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Publié le 18/01/2023 - 13h32

NicolasSE

  • B- Que l’Etat (et donc le contribuable) contribue à sécuriser les investissements dans les capacités de production d’énergie bas carbone, via des mécanismes de soutien public permettant par exemple de garantir le remboursement de l’investissement (renouvelable comme nucléaire), mais aussi des prix moins élevés pour le consommateur (sans toutefois que l’Etat ne joue de rôle pour les consommateurs).

Indépendamment du cadre réglementaire existant visant à soutenir le développement de nouvelles techniques d’énergies renouvelables innovantes, qui n’est pas approprié au développement industriel de l’énergie osmotique, un cadre réglementaire adapté est nécessaire pour permettre aux industriels déjà engagés dans ces technologies de poursuivre les investissements en cours à partir de 2024. L’énergie osmotique permet d’exploiter les différentiels de salinité entre l’eau douce et l’eau salée, différentiel que l’on trouve dans tous les estuaires du monde, pour produire de l’électricité verte de façon permanente et bon marché. Il s’agit donc d’un nouvel outil qui permettra à la France de réduire substantiellement les coûts de production d’énergie renouvelable, ses émissions de CO², la positionnant comme le leader mondial de cette filière d’avenir. Cette énergie demeure, à tort, jugée comme inexploitable, peu compétitive ou encore, insuffisamment mature sur le plan technologique. Or, si la Chine, la Corée et les Etats-Unis travaillent également sur ces nouvelles technologies, la France dispose déjà d’une avance technologique majeure et brevetée qui lui permet une avance sur ses concurrents mondiaux de 3 à 5 ans. Grâce à une rupture technologique découverte par les équipes du CNRS et développée par une société française classée « Deep-Tech », Sweetch Energy, l’exploitation de l’énergie osmotique est désormais une réalité qu’il faut soutenir. Du fait de cette avance, la France est en capacité de construire une usine à Rennes de 10 000 m2 pour la production de membranes et d’équipements nécessaires aux centrales osmotiques. Ce passage à l’échelle industrielle en cours de développement ne peut s’appuyer que sur un cadre réglementaire identifiable et clair pour les investisseurs. Ajoutons que l’énergie osmotique, par ces différents aspects, permet de surcroit de renforcer la sécurité des installations énergétiques. En effet, l’avantage de l’énergie osmotique est qu’elle est modulable. Il est même envisageable de faire des centrales sur barge ou immergées, ou encore de disséminer cette source d’énergie en l’appliquant aux récupérations des chaleurs perdues ou à la production d’hydrogène vert en couplant le système à un électrolyseur. Cette modularité qu’offre l’énergie osmotique permet une sécurité énergétique accrue, à l’inverse des grandes infrastructures énergétiques qui représentent des cibles faciles, comme ce fut le cas en Ukraine ces derniers mois. Au vu de tous ces éléments et du potentiel de cette source d’énergie, le Parlement européen a d’ores et déjà adopté en première lecture l’introduction de l’énergie osmotique dans la définition des énergies renouvelables, dans le cadre des négociations en cours sur la Directive relative à la promotion de l’énergie produite à partir de sources renouvelables (RED II). Il est nécessaire que la France fasse de même, en ajoutant l’énergie osmotique à la liste des énergies renouvelables reconnue par la loi, permettant ainsi l’accélération du développement de cette filière innovante en lui ouvrant la voie aux dispositions, aux financements et aux mécanismes de soutien permis par le Code de l’énergie.