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Publié le 18/01/2023 - 17h55

Les Voix Du Nucléaire

  • B - Optimiser l’existant et, concernant de nouveaux sites, aménager uniquement ceux dont le potentiel est significatif ou ceux présentant une sensibilité environnementale quasi-nulle

L’association les Voix du Nucléaire donne sa réponse à la consultation publique. Notre objectif est de faire reconnaître et de promouvoir le rôle du nucléaire dans la transition énergétique. L’énergie nucléaire est une condition déterminante de la mise en place de systèmes électriques à la faible empreinte environnementale et climatique, fiable et abordable pour les populations. Pour l’horizon 2050, nous avons établi un scénario, appelé “TerraWater” disponible ici: https://www.voix-du-nucleaire.org/terrawater-telechargement/ Nous y privilégions une approche par la constitution de marges de production plutôt que par la flexibilité de la demande, dans un objectif de robustesse, solidarité et souveraineté. Toutes les énergies bas carbone y ont une place importante, mais surtout propre au rôle que leurs caractéristiques physiques leur permettent de jouer, optimisant les bénéfices qu’elles sont chacune en mesure d’apporter au système électrique dans son ensemble. La France possède encore un potentiel hydroélectrique non exploité très important, particulièrement en ce qui concerne le pompage-turbinage qui est aujourd’hui la seule technologie disponible à l’échelle industrielle pour stocker de très grandes quantités d’électricité (>100 GWh) sur de longues périodes, fonction indispensable à la décarbonation complète d’un mix électrique décarboné, fiable, économique et souverain. L’hydraulique est une filière qui bénéficie énormément d'économies d'échelle : plus l’ouvrage est grand, moins il est cher rapporté à sa capacité. De plus, minimiser le nombre de chantiers à mener en parallèle offre de nombreux avantages : Diminution de la main d'œuvre spécialisée nécessaire, et donc des conflits d’usages entre certaines professions recherchées. Diminution des coûts d’intégration au réseau électrique. Diminution de l’empreinte environnementale en réduisant le nombre de lieux impactés. Facilitation des études d’impact environnemental. Diminution du nombre de débats publics à organiser, ainsi que du nombre de zones d’opposition militante (type ZAD) potentielles. De manière réciproque, nous n’encourageons pas le développement de la micro- et pico-hydroélectricité qui est très chère, très gourmande en linéaire de cours d’eau et potentiellement beaucoup plus nocive pour la biodiversité car elle morcelle davantage les réseaux hydrographiques. Et en plus de présenter de manière plus marquée tous les inconvénients de la grande hydraulique, elle n’en possède pas les avantages : les micro-centrales sont des ouvrages au fil de l’eau, sans aucune capacité de stockage (production fatale et potentiellement intermittente). À l’heure de l’augmentation de la production des sources intermittentes et de l’élimination des flexibilités fossiles, il est inconcevable d’investir dans des projets électriquement inutiles. Par ailleurs, un grand programme de construction hydraulique est un formidable vecteur d’emplois, permettant de faire travailler et de former de nombreux corps de métiers. Ce scénario prévoit de mettre en place 42 GW de nouvelles STEP pour un total de 8 TWh minimum de capacité réversible, soit environ un quart du potentiel topographique identifié par les Voix, répartis sur une vingtaine de sites dont 6 sur terrain vierge. Actuellement, le parc hydraulique français comporte 6 STEP pour une puissance cumulée de 5 GW et capables de stocker un total de 80 GWh. Cependant la répartition de cette capacité réversible est très hétérogène, certaines STEP ayant une constante de temps de 4 heures quand d’autres peuvent fonctionner près de 2 jours à pleine puissance. Les 8 TWh de nouvelles capacités requises par le scénario sont supérieures aux ~6 TWh identifiés par le rapport du JRC de 2013, mais les hypothèses qui sont prises dans ce rapport sont beaucoup plus restrictives que ce qui semble applicable.