Publié le 17/01/2023 - 13h33
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A - Se limiter à optimiser l’existant, car il n’apparaît pas opportun de développer de nouveaux projets
Contribution fédération de Haute-Saône sur la consultation Energie On parle du développement des énergies dites vertes en incluant l’hydroélectricité. Or nous montrerons que si cette source d’énergie est renouvelable tant que les précipitations se maintiennent à leur niveau, elle n’est verte que si l’on sous-estime (à dessein, sans nul doute) ses impacts sur l’environnement. Dans notre département planté en tête de bassin au sens de l’hydraulique, nombreux sont ceux qui font croire à un potentiel hydroélectrique. Bien sûr c’est souvent faux. Si les nombreux moulins établis sur les petites rivières vers les première ou seconde révolutions industrielles sont aujourd’hui désaffectés, c’est pour une bonne raison : ils sont économiquement non rentables sauf si des subventions viennent soutenir leur bilan économique pour leur propriétaire. L’intérêt pour la collectivité n’y a rien à voir. Ceci avant même que leurs impacts soient évalués. C’est vrai que leur ancienneté laisse penser à presque tous qu’ils ne posent pas de problèmes sur l’environnement ce qui est erroné, bien sûr. La plupart de ces aménagements ont été construits à une époque où ils avaient à fonctionner quelques heures dans la journée et non au fil de l’eau comme une turbine et la règlementation actuelle le demandent. En outre, la rigueur des étiages conduit beaucoup des microcentrales en usage à cesser leur production dès le printemps sauf à se mettre hors la loi. Comme le sujet se trouve à peu près sans contrôle administratif, il conviendrait d’élaborer des indicateurs sérieux des pertes environnementales qu’elles génèrent. Sur les plus grands cours d’eau du département, la Saône et l’Ognon, qui sont largement équipés eux aussi, le potentiel électrique est certainement concret. Cependant là encore les impacts environnementaux ne sont pas mesurés voire niés. A Ray sur Saône par exemple où un ancien barrage a été équipé puis désaffecté puis rééquipé. Ceux qui connaissaient le barrage et la centrale dans sa première version savaient qu’il n’était pas possible d’atteindre la moindre rentabilité sans provoquer soixante centimètres de marnage sur le bief amont. Nous avions prévenu que la frayère de Vanne, achetée et restaurée avec ses deniers publics, serait mise en péril. C’est fait, depuis le renouvellement d’activité de la centrale plus aucun brochet n’a été observé sur ce site qui se trouve en cours d’assèchement. Le risque est équivalent à Seveux sur plusieurs annexes fluviales qui ont bénéficié également d’argent public pour leur maintien restauration. Par ailleurs sur la rivière Ognon où de nombreux barrages de moulin encore non équipés de turbine sont lorgnés par les promoteurs hydroélectriques, le contrat de rivière a engagé avec difficulté depuis presque vingt ans des bons réflexes sur la recherche de rétablissement de la continuité par la création de passes à poissons sous maîtrise du syndicat local. Or sur le projet privé d’Etuz, c’est l’ONEMA qui, plus de dix ans après la première création de passe à poissons, remet en cause la démarche instaurée par la collectivité en signifiant qu’il n’est nul besoin de continuité. Et cette centrale tourne sans aménagement piscicole depuis, ni autre mesure compensatoire sérieuse. Un nouveau projet est en cours à Geneuille. Ici, une mesure compensatoire à la création de ligne à grande vitesse est liée à l’ouvrage de retenue ancien. Il apparaît que son équipement de production électrique impliquera un marnage important sur le bief amont qui mettra en péril la mesure compensatoire que tous ont oublié puisque non sanctuarisée. On pourrait multiplier à l’envi ces exemples de suprême incohérence. Pour revenir aux étiages qui semblent de plus en plus sévères et que l’on attribue avec aisance et rapidité aux modifications du climat en sous entendant qu’on n’y peut rien, nous somme forcés de constater que plus nous observons notre territoire départemental, plus nous constatons que son drainage est systématisé pour des prétendus besoins agricoles (depuis quand l’agriculture n’a-t-elle pas besoin d’eau ?), pour la sylviculture et un peu ici pour le bâtit. Ainsi depuis l’après-guerre, qui est capable de dire les stocks d’eau que les différentes politiques nationales ont conduit à perdre ? L’agence de l’eau semble capable de soutenir que 50 % des zones humides ont disparu en trente ans, l’eau avec évidemment. Enfin, sur la prétendue absence d’impact sur le climat des aménagements hydroélectriques, pourquoi les observations restent-elles confidentielles ? Pourquoi les lourdes et fatales conséquences du barrage de Saint Laurent du Maroni ne sont-elles pas diffusées honnêtement ? Pourquoi la production de méthane dans ces gigantesques zones de retenue de sédiments n’est-elle pas expliquée à plus grande échelle alors que le méthane est trente fois plus puissant que le dioxyde de carbone en matière d’effet de serre ? Quant au barrage des Trois Gorges en Chine sur le Yangtsé ou Fleuve Bleu qui est plein de ses propres sédiments après seulement une vingtaine d’années de mise en service, combien produit-il de ces GES actuellement ? Combien de ces aménagements géants, fossoyeurs de nombreuses espèces vivantes sont-ils prévus au prétexte qu’ils seraient des sources d’énergie verte ? Des centaines selon la banque mondiale. Il est grand temps de cesser de mentir en manipulant et tronquant tous les bilans tant écologiques qu’économiques avec le dessein de soutenir des solutions que le temps nous fera définitivement qualifier de dramatiques pour la planète.
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