Publié le 12/01/2023 - 19h33
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B- Son impact sur la biodiversité
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G - La concertation avec tous les acteurs du territoire tout au long de la conception des projets
L’implantation des infrastructures d’énergies renouvelable doit être réfléchie et intégrée dans les projets des territoires pour assurer la cohérence des politiques publiques : ceci ne peut se faire que dans le cadre d’un dispositif consultatif et participatif permettant la mise en œuvre d’un vrai processus de réflexion avec tous les acteurs des territoires impactés. Concernant l’éolien terrestre, on déplore le nombre de projets de parcs éoliens contraires aux orientations exprimées dans leurs documents d’aménagement du territoire par les régions, les départements, les communautés de communes dans un objectif de préservation des espaces naturels remarquables et des réservoirs de biodiversité, et dans le but de s’inscrire dans un objectif de développement durable. On se demande comment certains projets peuvent voir le jour en dépit des données largement disponibles sur le plan environnemental concernant la biodiversité remarquable (espèces menacées, sites Natura 2000, réservoirs biologiques, cours d'eau en très bon état écologique, ...), concernant les continuités écologiques (axes migrateurs, continuités identifiées dans les schémas régionaux de cohérence écologique lorsque l'échelle territoriale pertinente est la région, ...). La séquence ERC est souvent mal appliquée, la priorité n’est pas donnée à l’évitement dans les choix d’opportunité des projets, il y a rarement la recherche de site alternatif moins impactant. Les dérogations « espèces protégées » ne sont pas toujours demandées. Toutes ces constatations ont conduit à remettre en cause la vertu de l’éolien sur le plan écologique, à cause de son atteinte à la biodiversité mal maitrisée. S’ensuit une méfiance grandissante des associations de protection de la nature et des habitants, pourtant eux aussi concernés par la lutte contre le réchauffement climatique : ils sont attachés à leur patrimoine naturels, aux paysages, aux animaux sauvages qui y vivent, qu’ils considèrent comme un héritage. De nombreux témoignages vont dans ce sens au moment des enquêtes publiques. - L’extension de l’industrie éolienne pose actuellement un problème majeur à la biodiversité et particulièrement à la faune volante. Les mâts qui avoisinent 200 mètres de haut, et des pales de plus en plus longues avec des vitesses de rotation qui atteignent les 280 km/h en bout de pales alarment les associations de protection des animaux, avec actuellement des chiffres de mortalité évalués à 200 000 morts pour les chiroptères par an en Allemagne (la France se rapprocherait de ces projections selon les spécialistes). Pour les chauves-souris qui se reproduisent lentement, avec un seul petit par an, ce taux de mortalité (par collision ou par barotraumatisme) est dramatique. Le ciel se vide dans un silence impressionnant et cette menace contre des espèces pourtant protégées par la loi reste méconnue du grand public. Tout cela a été possible en dépit du régime des ICPE, de la procédure d’autorisation environnementale, et des études d’impact. C’est pourquoi dans l’état actuel des choses, l’industrie éolienne, qui est certes une énergie renouvelable, ne peut plus être qualifiée d’énergie verte, ni vertueuse. (Communiqué de presse – SFEPM- 25 mai 2021) - Il est légitime que des habitants et des associations soient préoccupés lorsqu’un projet éolien s’installe à proximité. 3 camions de ferraille par éolienne, 1 camion pour le coffrage, 55 camions pour le béton, 2 camions pour apporter les grues, 15 semi-remorques pour les contrepoids des grues, 4 à 5 camions pour le mât, 1 camion pour le moyeu, 1 camion pour la nacelle, 3 camions pour les pales…. 2000 tonnes de béton et 100 tonnes de ferraille par éolienne de 2 MW… Problèmes de mouvements des sols en phase de construction, risque de contamination des sols, des sources et des nappes phréatiques en phase d’exploitation par dégradation des matériaux au fil du temps (chrome, zinc, cadmium, plomb contenus dans le béton, fuite d’huile hydraulique depuis la nacelle) … (« L’éolien et l’élu » - Collectif d’Associations de Bourgogne Franche-Comté – Mai 2019) - Les riverains s’inquiètent de la dérogation au code de la santé publique accordée à la filière éolienne depuis 2011 ; en effet, en août 2011, à la demande du syndicat des promoteurs éoliens, qui estime que le Code de la Santé est une entrave insupportable à l'utilisation de machines plus puissantes et plus bruyantes, le ministère de l'Environnement accepte de changer la réglementation sonore des éoliennes. Il prend un nouvel arrêté dit arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent ... Le seuil d'infraction sonore, qui était plafonné à 30 décibels dans le Code de la Santé publique, est relevé à 35 décibels dans le nouvel arrêté. Ce changement de seuil signifie qu'on peut multiplier par 3 la puissance sonore du bruit arrivant aux oreilles des riverains, et permet donc d’installer des éoliennes plus grandes, plus puissantes, et plus bruyantes au détriment de la santé de ses personnes résidant en milieu rural qui donc sont moins bien protégées que les autres.
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