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Publié le 16/01/2023 - 20h37

louis.longhini@gmail.com

  • B - La compatibilité du mix énergétique français avec un scénario de réindustrialisation de la France, et notamment la compétitivité de ce mix énergétique

  • D - La garantie – au maximum – de notre indépendance énergétique et industrielle, en assurant autant que possible notre autonomie sur les composants, les technologies, les filières industrielles et les matières premières (acier et terres rares pour les éoliennes, modules photovoltaïques pour la production solaire, métaux critiques pour les batteries électriques, etc.) et les combustibles (uranium pour le nucléaire)

De tout temps, les modèles énergétiques ont été définis par des circonstances sociétales, il s’avère qu’aujourd’hui un tournant peut être pris en inversant les vecteurs d’évolution. De par les évènements récents, l’ensemble des acteurs de la société ont réalisé la limite du consumérisme infini et l’énergie, ou plutôt les énergies, plongent vers une raréfaction de ressources disponibles. Un changement de paradigme énergétique et sociétal est maintenant nécessaire, et se doit d’être réfléchi pour ne pas y voir une fatalité. Repenser nos modèles de consommation et de production pourrait permettre de voir émerger en parallèle un secteur en perte de vitesse : L’industrie française et européenne. L’industrie de l’emploi, l’industrie de la richesse, l’industrie de la compétence, l’industrie de la souveraineté. Aujourd’hui, les énergies renouvelables et le nucléaire sombraient dans un débat devenu idéologique et plus scientifique, cependant on peut dessiner la venue d’un nouvel allier puissant incarné par l’industrie. L’industrie à un pouvoir sociale, car il impact et touche tous les citoyens au quotidien, ce qui n’est pas forcément le cas de certains combats pour l’écologie et la TE. L’industrie a également un pouvoir économique, en maîtrisant sur le long terme un approvisionnement d’énergie elle créer de la richesse additionnelle et la met au profit de son environnement. L’industrie à un pouvoir politique fort en incarnant différents indicateurs (PIB, emploi, indépendance géopolitique, ..). On peut donc croire que l’industrie sera la solution pour allier changement de paradigme énergétique et changement social, avec des ambitions cadrées et définies on peut associer à ça une autre transition tout aussi importante, mais moins palpable : la transition écologique. Il est nécessaire de développer un degré d’indépendance sur le premier jalon de toute industrie : les ressources minières. Cela peut se résoudre par plusieurs leviers, notamment avec une filière de recyclage ambitieuse, aujourd’hui trop faiblement poussée par les politiques publiques. Le Japon n’est pas forcément l’exemple de réussite d’une chaîne de recyclage complète, mais il a le mérite d’avoir conscientisé et mobilisé les citoyens à ce sujet, ainsi la richesse de demain se trouve aussi dans les déchets d’aujourd’hui. L’application du MACF est un premier levier économique additionnel pour l’EU, mais beaucoup reste à faire concernant l’indépendance en termes d’approvisionnement de métaux et ressources « primaires ». Ensuite, il faut développer notre indépendance au sujet des systèmes plus complexes issus d’assemblage/fabrication. La Chine ayant capitalisé avec une politique de subvention nationale agressive sur certains marchés (photovoltaïque, raffinage de métaux rares …) l’ambition d’avoir une indépendance industrielle s’applique encore plus fortement sur d’autres secteurs porteurs servant la transition énergétique et écologique (électrolyseur, Piles à combustible, batterie LiFePO, Turbine éoliennes…). En maîtrisant les deux maillons de souveraineté de ressources et de systèmes qui sert la transition énergétique, on commence à créer un marché local européen qui se veut par définition vertueux sur les plans écologique, économique et social. Un autre point concernant l’indépendance de notre industrie concerne les investissements dans les projets énergétiques. Sujet encore peu abordé, développer des projets locaux visant une souveraineté énergétique avec une industrie locale n’a de sens que si les investissements et retombés financières mène également à une souveraineté économique. C’est uniquement par le biais d’un financement sur toute la chaîne de valeur des projets (de la ressource à la mise en service d’un projet) qu’on observera les retombés financiers les plus impactantes. En développant cette culture industrielle dans la transition énergétique européenne, on peut donc alimenter un marché porteur ayant une portée mondiale (transition énergétique). En maîtrisant les choix technologiques, nous pouvons également orienter les projets vers une transition plus écologique, plus raisonnée et mettre à profit l’expertise d’un réseau de recherches européen déjà constitué. Enfin en maîtrisant l’investissement chez les industriels locaux jusqu’aux projets énergétiques sur nos territoires, on oriente ce changement de paradigme « obligatoire » vers une transition énergétique, économique et écologique. Enfin, s’appuyer sur l’industrie permet également d’aborder plus facilement le volet social. Sur tous les points (rapidement) abordés ci-dessus, un fort volet social est nécessaire ainsi qu’une acceptation globalisée. L’unique raison d’une « transition énergétique & écologique » ne pourra pas être un levier social assez important, malgré les efforts de pédagogie systémique. Un bassin d’industriel local développant les technologies et ressources nécessaires à cette transition peut donner un sens personnel à la transition écologique. La transition énergétique concernera alors tout le monde et ses bénéfices toucheront un grand nombre d’individus. C’est en cela que miser sur l’industrie et la souveraineté (énergétique & industriel) peut faciliter des politiques publiques ambitieuses pour une transition écologique.