Publié le 17/11/2022 - 14h07
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A - La minimisation de l’empreinte géographique des projets : il est préférable de concentrer les installations sur certaines parties du territoire (par exemple avec la construction de réacteurs nucléaires ou de très grands parcs EnR), avec des impacts plus concentrés dans l’espace et localement plus intenses
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F - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
Il est plus facile de raisonner par élimination. D'après l'INSEE, chiffres 2018, 70% de la population occupe les 30% de zones densément peuplées de la France métropolitaine, alors que 30% de la population est répartie sur 70% de zones peu densément peuplées. La densité industrielle doit être similaire à celle de la population. Ceci implique que les consommateurs d'électricité sont eux aussi répartis de la même façon. Ces données permettent d'éliminer (C) pour deux raisons principales, d'une part des emprises au sol non cohérentes avec celles des consommateurs et d'autre part la nécessité d'installer des milliers de kilomètres de ligne. Cette installation serait nécessaire pour acheminer l'électricité des lieux de production aux lieux de consommation et pour assurer la continuité de fourniture même là où des moyens décentralisés de production sont présents. L'allongement des lignes conduirait à une augmentation des pertes en ligne, déjà estimées entre 2% et 3% pour RTE et 6% pour ENEDIS. Considérant (D), compte tenu des décennies de retard industriel accumulées et des fortes tensions géopolitiques mondiales, peut-être durables ou répétitives, arguer de garanties maximales, probablement plus limitées qu'envisagé, dans un contexte où les États-Membres de l'UE se livrent à de fortes concurrences - une Union basée sur le principe de la concurrence au lieu de la coopération est vraiment un concept bizarre - n'apparaît pas convaincant pour acquérir une indépendance énergétique satisfaisante. (E) peut être aussi éliminé car un coût global minimisé pour le système électrique risque fort d'être préjudiciable à des possibilités ultérieures d'évolution. (B) considère que la France pourrait atteindre seule un niveau de réindustrialistaion satisfaisant. Ce n'est pas certain dans le contexte actuel et prévisible, alors que la France a perdu du savoir-faire tout en formant des concurrents puissants et dotés de beaucoup de ressources naturelles. De plus, la France forme des chercheurs, ne les emploie pas et les laisse partir. L'option (A) semble la seule à retenir car elle autorise des réductions de coûts du système électrique, permet le regroupement des ressources nécessaires à la maintenance des installations, limite l'installation de nouvelles lignes, tout en autorisant des évolutions techniques telle que l'intégration de ressources de stockage. Ceci dit, il n'existe pas de mix idéal, mais seulement des mix acceptables, encore que cette acceptation puisse varier selon les contextes. En conséquence des arguments précédents, il serait sûrement bénéfique pour la France et pour l'UE de considérer l'électricité comme une valeur stratégique et un bien commun plutôt que comme une marchandise et de bâtir au niveau de l'UE un système électrique solide, évolutif et le plus indépendant possible vis-à-vis de puissances hors UE. D'où l'option (F) : concevoir et installer conjointement au niveau de l'UE, en oubliant les bienfaits présupposés mais non avérés de la concurrence, un système électrique évolutif et le plus indépendant possible vis-à-vis de puissances hors UE.
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