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Publié le 18/01/2023 - 17h59

Les Voix Du Nucléaire

  • B - Les pompes à chaleur

L’association les Voix du Nucléaire donne sa réponse à la consultation publique. Notre objectif est de faire reconnaître et de promouvoir le rôle du nucléaire dans la transition énergétique. L’énergie nucléaire est une condition déterminante de la mise en place de systèmes électriques à la faible empreinte environnementale et climatique, fiable et abordable pour les populations. Pour l’horizon 2050, nous avons établi un scénario, appelé “TerraWater” disponible ici: https://www.voix-du-nucleaire.org/terrawater-telechargement/ Nous y privilégions une approche par la constitution de marges de production plutôt que par la flexibilité de la demande, dans un objectif de robustesse, solidarité et souveraineté. Toutes les énergies bas carbone y ont une place importante, mais surtout propre au rôle que leurs caractéristiques physiques leur permettent de jouer, optimisant les bénéfices qu’elles sont chacune en mesure d’apporter au système électrique dans son ensemble. Si toutes les solutions citées précédemment ont leur place dans le mix énergétique de demain, c’est bien la filière des pompes à chaleur qui représente la majorité du potentiel de décarbonation de la chaleur basse température (chauffage et eau chaude sanitaire qui représentent 460 TWh/an). Dans le scénario que nous proposons, c’est plus des ¾ des besoins de chauffage, et ⅔ de ceux d’eau chaude sanitaire qui sont assurés par des pompes à chaleur. Nous insistons fortement sur le fait que les politiques énergétiques ne doivent pas encourager à long terme l’utilisation de biomasse (solide ou gazeuse) pour le chauffage des bâtiments, les gisements étant requis pour des usages prioritaires non électrifiables (marine, aviation, agriculture ou chimie). Les gisements de biomasse sont en effet limités, très sensibles aux concurrences d’usage (la frontière entre usage raisonné et déforestation étant en effet mince) et posent d’importantes incertitudes quant à leur pérennité dans un monde à +2°C. C’est également une source importante de pollution de l’air (dans le cas du bois) et la source d’énergie qui nécessite le plus d’espace au sol (et qui a donc les plus gros impacts sur la biodiversité de toutes les énergies bas-carbone). Par ailleurs, la filière pompe à chaleur n’est pas constituée d’une seule technologie mais d’un ensemble de techniques qui permettent de fournir des puissances allant du kW à la centaine de MW. Les PAC air-air et air-eau sont bien adaptées pour les chauffages pavillonnaires de par leur modularité mais leur performance dépend de la température extérieure. Les PAC eau-eau et géothermiques permettent quant à elle de fournir des puissances très importantes à COP constant (par exemple, un ensemble de PACs eau-eau qui puisent leur chaleur dans un gros cours d’eau ou dans la mer permet de fournir plusieurs centaines de MW de chaleur sous forme d’eau chaude à 85°C, comme à Stockholm), idéales pour un réseau de chaleur urbain. Bien sûr, les pompes à chaleur nécessitent un alimentation électrique fiable et robuste, c’est pourquoi leur développement massif ne peut s’envisager qu’en parallèle d’une politique volontariste de sécurisation de l’approvisionnement électrique hivernal. Pour les zones urbaines denses, l’utilisation massive de pompes à chaleur pose des difficultés pour un déploiement à grande échelle. Pour surmonter ces problèmes, il est envisageable de recourir à de la géothermie profonde, comme c’est le cas dans le bassin parisien, ou de la thalassothermie, comme mentionné plus haut, avec l’exemple de Stockholm.