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Publié le 14/12/2022 - 18h44

Jean-François SAUVAGE

  • D - La garantie – au maximum – de notre indépendance énergétique et industrielle, en assurant autant que possible notre autonomie sur les composants, les technologies, les filières industrielles et les matières premières (acier et terres rares pour les éoliennes, modules photovoltaïques pour la production solaire, métaux critiques pour les batteries électriques, etc.) et les combustibles (uranium pour le nucléaire)

  • E - La minimisation du coût global du système électrique (moyens de production, moyens de flexibilité et de stockage, évolution des réseaux) pour conserver un prix de l’électricité compétitif pour les consommateurs

Les trois quarts de l'énergie que nous consommons en France provient des énergies fossiles (essentiellement le pétrole et dans une moindre mesure le gaz). Or, d'une part, cette combustion génère des gaz à effet de serre préjudiciables pour notre environnement et au-delà pour notre vie en société (risques d'évènements météorologiques extrêmes, de réduction des productions agricoles, de migrations importantes de population, ...), d'autre part, les ressources de la planète en pétrole et gaz sont limitées et leur production commence à se réduire (pour le pétrole) et commencera bientôt à se réduire (pour le gaz). Il est donc absolument nécessaire de réduire notre consommation nationale de pétrole et de gaz. Pour compenser (sans doute pas entièrement, la sobriété de notre consommation sera aussi nécessaire, voire imposée par les circonstances), en alliant vitesse et minimisation des coûts, la priorité est d'augmenter notre production d'électricité décarbonée en utilisant tous les moyens disponibles à ce jour pour ce faire : prolonger autant que faire se peut le fonctionnement des réacteurs nucléaires actuels (tant que leur sûreté est garantie), construire dans des délais brefs des installations éoliennes et photovoltaïques, tant décentralisées que regroupées, lancer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires en accélérant (ou parallélisant) les procédures pour qu'ils puissent commencer à produire au plus tôt dans la décennie 2030. En parallèle, il faudrait aussi développer les ENR thermiques (chauffe-eaux solaires, biomasse pour les réseaux de chaleur, ...). Et pour préparer l'avenir, il faut aussi relancer la R&D à plus long terme (fin du siècle, mais les durées pour la mener seront importantes) sur les réacteurs dits de 4ème génération et sur les usines nécessaires à leurs cycles du combustible associés.