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Publié le 18/01/2023 - 12h36

Dimitri Carbonnelle

  • B - Soutenir les investissements, le cas échéant en complémentarité des dispositifs de soutien nationaux, et dans le respect du droit européen relatif aux aides d’Etat

  • C - Favoriser la concertation locale pour favoriser le développement de moyens de production d’énergie décarbonée

Les collectivités territoriales sont des acteurs indispensables de la transition énergétique à mener. En premier lieu, l'administration territoriale doit montrer l'exemple en agissant directement sur son patrimoine immobilier, sur la mobilité de ses agents et sur la commande publique. • Le lancement d'un plan de rénovation énergétique du patrimoine de la collectivité sous le mandat actuel doit permettre de réduire la consommation énergétique des bâtiments publics à travers plusieurs actions : améliorer l'inventaire de l'immobilier public et de ses consommations, rationaliser la taille du patrimoine, agir sur les usages et optimiser l'exploitation, et réaliser une véritable programmation d’investissements cohérents en reprenant l’objectif ambitieux de réduction de 40% de la consommation énergétique des bâtiments tertiaires d’ici 2030. • La décarbonation de la mobilité des agents des collectivités est essentielle : remplacer les flottes de véhicules thermiques par des véhicules électriques à faible consommation, réduire la taille et du poids des véhicules, mutualiser les flottes entre collectivités pour favoriser le covoiturage entre agents de structures différentes, limiter les déplacements professionnels, mettre en place le télétravail quand c'est possible, adapter les infrastructures et les locaux aux mobilités actives, soutenir le covoiturage, etc. • L'amélioration de la commande publique via le renforcement des critères sociaux et carbone dans les achats publics peut constituer un important levier au service de la transition énergétique. Ce qui implique de former les agents des collectivités techniquement et juridiquement pour tirer parti de ces dispositions. Les collectivités territoriales peuvent ainsi agir dans le domaine de la mobilité quotidienne en réduisant la place de la voiture dans les déplacements. • Déconstruire le « système voiture ». Il s'agit de développer un urbanisme qui réduit les distances de déplacements en densifiant et diversifiant les tissus urbains, en limitant l'étalement urbain et en réduisant les vitesses pour dissuader les choix de modes de vie « dispersés » géographiquement. Les plans locaux d'urbanisme constituent des outils réglementaires efficaces pour limiter l'étalement urbain (incitation à la rénovation, limitation stricte de la constructibilité en périphérie, incitation à l'implantation de certains commerces et activités dans les centres urbains, etc.). • Rendre moins attractive l'utilisation de la voiture en solo via plusieurs actions : améliorer la connaissance de l'offre de stationnement la limiter (réglementer et rendre payant le stationnement public, réduire le nombre de places disponibles, etc.), réduire la vitesse (zones de rencontre, zones 30, restrictions de circulation aux abords des écoles, etc.), limiter la circulation automobile (aménager des zones piétonnes, des pistes cyclables en supprimant une voie de circulation voiture ou une rangée de stationnement automobile, etc.). Ces mesures doivent s'accompagner de contreparties en termes de qualité et de services qui permettent d'en assurer l'acceptabilité par les citoyens. • Développer un système de modes actifs et partagés : mettre en place une politique cyclable (sécuriser les déplacements, développer le stationnement, intermodalité, location longue durée, etc.), accompagner la politique des transports en commun (densification urbaine, limitations de la circulation automobile, etc.), développer la pratique de la marche, inciter au covoiturage. Aménagement du territoire : • Prioriser la rénovation et refaire la ville sur la ville : orienter et soutenir les citoyens dans leurs démarches de rénovation, promouvoir les projets de densification, réduire les zones à urbaniser, favoriser la multi-fonctionnalité des bâtiments, inciter à l'usage croissant de matériaux biosourcés ou bas carbone dans la construction neuve, rénover et redynamiser les centres-bourgs. • Préserver la biodiversité et les paysages : faire évoluer les plans locaux d'urbanisme pour préserver les écosystèmes naturels, agricoles et forestiers, mettre en place des contrats de réciprocité avec les espaces urbains pour financer la préservation des espaces naturels. Alimentation : • Manger plus végétal. Réduire la consommation de viande dans les repas servis dans la restauration collective gérée par la collectivité (alternative végétarienne), faire évoluer les pratiques d'élevage via des contrats directs passés avec les éleveurs contre une meilleure rémunération. • Soutenir une agriculture à destination du marché local. Sanctuariser les terres agricoles en déclassant en priorité les zones à construire sur les terres les plus fertiles, utiliser le foncier communal (ou en acquérir) pour développer une régie communale en direction des besoins locaux (production maraîchère, etc.), construire un projet alimentaire territorial. • Valoriser les biodéchets pour la transition écologique : encourager le compostage à domicile, développer des partenariats locaux de réduction et de valorisation des biodéchets. • Prioriser l'élevage à l'herbe : encourager les modèles de polyculture-élevage, préserver et restaurer les prairies et les zones humides, favoriser les circuits courts. • • Renforcer l'autonomie alimentaire des territoires ruraux : développer les moyens locaux de transformation en partenariat avec les agriculteurs et les coopératives, soutenir l'autoproduction des citoyens à travers les projets scolaires et l'organisation d'évènements festifs dédiés, travailler avec les agriculteurs locaux pour diversifier les productions et servir la commande publique. • Réussir la transition agroécologique : travailler avec les agriculteurs, la SAFER et autres acteurs fonciers pour mieux planifier les départs et trouver des repreneurs pour les exploitations agricoles, faciliter l'installation de projets agro-écologiques, acquérir du foncier pour le mettre à disposition d'agriculteurs en échange d'engagements environnementaux.