Publié le 18/01/2023 - 17h56
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A - La relance d’une politique électronucléaire globale et d’ampleur (mise en œuvre des trois piliers de Belfort), comparable à celle des années 1970 et 1980
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I - Le maintien d’une politique de R&D visant à développer de nouvelles technologies de réacteurs
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J - Autre proposition (à préciser et justifier dans le champ ci-après)
L’association les Voix du Nucléaire donne sa réponse à la consultation publique. Notre objectif est de faire reconnaître et de promouvoir le rôle du nucléaire dans la transition énergétique. L’énergie nucléaire est une condition déterminante de la mise en place de systèmes électriques à la faible empreinte environnementale et climatique, fiable et abordable pour les populations. Pour l’horizon 2050, nous avons établi un scénario, appelé “TerraWater” disponible ici: https://www.voix-du-nucleaire.org/terrawater-telechargement/ Nous y privilégions une approche par la constitution de marges de production plutôt que par la flexibilité de la demande, dans un objectif de robustesse, solidarité et souveraineté. Toutes les énergies bas carbone y ont une place importante, mais surtout propre au rôle que leurs caractéristiques physiques leur permettent de jouer, optimisant les bénéfices qu’elles sont chacune en mesure d’apporter au système électrique dans son ensemble. Ici encore, attention doit être portée à ne pas confondre objectifs à atteindre pour l’avenir de la nation, moyens à mettre en œuvre pour y parvenir de la manière la plus optimisée possible, et conséquences négatives de cette mise en œuvre à minimiser. A ce titre les objectifs proposés ci-dessus ne sont pas forcément de même niveau et ne nécessitent pas forcément d’être opposés. Pour l’horizon 2050, voici nos priorités pour la filière nucléaire : Dans un premier temps, il faut accepter l’idée de prolonger, autant que possible, nos réacteurs jusqu’à 70 ans. Ces prolongations ne sont pas impossibles, mais elles requièrent une forte anticipation afin de les préparer en amont, en suivant attentivement l’état des différents éléments de chaudronnerie. En outre, les difficultés en matière de programmation énergétique nous laissent penser que cette prolongation aura lieu de toute manière. Cette prolongation ne s’appliquera pas pour la centrale du Bugey, dont les réacteurs peuvent être fermés pour leurs 60 ans. Cet allongement de l’utilisation de nos réacteurs a pour but de limiter les conséquences négatives de l'effet "falaise", c'est-à-dire la diminution brutale de la capacité de production d'électricité d’origine nucléaire du fait de la fermeture de très nombreux réacteurs dans une période de temps aussi étroite que celle de leur construction. Cet effet falaise doit être repoussé le plus longtemps possible, afin que le nouveau parc de réacteurs entre en service. Dans un deuxième temps, nous avons conscience que la faisabilité d’un nouveau parc dépend de la vision et de l’investissement dans le renouveau industriel de la France, par les décideurs politiques. Ce nouveau parc, érigé par paires d’EPR2, comptera 22 nouveaux EPR2 en 2050, pour une puissance installée totale du parc (ancien et nouveau nucléaire) de 90 GW. Ce nombre de 22 nouveaux réacteurs nous semble être un maximum atteignable à cet horizon. Mais il est admis qu’il faudra, dans les 10 à 15 prochaines années, intensifier les efforts pour reconstruire et renforcer le tissu industriel nécessaire à un tel plan de relance. Les EPR2 sont des réacteurs fiables, sûrs, pilotables et à l’empreinte environnementale limitée, mais leur construction nécessite le renouveau d’une filière d’excellence. Nous demandons aussi, dès maintenant, à relancer la recherche dans de nouveaux modèles de réacteurs, ceux de 4è génération, en particulier les réacteurs à neutrons rapides refroidis au sodium, qui sont de loin, les modèles de quatrième génération les plus matures dans le monde et particulièrement en France. Ces réacteurs de type nouveau sortiraient de terre à partir des années 2040. En parallèle, nous souhaitons aussi voir se développer la filière des petits réacteurs modulaires. Ce développement de la filière nucléaire se fera en partie sur les sites nucléaires actuels, comme c’est le cas pour le projet de Penly, mais d’autres sites industriels, non nucléaires, peuvent être utilisés.
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