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Publié le 17/01/2023 - 11h01

Vincent Bizouard

  • B - La compatibilité du mix énergétique français avec un scénario de réindustrialisation de la France, et notamment la compétitivité de ce mix énergétique

  • D - La garantie – au maximum – de notre indépendance énergétique et industrielle, en assurant autant que possible notre autonomie sur les composants, les technologies, les filières industrielles et les matières premières (acier et terres rares pour les éoliennes, modules photovoltaïques pour la production solaire, métaux critiques pour les batteries électriques, etc.) et les combustibles (uranium pour le nucléaire)

La priorité est surtout, je pense, de prendre au sérieux le travail de RTE. Aujourd'hui, quel que soit le scénario envisagé, on ne respecte pas les rythmes de déploiement envisagés. Il va falloir accélérer massivement sur le développement des énergies renouvelables si on veut améliorer nos chances d'avoir un mix énergétique décarboné en 2050. Ce développement doit s'inscrire avec une vision de réindustrialisation, dans le but de diminuer l'empreinte carbone globale et en prenant en compte les contraintes matérielles : aujourd'hui, nous nous dirigeons tout droit vers une pénurie de matériaux et notamment de métaux, car la demande mondiale va dépasser l'offre. Il est donc urgent de développer l'écoconception et le recyclage si on veut avoir suffisamment de métaux pour réussir cette transition énergétique. Concernant le déploiement des ENR, il est également urgent de s'intéresser au stockage massif d'énergie. Le développement technologique, cela prend au minimum 10-15 ans. Il est donc primordial de financer aujourd'hui la R&D et l'innovation dans ce secteur là, sans quoi il est illusoire de vouloir avoir un mix décarboné à l'horizon 2050. Enfin, concernant la répartition géographique des ENR : je pense qu'il est préférable de les répartir équitablement. En effet, déconnecter le citoyen de ce qui permet son mode de vie et notamment la production d'énergie, a un effet dépolitisant qui a contribué à l'apparition du problème actuel. Pour que les citoyens se réapproprient leur mode de vie, il me semble préférable qu'ils voient concrètement ce qu'il signifie.