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Publié le 17/01/2023 - 19h15

Communauté urbaine de Dunkerque - GPMD - CCI Hauts-de-France

  • A - La minimisation de l’empreinte géographique des projets : il est préférable de concentrer les installations sur certaines parties du territoire (par exemple avec la construction de réacteurs nucléaires ou de très grands parcs EnR), avec des impacts plus concentrés dans l’espace et localement plus intenses

  • B - La compatibilité du mix énergétique français avec un scénario de réindustrialisation de la France, et notamment la compétitivité de ce mix énergétique

Contribution de la CU de Dunkerque, GPMDunkerque, CCI Hauts-de-France Le territoire dunkerquois dans les Hauts-de-France se structure autour de la zone industrialo-portuaire de 7 000 ha. Ce territoire possède de nombreux atouts : une façade maritime donnant accès au détroit le plus fréquenté du monde par les bateaux de commerce ; des surfaces disponibles pour l'implantation d’activités nouvelles importantes, dont certaines en cours d’aménagement labellisées site clefs en main (Zone Grande Industrie ; Dunkerque Logistique International) ; des grands projets d’infrastructures, dont le doublement de la capacité porte-conteneurs du port ; la présence de géants de l’industrie, champions mondiaux, tels qu’ArcelorMittal, Aluminium Dunkerque, AstraZeneca, BASF, etc ; l’accès à des ressources énergétiques de premier ordre. Ces différents paramètres contribuent à faire du Port de Dunkerque le 3ème port français. Il est réputé comme port de grands vracs destinés à ses nombreuses implantations industrielles. Il s’illustre également sur d’autres segments tels le roulier transmanche sur la Grande-Bretagne et l’Irlande, les conteneurs, les fruits… Le territoire constitue en outre une plateforme énergétique majeure, à travers ses infrastructures et par les entreprises du territoire : Citons par exemple : la plus puissante centrale nucléaire d’Europe de l’Ouest - 5,4 GW ; son terminal méthanier – 2ème plus important d’Europe – capacité de 13 milliards de m3 ; une centrale de production d’électricité à cycle combiné gaz issu du recyclage de gaz sidérurgique (DK6) - 790 MW ; un pipeline d’importation du gaz de Norvège, le plus important de France – capacité de 19,6 milliards de m3 par an (28 GW) ; le futur parc éolien en mer, d’une puissance de 600MW ; le plus gros consommateur d'électricité d’Europe (Aluminium Dunkerque) ; des producteurs de bio-carburants (Ryssen, Daudruy). L’agglomération dunkerquoise possède une forte concentration de très gros émetteurs de GES (+de 10% des sites soumis à déclaration des Hauts-de-France) et notamment le premier émetteur industriel de France : ArcelorMittal site de Dunkerque à 6,6% des émissions nationales. En 2018, les émissions industrielles du territoire CUD s’élèvent à : 5,52 millions de T. éq CO2 pour le secteur « industrie de l’énergie » ; 16,4 millions pour le secteur « industrie ». Ainsi 1/10000ème du territoire national représente 21 % des émissions de GES industrielles. La stratégie de décarbonation industrielle est permise par une nouvelle dynamique entre acteurs industriels : collectif « CO2 et Industries » initié en janvier 2018 par ArcelorMittal, Aluminium Dunkerque, Ferroglobe, Eramet Comilog et Eqiom et appuyé par la CCI, le GPMD et la CUD ; engagés vers la neutralité carbone et prônant une concurrence équitable et un fléchage de subventions (intégré dans la gouvernance Dunkerque l’énergie créative, projet Lauréat Territoire d’innovation) ; manifeste CO2 Industries et Territoires de juillet 2019 ; création d’un consortium entre les trois acteurs cités pour accélérer la décarbonation et répondre à l’appel à projets Zibac de l’ADEME en 2022. Le projet « DKarbonation » repose sur les différents leviers de la décarbonation, par ordre de priorité : la sobriété énergétique et de consommation des ressources naturelles, l’efficacité énergétique des process de production, la circularité entre les sites industriels de la ZI et, le stade ultime de la décarbonation industrielle dans une ZI fortement émet¬trices de GES et dont les émissions sont difficiles à abattre dans l’état des techniques actuelles disponibles, le CCUS. La transition énergétique et la décarbonation sont à l'œuvre depuis plusieurs années sur le territoire. Cet engagement se traduit par des projets forts et des réalisations concrètes : alimentation de réseaux de chaleur grâce à de la récupération de chaleur fatale d’ArcelorMittal Dunkerque, de Daudruy et du Centre de Valorisation Énergétique communautaire ; récupération de gaz sidérurgique pour alimenter une centrale à cycle combiné gaz (DK6) ; valorisation de laitiers sidérurgiques pour produire du ciment ; CNPE la plus puissante d’Europe de l’Ouest produisant une électricité largement décarbonée bientôt renforcée par un EPR et un parc éolien en mer de 600 MW ; récupération de chaleur de la CNPE pour alimenter le terminal méthanier de Dunkerque ; la future plus grosse unité d’injection de Biométhane au nord de Paris chez l’industriel Daudruy (700 Nm3/h) ; arrivée d’entreprises tournées vers une de nouvelles filières d’avenir au cœur de la transition énergétique (Verkor : gigafactory de batteries pour véhicules électriques, H2V production massive d’H2 vert) ; création d’une Autoroute de la chaleur fatale pour relier les sites industriels producteurs et émetteurs de chaleur fatale d’ouest en est du port ; feuille de route de la valorisation du CO2 (CCUS), cette étude cofinancée par l’ADEME, permet de définir une première stratégie de décarbonation de la plaque industrielle. Cette stratégie implique une augmentation des ressources énergétiques avec la production de gaz verts (biogaz, H2) et d’électricité décarbonée pour se substituer aux énergies fossiles. En conclusion, pour réussir la décarbonation de nos industries fortement émettrices, le territoire et les membres du consortium constitués pour accélérer la décarbonation, soutiennent largement le développement des énergies décarbonées avec la production de gaz verts (biométhane, H2) et d’électricité décarbonée pour se substituer aux énergies fossiles. Dans ce cadre, un mix énergétique qui inclurait ENR (éolien en mer, solaire) et production d'électricité d'origine nucléaire avec l'évolution légitime et logique du Centre Nucléaire de Production d'Electricité de Gravelines vers l'accueil de deux réacteurs de nouvelle génération EPR, est la solution la plus adaptée qui permette de répondre aux besoins en énergie de l’industrie décarbonée de demain.