Publié le 14/01/2023 - 11h38
-
B- Son impact sur la biodiversité
-
F - La participation des collectivités locales ou des citoyens à la gouvernance du projet
Concernant la biodiversité, dans la section « Pour en savoir plus sur l’éolien terrestre », ce site indique qu’« à l’échelle de chaque projet, l’étude d’impact permet d’identifier correctement les enjeux et de proposer des mesures d’atténuation si nécessaire. » Il faut singulièrement méconnaître les structures déjà en place qui étudient et recensent la biodiversité pour croire qu’une étude d’impact va permettre « d’identifier correctement les enjeux ». Pire, il faut singulièrement méconnaitre ET dénigrer ces structures officielles composées de scientifiques pour préciser que l’étude d’impact va permettre « d’identifier CORRECTEMENT les enjeux ». J’ai consulté un certains nombres de ces études d’impact et dans tous les cas les risques éventuels d’atteinte à la biodiversité étaient déjà parfaitement inventoriés, analysés et localisés par les institutions compétentes et certifiées (Conservatoires d'espaces naturels, Muséum national d'histoire naturelle, etc.), qu’il s’agisse d’espèces protégées (notamment les chauves-souris particulièrement en danger) ou d’écosystèmes à risque (zones humides ou de captage par exemple). Comment dès lors est-il possible d’initier des études de faisabilité de parc éolien dans des zones à risques ? Comment est-il possible que ces études soient diligentées et encadrées par le promoteur lui-même dont on ne peut ignorer l’intérêt qu’il a à ce que ces études estiment comme acceptables des risques d'impacts déjà connus ? Et de fait, il apparaît que très souvent ces études concluent à la faisabilité de projets dans une zone signalée par ailleurs comme problématique. La lettre de la séquence ERC peut y être invoquée, rarement l’esprit. En tant que citoyen, je trouve indispensable que 1\ les pouvoirs publics interdisent toute étude de faisabilité dans des zones reconnues scientifiquement pour leur biodiversité à protéger, et que toute tentative d’y porter atteinte soit sanctionnée 2\ les études de faisabilité soient menées en totale indépendance, hors de tout encadrement par le promoteur lui-même. Concernant les participations citoyennes, encore une fois sur ce site dans la section « Pour en savoir plus sur l’éolien terrestre », il est fait mention d’un sondage indiquant que 73% des Français ont une bonne image de l’énergie éolienne. Ce sondage est contredit par d’autres plus récents (comme celui d’OpinionWay en mars 2022) où 61% des Français se disent pour un moratoire sur l’éolien terrestre. Et la proportion de rejet augmente si l’on interroge les citoyens proches des projets. La question n’est pas ici de se limiter à être « pour » pour « contre » l’éolien terrestre en général, mais d’être en mesure de considérer chaque projet dans son caractère unique et d’offrir les outils qui permettront de co-construire ces projets en collaboration avec les élus locaux et les habitants. Il est généralement affirmé que les projet se font en totale transparence. C’est vrai si l’on se place du point de vue de la loi actuelle (la procédure suit un protocole légal et comme personne n’est censé ignorer la loi…). Mais dans les faits, les gens ne sont que très peu consultés. Un courrier moitié informatif moitié publicitaire du promoteur, une réunion pour répondre aux questions (qui se limite généralement à un simple rappel de la loi) et une enquête publique (qu’aujourd’hui certains aimeraient uniquement dématérialisée) ne permettent pas aux habitants et aux élus de prendre pleinement conscience du projet et de ses impacts, et donc de décider des solutions les mieux adaptées à leur situation. J’ai pu personnellement constater que les gens – moi le premier – étions loin d’avoir toutes les informations nécessaires pour pouvoir prendre les bonnes décisions. Certains habitants des villages concernés n’étaient même pas au courant du projet. Un des points importants qui pose problème et auquel citoyens et élus locaux devraient être entièrement associés : celui de l’éloignement des mâts aux habitations. Cette distance devrait se décider en concertation avec les habitants les plus proches, dans un rayon à décider mais qui ne peut se limiter à celui de 500 mètres imposé par le loi, véritable scandale pour ceux qui ont à subir contre leur gré la présence de machines de plus de 200 m de haut tout près de chez eux. A cette distance, les promoteurs annoncent que la loi permet des niveaux de bruits équivalents à des conversations à voix basse. Mais qui a envie de vivre, de dormir avec des « conversations à voix basse » tournoyant autour de sa tête ?! La loi permet de mettre ces machines à 500 mètres mais elle n'interdit pas de les reculer ! Alors pourquoi faire subir cet enfer à ceux qui ne le supporteront pas ? La question de la distance doit être soumise aux citoyens les plus proches directement concernés, et suivant leurs retours, des solutions alternatives doivent pouvoir être envisagées. La lutte contre le dérèglement climatique et la recherche de solutions énergétiques ne peuvent pas se faire au détriment des gens.
Partager la page
Soutiens