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Publié le 18/01/2023 - 16h42

Les Voix Du Nucléaire

  • B - Des efforts plus modérés, conduisant à des réductions plus limitées des besoins énergétiques par rapport au niveau actuel. Ce scénario reposerait tout de même sur un développement important des pratiques de sobriété, notamment sur la température moyenne du chauffage (baisse de 1°C en moyenne) et la consommation d’eau chaude, et sur une utilisation stable des appareils électroniques et électro-ménagers par rapport à aujourd’hui.

L’association les Voix du Nucléaire donne sa réponse à la consultation publique. Notre objectif est de faire reconnaître et de promouvoir le rôle du nucléaire dans la transition énergétique. L’énergie nucléaire est une condition déterminante de la mise en place de systèmes électriques à la faible empreinte environnementale et climatique, fiable et abordable pour les populations. Pour l’horizon 2050, nous avons établi un scénario, appelé “TerraWater” disponible ici: https://www.voix-du-nucleaire.org/terrawater-telechargement/ Nous y privilégions une approche par la constitution de marges de production plutôt que par la flexibilité de la demande, dans un objectif de robustesse, solidarité et souveraineté. Toutes les énergies bas carbone y ont une place importante, mais surtout propre au rôle que leurs caractéristiques physiques leur permettent de jouer, optimisant les bénéfices qu’elles sont chacune en mesure d’apporter au système électrique dans son ensemble. Les besoins en chauffage sont parmi les plus sensibles pour la population, et donc ceux où les restrictions doivent être les moins sévères possibles. Pour la consommation thermique de chauffage des bâtiments en France - actuellement de 400 TWh/an - nous retenons une hypothèse de réduction de 30% via l’efficacité énergétique des bâtiments. Le chauffage électrique passera de 55 TWh/an - essentiellement consommés par des systèmes résistifs - à 86 TWh/an via une électrification par pompes à chaleur, diffuses ou centralisées par l’intermédiaire de réseaux de chaleur. Cette consommation pourra être revue à la baisse par la prise en compte du potentiel géothermique ainsi que de la cogénération. L’hypothèse d’un gain de performance thermique de 30 % en 2050 par rapport au niveau de 2020 est légèrement moins ambitieuse que celle de 40 % utilisée par RTE et dans la continuité des résultats obtenus sur les 30 dernières années. Cette valeur nécessitera malgré tout une mobilisation forte de la filière bâtiment afin de réussir la mise en œuvre des rénovations qu’elle requiert, tout en laissant plus de marges de manœuvre que l’hypothèse de RTE. Finalement, environ 10 % de la chaleur issue du chauffage électrique resterait assurée par des dispositifs résistifs, soit une consommation électrique d’environ 23 TWh/an en 2050 contre 86 en 2020. Le but étant de supprimer totalement ou quasi-totalement le chauffage par du combustible fossile. L’usage de biomasse de chauffage serait diminué de moitié, passant de 80 à 40 TWh/an, du fait de l’amélioration des performances thermiques des logements qui utilisent ce combustible, mais également du fait de la suppression des foyers ouverts. L’usage du bois sera en majorité réservé aux logements non adaptés aux pompes à chaleur ou non raccordables à un réseau de chauffage urbain, voire en appoint pour les jours de grands froids pour limiter l’appel de puissance électrique. Une démarche de sobriété conduisant à définir une consigne de chauffage inférieure à 19°c semble inadaptée, au regard de la diversité des populations (personnes âgées, enfants, personnes fragiles, etc). La diffusion de bonnes pratiques sur la consommation d'eau chaude sanitaire (récupération de chaleur sur eau grise, comptage, calorifuge performant des réseaux de bouclage, production par pompe à chaleur haute-température, production solaire thermique) constitue un gisement de réduction de consommation important pour un usage de chaleur significatif toute l'année. Pour le chauffage, la généralisation des thermostats intelligents avec régulation par pièce ou à minima par zone de vie est également un gisement important et relativement facile à mobiliser sans impact sur le confort. Enfin, notre ambition plus modeste que celle retenue par RTE pour la rénovation énergétique est à mettre en lien avec les premiers résultats de Commission présidée par Patrick Criqui sur les Coûts d'Abattement Carbone (France Stratégie, Partie 5 consacrée au logement, Novembre 2022). Il est avéré que la rénovation énergétique n'a pas de sens pour elle-même si la priorité est donnée à la décarbonation. La rénovation énergétique doit être menée de manière opportuniste lors de rénovation patrimoniale, d'amélioration de la valeur d'usage notamment dans le patrimoine de logement social où la qualité de vie des occupants doit rester une priorité. En particulier, la rénovation ne doit pas négliger le contexte d'aggravation du réchauffement climatique, avec un enjeu important en confort d'été (balcons et fenêtres protégées de l'exposition solaire, ventilation naturelle traversante, pompes à chaleur réversible pour permettre la climatisation, inertie du bâti).