Publié le 14/12/2022 - 11h20

• A - Des efforts très importants, permettant de limiter fortement les besoins énergétiques associés. Ce scénario nécessiterait une généralisation d’une très forte sobriété des usages, notamment en ce qui concerne la température moyenne du chauffage (baisse de 2°C en moyenne, ce qui conduirait à une température moyenne de 17°C), la consommation d’eau chaude et l’utilisation d’appareils électroniques et électro-ménagers.

Les efforts nécessaires à mener dans le bâtiment pour atteindre la neutralité carbone et une réelle énergétique sont à la fois primordiaux (47% de la conso énergétique en France vient des bâtiments), et atteignables. En effet, les réglementations successives en matière de performance énergétique des bâtiments neufs conduisent aujourd'hui à une production de nouveaux bâtiments très peu consommateurs. Cela dit, les bâtiments neufs ne représentent qu'une infime partie du parc, et il convient de faire porter l'effort sur les bâtiments existants. Les dispositifs incitatifs (Ma Prime Rénov') récents semblent bien accueillis par le public cible, et les dispositifs coercitifs (interdiction de location de passoires) devraient terminer de convaincre les plus réticents à la réalisation de travaux. Les outils se mettent en place et sont amenés à se développer pour atteindre de vrais objectifs de sobriété. Car la rénovation est la clé de tout : isoler, c'est consommer moins, c'est améliorer son confort (limite notamment les effets de paroi froide, et donc permet de chauffer à 17°C sans ressentir le froid). Pour ce qui est des autres usages, la responsabilité est partagée entre les industriels, qui doivent se saisir de la question et proposer des produits plus économes, des politiques qui doivent mettre en place les mesures incitatives et coercitives qui s'imposent, et des usagers, garants de la demande, qui doivent être plus exigeants dans leurs choix de consommation. Rappelons aussi que la sobriété n'est pas synonyme de privation. Dans de nombreux pays, on parle davantage de "suffisance" (sufficiency en anglais, par exemple), qui serait plus approprié pour parler de ces objectifs. En effet, la question que nous devons nous poser n'est pas "de quoi devons nous nous priver ?" mais "qu'est-ce qui nous suffit pour vivre ?". Chauffer à 17°C est suffisant, prendre une douche avec de l'eau à 30°C est suffisant, acheter un téléphone une fois tous les 10 ans quand il tombe en panne est suffisant.