Publié le 14/11/2022 - 15h24
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E - Son impact financier national afin de conserver un prix de l’électricité compétitif pour les consommateurs
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H - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
Il y a un problème technique qui est passé sous silence par les politiques, les médias : le fait que l'éolien ne soit pas pilotable. Les phrases du type "ces éoliennes - ou ces panneaux photovoltaïques - correspondent à la consommation de X foyers" sont limite fake news : car il est impossible d'alimenter ces X foyers uniquement avec ces installations : à chaque instant, il y a trop ou pas assez. Les lois de la physique sont implacables : il faut une tension stable pour que ce qui utilise l'électricité fonctionne correctement. Et pour que la tension soit stable, il faut que A CHAQUE INSTANT la puissance injectée par la production soit égale à la puissance soutirée par la consommation. C'est vrai quelle que soit la taille du réseau : pour une maison "autonome" comme pour le réseau maillé à échelle UE. Si trop de production : la tension s'envole et tout grille, si pas assez, la tension chute et tout s'arrête ou grille par surintensité. C'est assez facile avec les centrales thermiques (charbon, fioul, gaz, nucléaire) et avec les barrages : il suffit de tourner plus ou moins une vanne pour faire varier la production en fonction de la consommation. C'est ce qu'on appelle "piloter". Eolien et photovoltaïque, eux, produisent en fonction du vent et du soleil, et non des besoins instantanés : ils ne sont pas "pilotables". Il faut donc soit les doubler d'un autre moyen de production (souvent au gaz, d'où CO2...inverse de l'effet recherché), soit d'un moyen de stockage (et il n'existe pas de technologie actuellement pour un stockage de masse, à coût écologique ou économique raisonnable), soit consommer au rythme de leur production (ce qui est délicat : les 2/3 des consommations d'électricité sont le fait de l'industrie, et on voit mal une usine ralentir, accélérer, au gré du vent et du soleil). Sans doute faut-il un peu des 3. Or le 3ème volet (la variation de la consommation) fait l'objet de très peu d'investissements et de recherches : c'est un point sur lequel il faudrait au contraire miser. On pourrait pas exemple imaginer que, en fonction de la puissance fournie par éolien et photovoltaïque (qu'on est capable de mesurer en temps réel) on alimente plus ou moins les chauffe-eau domestiques et industriels (qu'on est capable de piloter grâce aux compteurs intelligents). Le stockage serait alors dans l'usage lui-même (il faut 6h pour chauffer assez l'eau d'un chauffe-eau domestique correctement dimensionné : si cette chauffe est répartie sur 24h au gré du vent et du soleil, l'utilisateur aura le même confort qu'avec les 6h "réglementaires"). Un problème est que les producteurs éoliens et photovoltaïques n'ont aucune incitation à jouer sur ce volet là : tout ce qu'ils produisent est obligatoirement acheté, à prix garanti (soit fixe sur 20 à 25 ans, soit prix du marché avec plancher garanti). Ils encaissent, et laissent le système se débrouiller pour les inconvénients. Il faudrait donc trouver un moyen pour que la pilotabilité de la consommation devienne "attractive". Y compris par obligation légale (= les producteurs éoliens et photovoltaïque doivent fournir un système complet, c'est à dire pilotable, et au même prix).
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