’atténuation du changement climatique. Dans cette transition, l’Etat doit endosser plusieurs rôles majeurs : - La mobilisation de l’ensemble des acteurs - L’adaptation du cadre réglementaire, fiscal et économique - Le pilotage de la politique énergétique Nationale - La redéfinition de la politique étrangère Française La mobilisation des acteurs L’ensemble des forces vives du pays doit être mobilisé au service d’une transformation soutenable de nos modes de vie. Il s’agit en premier lieu de remodeler les filières de formation Française en développant la reconversion professionnelle des secteurs d’activités qui seront abandonnés au profit des filières qui feront l’objet d’un fort développement. La filière de la réhabilitation du bâtiment souffre d’ores et déjà d’un manque criant de main d’œuvre qualifiée et d’un manque de structuration. Il est nécessaire d’identifier dès aujourd’hui les filières appelées à se développer pour adapter en conséquence les filières de formation. La définition de la politique énergétique du pays sera définie en concertation avec les citoyens et avec l’éclairage de la communauté scientifique et des agences d’Etat (ADEME) pour mettre en place une planification énergétique démocratique. Cette démarche requiert un gros effort de mobilisation et de coordination des acteurs, dans laquelle l’Etat devra prendre toute sa place. Enfin, l’Etat devra organiser et faire vivre la mobilisation citoyenne, mais aussi celle de l’ensemble des acteurs économiques. Définition du cadre réglementaire, fiscal et économique La transition ne pourra être mise en œuvre qu’en adaptant le cadre réglementaire, fiscal et économique aux besoins d’évolution de nos modes de vie et aux propositions qui émergeront de la concertation éclairée de l’ensemble de la population. L’Etat devra être investi sur ce sujet et mettre en place toutes les dispositions visant à favoriser la sobriété énergétique et le développement des énergies renouvelables. Toutes les politiques publiques devront être analysées à l’égard de leurs incidences sur le vivant, sur les espaces naturels, sur l’eau, sur le changement climatique, sur la cohésion sociale. La politique étrangère En tant que membre de l’Union Européenne, il nous appartient dans un premier temps de respecter l’ensemble des règles Européennes en matière d’Environnement, de santé publique, de réduction de la pollution. On pourra citer l’impérieuse nécessité de cesser le développement de projets qui dérogent aux règles de protection des espaces naturels et de la biodiversité, de déployer une politique publique qui réduise drastiquement les émissions de particules fines et de polluants, de respecter les règles en matière de protection des espèces (arrêtés sur la chasse à l’alouette par exemple). Au-delà de la simple mise en conformité avec les règlements qui s’appliquent à nous, il nous revient d’agir pour mettre en œuvre une politique Européenne plus ambitieuse en matière de préservation du vivant. Nous devons par exemple proposer une nouvelle Politique Agricole Commune, afin de permettre au monde agricole d’accélérer la transition, pour réduire la destruction du vivant, la surconsommation d’eau, l’assèchement des sols. Nous devons également agir au niveau Européen pour taxer le kérosène ou les transactions financières. Au-delà de l’Union Européenne, nous devons également promouvoir la transformation radicale de nos modes de vie. Ceci nous oblige à une mutation rapide sur notre territoire pour pouvoir inviter d’autres pays de s’inspirer de ce modèle par la suite. Enfin, la France, qui est l’un des principaux contributeurs aux bouleversements en cours se doit d’agir de manière responsable avec les pays qui subissent le plus fortement les effets du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité. Nous devons travailler en coopération avec ces Pays et définir en partenariat avec eux les voies à privilégier pour réduire les effets de ces bouleversements sur leurs territoires.