Publié le 16/01/2023 - 12h22
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C - La répartition des installations d’énergie renouvelables de manière équilibrée et diffuse sur le territoire, avec des impacts locaux a priori plus modérés mais qui touchent l’ensemble du territoire
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E - La minimisation du coût global du système électrique (moyens de production, moyens de flexibilité et de stockage, évolution des réseaux) pour conserver un prix de l’électricité compétitif pour les consommateurs
L'EPR de Flamanville est une catastrophe financière (20Mds au lieu de 3,5 Mds et 12 ans de retard...et le chantier n'est pas fini) payée par le contribuable. L'EPR de Finlande fut aussi une catastrophe avec des pénalités payés par le contribuable français. Celui de Taishan en Chine ne fonctionne pas bien. Allons-nous continuer à faire payer au français ces projets industriels catastrophiques? Est-ce normal que l'Etat français (donc l'argent des français) soit garant de ces projets (ou entreprises) qui sont toujours en retard de plusieurs années et explosent littéralement leurs budgets? Comment peut-on croire les chiffres annoncés pour les nouveaux réacteurs EPR? On parlait de 46 Mds puis quelques mois après plus de 60Mds (10Mds par réacteur), ce qui est encore deux fois moins que le coût de Flamanville et ne prends pas en compte la gestion du démantèlement et des déchets. Et je ne parle même pas du coût d'un accident nucléaire qui couterait des centaines de milliards sans parler de l'impact sanitaire et social. Exigeons du nucléaire qu'il assume ses coûts réels et ses déboires industriels. Arrêtons de faire payer les français sans qu'ils le sachent. On cherche à faire croire que cela nous rendra indépendant et souverain, mais la France ne produit plus d'uranium (principaux producteurs sont Canada, Australie, Niger, Kazakhstan, Russie, Afrique du Sud). La ressource est finie, sur la base de la publication du CEA, "memento sur l'énergie 2018", les réserves mondiales d'uranium naturel sont d'environ 4684 milliers de tonnes. La consommation annuelle d'ici à 2030 est de 100 milliers de tonnes alors que cela représentera environ 10% du mix électrique mondial. Il y aurait donc environ 50 ans de réserve, en partant de 2018, dans un scénario d'une stabilité de la production nucléaire dans le monde. Le nouveau programme nucléaire français sera mis en service au mieux entre 2040 et 2050 (sauf retard qui est la norme sur les chantiers d'EPR dans le monde) alors qu'il ne restera que 20 à 30 ans de réserve et même moins dès lors que le monde déciderait d'augmenter sa production nucléaire. On calcule pourtant le coût de revient du programme nucléaire français sur 60 ans. N'y a t-il pas un problème ici ? Le nouveau nucléaire sera autour des 80 à 100€/MWh avec un coût de production qui augmente chaque année. L'éolien et le solaire est aujourd'hui en dessous de 45€/MWh dès lors qu'on accepte de l'industrialiser et ces prix vont continuer à baisser. Le solaire est sous les 20€/MWh en Espagne. En France, avec une politique énergétique adaptée, on peut atteindre les 35€/MWh. Le vent et le soleil sont gratuits et nous rendent indépendants. La compétitivité des énergies renouvelables soutiendra la compétitivité des entreprises et le pouvoir d'achat des français. Preuve en est en ce moment, où les projets éoliens et solaires permettent d'amortir le choc de la crise énergétique et financer en partie le bouclier tarifaire. Il ne faut pas mettre tous ces oeufs dans le même panier. Le retard pris sur le développement des énergies renouvelables et nos centrales nucléaires vieillissantes mettent la France dans une position difficile pour répondre à ses besoins futures. Nous n'avons en fait pas le luxe de choisir. Sur les 15 prochaines années, seule la sobriété et les énergies renouvelables peuvent résoudre ce problème car un chantier nucléaire ne peut aboutir en si peu de temps. On peut envisager par précaution de nouveaux EPR et déjà commencer par 2 EPR2 qui doivent tenir les délais et les coûts (et sécuriser du combustible sur leur durée de vie) avant d'aller plus loin, histoire de donner à EDF une dernière chance de démontrer l'intérêt de l'EPR2, mais lancer un programme massif serait un chèque en blanc très risqué.
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