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Publié le 17/01/2023 - 17h27

Vincent33

  • D - La garantie – au maximum – de notre indépendance énergétique et industrielle, en assurant autant que possible notre autonomie sur les composants, les technologies, les filières industrielles et les matières premières (acier et terres rares pour les éoliennes, modules photovoltaïques pour la production solaire, métaux critiques pour les batteries électriques, etc.) et les combustibles (uranium pour le nucléaire)

  • F - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)

Réponse D - Dans le contexte d’une double crise climatique et énergétique exacerbée par la guerre en Ukraine, il est fondamental que la France avec ses partenaires européens accélère le changement du bouquet énergétique en réduisant drastiquement les énergies fossiles primaires importées. Il s’agit de réorganiser notre système énergétique pour qu’il soit décarboné, le plus résilient et indépendant possible. Pour ce faire nous devons miser sur des stratégies qui tendent à maximiser autant que possible notre autonomie sur les différentes chaînes de valeurs qui constitueront les sous-systèmes énergétique décarbonés (réseaux électriques mais aussi gaziers, de chaleur, etc.). Si nous sommes effectivement limités en matières premières non présentes dans nos sous-sols, nous avons en revanche plusieurs leviers sur des technologies et des filières industrielles françaises dynamiques qui doivent être mobilisées à plein et soutenues. S’agissant par exemple du verdissement du réseau gazier français et plus largement européen, nous avons su développer depuis 10 ans en France une filière dynamique et compétitive de production de biométhane par méthanisation (près de 8TWh injectés en 2022). Cette production autonome peut dès à présent être complétée par d’autres technologies et filières de production de gaz renouvelables et bas-carbone issues de la R&D française comme la méthanation ou la pyrogazéification et ce sans ajouter de tensions sur les ressources en biomasse. L’accélération du passage à l’échelle industrielle de ces filières est fondamentale pour atteindre les objectifs du plan REPowerEU avec une production européenne de 35 bcm/an (ou 350 TWh/an) en 2030 (soit un facteur 10 par rapport à 2022). La France, avec ses filières spécialisées soutenues, a toute sa part à prendre dans ce défi majeur d’autonomie énergétique qui ne peut être manqué. Il en va de notre indépendance énergétique et industrielle. Réponse F - Autre proposition – S’assurer du déploiement des technologies disponibles et en cours d’expérimentation de flexibilité des réseaux électriques et gaziers permettant l’accélération et l’intégration des énergies renouvelables dans le système. Le changement du système énergétique nécessite de développer toutes les options technologiques de flexibilité entre les réseaux afin de décarboner l’ensemble du bouquet énergétique et sortir de notre dépendance aux énergies fossiles importées. L’enjeu est bien la décarbonation complète du système avec des énergies renouvelables produites sur le territoire dans un souci de souveraineté énergétique. Outre la nécessité d’efforts importants pour diminuer notre consommation d’énergie finale, il est nécessaire de développer l’ensemble des énergies décarbonées (renouvelables et nucléaire) afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. L’intégration croissante d’énergies renouvelables intermittentes dans le système énergétique pose la question centrale de l’adaptation des réseaux électriques et gaziers qui ont été conçus et développés sur un modèle d’énergies pilotables (énergies fossiles et nucléaire pour la France). Des solutions d’équilibrage et de passerelles entre les réseaux sont nécessaires et doivent être déployées de manière concomitante. Le méthane de synthèse et l’hydrogène bas carbone sont des vecteurs énergétiques qui vont permettre une intégration des réseaux électriques et gaziers et apporter la flexibilité nécessaire à l’accroissement des énergies renouvelables dans les territoires. Les technologies associées ainsi que les infrastructures nécessaires pour leur transport et leur stockage doivent être développées et soutenues par l’Etat sans préférence pour l’un ou l’autre compte tenu de la nécessité de disposer d’un système résilient équilibré. Il s’agit d’avoir l’ensemble des options de flexibilité entre les réseaux à notre disposition. Les coûts associés doivent en outre être pensés au niveau global du système et non de chaque technologie prise individuellement. Le rapport sur les futurs énergétiques de RTE identifie bien les deux vecteurs mais prend position pour l’hydrogène seul pour équilibrer le réseau électrique alors que les incertitudes industrielles et économiques sont à ce stade très importantes pour faire ce choix, étant entendu que la pertinence du système hydrogène dépendra aussi du rythme de construction des infrastructures au niveau européen (stockage et transport de l’hydrogène). Nous devons permettre et soutenir le développement de ces deux vecteurs complémentaires d’autant que le méthane de synthèse apporte d’autres externalités positives importantes comme la décarbonation du réseau gazier ou encore la réduction des émissions de CO2 peu considérées dans le rapport de RTE.