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Publié le 14/12/2022 - 18h18

Olivier BORY

  • C - Développer tous les projets hydroélectriques, y compris les très petites installations pour maximiser les capacités installées, et y compris les projets plus coûteux, tout en essayant de limiter les impacts environnementaux

1/ L’hydraulique, une énergie historique et utile à bien des égards L'hydraulique est une énergie très ancienne, parfois onéreuse à développer, mais dont les bénéfices retombent souvent sur plusieurs générations. Les services rendus par les aménagements hydrauliques dépassent généralement la fonction principale, en permettant des usages très larges : hydroélectricité, fourniture d'eau potable, eau industrielle, eau d'irrigation, tourisme, protection contre les crues, protection contre les sécheresses,... Sur ce dernier point, il apparait évident que les réservoirs vont être précieux dans les années à venir, avec les épisodes de sécheresse qui devraient se multiplier. L'été 2022 l'a malheureusement illustré. 2/ Des impacts environnementaux inégaux, mais qui peuvent être bénéfiques, maîtrisables, acceptables Les impacts environnementaux existent pour chaque aménagement, mais ils sont très variables. Pour chaque projet, il convient de les évaluer, et de les mettre en correspondance avec les bénéfices potentiels. Parfois les impacts négatifs sont lourds, pour des bénéfices faibles et trop localisés. Ces projets ne sont pas pertinents à développer coûte que coûte. Mais de nombreux projets peuvent apporter des forts bénéfices, qui vont souvent au-delà de la seule production hydroélectrique, et largement dépasser les impacts, dont certains peuvent être maîtrisés ou compensés par le projet (continuité sédimentaire, piscicole, …) 3/ L’hydroélectricité, une énergie décarbonnée de régulation sans équivalent En plus d’être une énergie très peu carbonée en métropole, l’hydroélectricité est aussi particulièrement flexible car destockable en masse (aménagement de lac), et stockable en masse (STEP). Elle est donc complémentaire à toutes les autres peu carbonnées (nucléaire, éolien, solaire,…) pour assurer le réglage et la sécurité du réseau. Pour ces raisons, le développement de l'hydroélectricité, et plus largement des réservoirs et des aménagements hydrauliques me semble donc très souhaitable. Il est faux de dire qu’il ne reste pas de projet à développer, petits ou grands. Les projets à étudier doivent intégrer les sujets environnementaux et sociaux / sociétaux dans leur conception. Il s’agit le plus souvent de projet aux bénéfices longs. Donnons un cadre juridique et économique long terme pour favoriser le développement de ces projets. La moyenne d’âge des barrages en France est autour de 70 ans, et nombreux vivrons et apporterons leurs bénéfices encore longtemps. Ne demandons donc pas de retour sur investissement court terme pour ces infrastructures de l’eau.