Publié le 17/11/2022 - 23h40
-
B - La compatibilité du mix énergétique français avec un scénario de réindustrialisation de la France, et notamment la compétitivité de ce mix énergétique
La France consomme actuellement 1500 TWh d’énergie finale dont 500 TWh d’électricité bas carbone. L’échéance de 2050 a été fixée pour la neutralité carbone ce qui est très ambitieux et probablement irréaliste. Il faut donc éliminer et remplacer 1000 TWh de combustibles fossiles dans la mesure où cela est possible. Comment y parvenir ? La sobriété librement consentie doit être privilégiée et expliquée et non le rationnement imposé comme le prévoit les scénarios négawatt et celui de l’ADEME qui sont à rejeter. Les Français refuseront de vivre dans un état totalitaire. Les économies d’énergie dans le bâti notamment et l’efficacité énergétique que procure le vecteur électricité bas carbone peuvent, en faisant des efforts considérables, nous faire économiser 500 TWh. On peut citer le véhicule électrique dont l’efficacité est trois fois supérieure à celle du véhicule thermique ainsi que les pompes à chaleur dont le coefficient multiplicateur est en moyenne sur l’année de 3 (3 kWh restitué pour 1 kWh consommé) sont de très bons exemples de ce que le vecteur électricité fait gagner en efficacité énergétique. Ce chiffre doit être une cible surtout pour le bâti ou l’inertie est très longue. Les 2/3 du bâti de notre pays datent d’avant 1975, année où est parue la première réglementation thermique. Le renouvellement du parc immobilier ancien est supérieur à 100 ans. De 2012 à 2022, l’ADEME pour tuer le chauffage électrique par opposition religieuse à l’électronucléaire a réussi l’exploit, grâce à l’adoption de la RT 2012, de mettre pendant 10 ans le gaz en situation de monopole dans le logement neuf en se moquant des émissions de CO2 et de NOx. Grâce à des voix concordantes, le bon sens est revenu grâce à la RT 2022. 500 TWh bas carbone supplémentaires suffiront-ils en 2050 pour remplacer ? Probablement pas. Notamment si la France veut regagner sa souveraineté industrielle ce qui est indispensable pour réduire les émissions du transport maritime en particulier, réduire le contenu carbone de nos produits manufacturés et rétablir notre balance des paiements. Notre industrie représentait 20 % du PIB il y a 30 ans comme en Allemagne et ne représente aujourd’hui plus que 10 % et a fait doubler le nombre de chômeurs et le déficit de la balance des paiement. Il est indispensable que le chiffre de 20 % du PIB revienne rapidement, à la fois pour réduire le nombre de sans-emplois, diminuer le contenu carbone de nos produits manufacturés, rétablir la balance des paiements et surtout réduire les charges sociales. Cela signifie qu’il nous faut au moins 500 TWh d’électricité supplémentaire bas carbone. Le choix de l’électronucléaire à marche forcée s’impose donc car les antinucléaires ont fait prendre beaucoup de retard à notre pays. Comme l’électricité ne se stocke pas, il faut avoir un parc de machines pilotables important qui tient compte des nouveaux besoins et du remplacement d’une partie du parc actuel. Les investissements à consentir sont importants et prioritaires. Or il n’est pas possible de courir deux lièvres à la fois par ce que les moyens financiers de la nation ne sont pas infinis loin s’en faut. Les investissements dans l’éolien et le photovoltaïque doivent être réduits par rapports au plan actuel. Pour de nombreuses raisons. Ils produisent une électricité aléatoire qui ne satisfait aucun des services au système électrique, la fréquence et la tension. Ils déstabilisent le système électrique. L’exemple en est donné dans les îles ou sitôt que l’on dépasse 20 %, il faut avoir des dispositifs de stabilisation. Ils immobilisent beaucoup de métaux critiques comme le cuivre ou les terres rares au kWh produit, métaux qui souvent ne peuvent pas être récupérer au recyclage. Ils ont une durée de vie de l’ordre de 20 ans contre 80 ans pour le nouveau nucléaire. C’est-à-dire qu’il faut consentir 4 fois l’investissement. Ils occupent beaucoup d’espace. Et leur production aléatoire ne leur permet même pas d’assurer le fonctionnement d’électrolyseurs de production d’hydrogène bas carbone qui fonctionnent à haute température. Or nous aurons besoin de cet hydrogène là où il est absolument nécessaire pour la synthèse de l’ammoniac de fabrication des engrais et le remplacement du charbon dans les hauts fourneaux ou la fabrication du ciment. Le raisonnement rationnel débouche évidemment sur l’électronucléaire que la France maîtrise depuis plus de 50 ans sans problèmes. En outre elle possède une filière de construction de centrales, du cycle du combustible et de traitement et de stockage définitif des déchets. Le nombre de réacteurs sera donc déterminé par la quantité d’électricité bas carbone nécessaire sans oublier que gouverner c’est prévoir et qu’il ne faut plus que notre pays se retrouve dans la situation actuelle ou le premier réacteur n’arrivera qu’avec plus de 10 ans de retard. Le stockage d’électricité actuel ne se fait qu’avec les stations de transfert d’énergie par pompage et turbinage. Le stock ne représente que 0,1 TWh alors que la France consomme 1,5 à 2 TWh une journée d’hiver ce qui explique leur emploi uniquement pour passer les 2 pointes d’appel de la journée. Le stockage d’électricité par hydrogène n’a qu’un rendement de 25 % ce qui le rend inintéressant. Et aucun autre moyen n’apparait actuellement. Or le système de production électrique doit être bâti avec les techniques disponibles aujourd’hui et non celles qui peut-être apparaitront peut-être dans l’avenir. Le stockage stationnaire est infinitésimal et peut servir à stabiliser le réseau pendant très peu de temps.
Partager la page
Soutiens