Publié le 17/01/2023 - 18h37
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C - Développer tous les projets hydroélectriques, y compris les très petites installations pour maximiser les capacités installées, et y compris les projets plus coûteux, tout en essayant de limiter les impacts environnementaux
L’hydroélectricité a l’immense avantage d’être pilotable et pas variable, c’est-à-dire disponible à la demande pour faire face aux besoins. En cela est très complémentaire aux énergies renouvelables en contribuant à abaisser leur bilan carbone. La petite hydroélectricité en particulier [mot modéré] toutes les cases de l’énergie « idéale » : renouvelable, flexible, fluctuante mais pas intermittente, participant à la lutte contre le dérèglement climatique, sécurisée, répartie, participant ou générant le multi-usage des rivières, s’exportant dans le monde entier… quelle énergie peut en dire autant ? Le potentiel mobilisable de la filière est estimé à 12 TWh dont la moitié en petite hydroélectricité (c’est-à-dire que nous pourrions au mieux et en théorie doubler le parc actuel de petite hydroélectricité). Cela ne suffirait en aucun cas à couvrir les besoins en électricité estimés à 645 TWh en 2050. La consommation d’énergie devrait baisser à l’horizon 2050 (voir bilan prévisionnel de RTE 2050) mais la demande en électricité devrait augmenter de 35%. Cela s’explique par les transferts d’usage, les efforts en matière d’efficacité énergétique, et la réindustrialisation du pays. Dans tous les scénarios envisagés, l’hydroélectricité devrait se maintenir à 9 ou 10% du mix à horizon 2050. Les freins au développement ne sont pas techniques, ni économiques mais idéologiques. L’ADN du petit producteur d’hydroélectricité est profondément écologiste. La petite hydro durable est un moyen parmi d’autres pour lutter contre le réchauffement climatique. On nous reproche essentiellement de ralentir les poissons migrateurs qui doivent remonter les rivières pour frayer. Ces critiques sont infondées. Les producteurs sont au chevet des poissons migrateurs depuis longtemps, ils agissent quotidiennement pour leur venir en aide, pour les aider à remonter plus vite (en construisant des passes à poissons), à franchir les obstacles sans se blesser (en installant des turbines ichtyocompatibles, grilles à faible espacement de barreaux), à les protéger pendant les crues (dans nos biefs), à leur offrir un refuge pendant les sécheresses (canaux d’amenée), eux qui ont tant de défis à relever : réchauffement de l’eau (+3° sur la Loire), pesticides, perturbateurs endocriniens, surpêche, crues et sécheresses plus fréquentes …. Loin de détruire la nature, les petites centrales aident la vie dans les rivières, favorisent et protègent la biodiversité et facilite l’usage collectif de ce bien commun qu’est l’eau (les barrages pratiquent le multi usage depuis plus d’un siècle). La nature nous aide et nous l’aidons en retour. Les militants écologistes les plus extrémistes sont les pires ennemis de l’écologie durable.
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