Publié le 18/01/2023 - 14h50
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B - Optimiser l’existant et, concernant de nouveaux sites, aménager uniquement ceux dont le potentiel est significatif ou ceux présentant une sensibilité environnementale quasi-nulle
Construire des STEP (station de transfert d'énergie par pompage) comme moyen de stockage de l’électricité pour réduire fortement le recours au gaz notamment lors des pics et réduire le risque de coupures ? Aujourd'hui, la marge de manoeuvre pour installer de nouveaux sites hydroélectriques est assez faible car les sites les plus intéressants (investissement versus rentabilité et efficacité ) sont déjà pris, en revanche il y a une vraie opportunité de construire des STEP, station de transfert d'énergie par pompage pour stocker l’énergie électrique lorsqu’elle est abondante (forts vents, périodes ensoleillées, faible demande) et l’utiliser lorsqu’elle est insuffisante (pics de consommation, peu d’énergies renouvelables …) Nous faisons face à une problématique majeure, le développement d’énergies renouvelables solaire et éolien crée des variations très fortes de production sur des périodes journalières et hebdomadaires qui est compensée en période de forts besoins par l’utilisation directe ou indirecte (via des interconnexions européennes) d’énergies fossiles en particulier des centrales à gaz et même de charbon qui coûte très chère et est très émissive en CO2. Lors des périodes de pics de production, à l’inverse, on doit réduire la production de centrales nucléaires (ce qui dégrade leur efficacité) et vendre à parfois à prix négatifs sur les marchés de gros l’électricité car l’électricité ne se stocke quasiment pas. La seule solution massive de stockage d’électricité sur des périodes dépassant plusieurs heures est les STEP. Aujourd’hui, la capacité de stockage est d’environ 5 GW et serait potentiellement portée à 6,7 GW d’ici 2035. Or, notre potentiel de stockage est bien supérieur, il pourrait raisonnablement être doublé, voire bien plus (modulo les impacts environnementaux , acceptabilité , financement à s’assurer en amont). Par comparaison, la puissance du parc électrique renouvelable s'élevait fin 2021 à environ 60 GW. Aucune STEP n’est en cours de construction, à ma connaissance, alors qu’il y a de nombreux projets potentiels. La durée de construction d’une STEP serait de l’ordre de 5 à 6 ans. Pour basculer du projet à la construction de ces STEP (en intégrant évidemment les parties prenantes et en tenant compte des impacts environnementaux), plusieurs obstacles malheureusement sont à lever. Le problème majeur est que ces investissements sont à long terme et nécessite un financement public (car le risque sur le ROI est trop élevé pour un financeur privé, sans parler des problématiques liées à la gestion des barrages en fonction de critères financiers malgré les services rendus à la collectivité et de son impact sur l’environnement). Un investissement en compétences et en ressources humaines est aussi indispensable dans un cadre réglementaire stable. La privatisation des barrages hydrauliques français (exigée par l’UE dans la cadre de la mise en concurrence de la gestion de ses concessions hydroélectriques) empêcherait le développement de ces STEP car des investisseurs privés ne seraient pas en mesure d’investir sur ces infrastructures et privilégieraient des infrastructures déjà rentables ne nécessitant que peu d'investissements supplémentaires. D’autres points sont aussi à simplifier, notamment les contraintes juridiques dès lors que cela respecte les parties prenantes et que les impacts environnementaux restent faibles. Une analyse et cartographie du potentiel du STEP, avec les coûts d'investissement et les opportunités à horizon 5, 10 ans ainsi qu' un état des lieux des STEP prêts à être construites en précisant les obstacles pour les construire et comment les surmonter associée à la volonté politique de les développer, permettrait de faire des STEP un vrai atout dans la stratégie énergétique de la France.
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