Publié le 18/01/2023 - 21h19
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A - Se limiter à optimiser l’existant, car il n’apparaît pas opportun de développer de nouveaux projets
Le potentiel hydroélectrique cause et a causé des dommages importants à la biodiversité : déclin des espèces migratrices en voie d'extinction (saumon, aloses, esturgeons, anguilles) mais également des espèces locales qui doivent migrer pour atteindre leur lieux de reproduction, de développement, leurs zones refuges ( notamment lors des épisodes récurrentes de sécheresse). L'altération des conditions de milieu et la perte de biodiversité dans les retenues des installations : diminution de l'oxygène, augmentation de la température, eutrophisation, développement de cyanobacteéries, d'algues filamenteuses, comblement des abris et uniformisation du fond par colmatage de la retenue. Pour exemple sur les retenues des mche sur la rivière Ardèche, la qualité ipr passe à très mauvaise alors qu'elle est excellente sur les rares zones courantes naturelles restantes entre ces zones " mortes". Le peuplement piscicole restant dans ces retenues présente 2 fois moins d'espèce et 2 fois plus d'espèces envahissantes que sur les zones courantes ( Étude renouvellement mche sud Ardèche 2021). La diminution des débits à l'aval des ouvrages sur les tronçons courts circuités ( 1/10 à 1/20 du débit entrant) réduit sensiblement le milieu de vie des espèces aquatiques. La distance des TCC est variable mais elle représente plusieurs dizaines de kms en Ardèche. Modification du transport solide, avec comblement des retenues et déficit sédimentaire à l'aval. Les sédiments étant le support principal de la vie aquatique, les retenues provoquent une perte d'habitats, favorise l'érosion des berges et un déclin de la biodiversité. Mortalité au niveau des turbines et devalaison des espèces. Lors de la mise en place des PCH sur les TCC du Rhône, il avait été établi que lors du franchissement des anguilles en dévalaison, environ 6% de mortalité été observée justifiant la mise en place de passe à poisson... A l'heure actuelle la dévalaison des jeunes saumons pose de grave problème sur certains ouvrages non équipés sur la Loire. Le fonctionnement des centrales implique la modification de l'écoulement (débit et niveau d'eau : marnages) de la rivière en aval qui engendrent des phénomènes d'exondation de zone de frayères (reproduction) et le piégeage des alevins en bordure. A contre courant de ce qu'il est dit, l'hydroélectricité pose de sérieux problèmes environnementaux notamment lorsqu'ils se cumulent. Les organismes de l'état tels l'OFB, les DREAL, l'INRAE, les fédérations de pêche, l'association rivières Rhône Alpes et la plupart des universitaires ont largement travaillés le sujet. Ces experts doivent pouvoir apporter leurs expériences et résultats sur ce sujet de l'impact. Un potentiel hydroélectrique déjà fortement équipé et menacé par une ressource en berne et fortement convoitée. En Ardèche tous les bassins sont fortement exploités et impactés : La Loire et ses affluents par le cx hydroélectrique de montpezat détournant l'eau du bassin de la Loire vers celui de la Méditerranée avec 2 grands barrages et le percement du cratère du Lac d'issarlés (cratère volcanique de 100ha) ainsi qu'une barrage usine sur le bassin versant de l'Ardèche qui exploite les aménagements. Sur cet axe c'est une dizaines de MCHE qui profitent de eaux de la Loire. Il s'y raccroche le CX hydroélectrique du Chassezac, affluents de l'Ardèche avec de nombreux barrages usines qui induisent un linéaire courts circuités important. L'axe Rhône largement aménagé avec de nombreux barrages usines et des PCH sur le vieux Rhône (TCC). Près de 100 autres micro- centrales viennent compléter le tableau d'un réseau hydrographique largement développé. Une hydrologie fortement modifiée et en déficit important notamment depuis 2017-2018. Des hivers et printemps secs ne permettant pas la constitution de réserves suffisante : la retenue de Naussac. Des périodes de fonctionnement hydroélectrique de plus en plus courtes du fait de longues périodes de faible débit des cours d'eau et en période de crues. La période favorable de production en eaux moyennes est de plus courtes et pas forcément à la bonne période. Les prévisions dans ce sens selon le GIEC et les experts météorologiques vont dans cette perspective de pénurie de la ressource. Une ressources en eau très convoitée et une loi en faveur de la préservation des milieux aquatiques. La ressource en eau est de plus en plus convoitée. Une forte pression s'exerce et s'exercera sur la ressource déjà menacée. La directive européenne cadre sur l'eau (DCE) impose la priorité des usages 1 pour les besoins domestiques (alimentaire, santé), les milieux naturels aquatiques (préservation) et ensuite les usages. La priorité est donnée à la préservation des milieux aquatiques et des écosystèmes qu'il renferment par rapport aux usages tels que l'hydroélectricité. Ceci n'implique pas l'exclusion de cet usage mais que celui-ci doit permettre le maintien de la biodiversité de nos cours d'eau. Pourquoi multiplier des moyens de production là où la ressource diminue? Là où réside justement des écosystèmes encore en vie ? Améliorons l'existant en restaurant la continuité des espèces et des milieux. Des solutions adaptées comme l'aménagement de Poutès Monistrol sur l'Allier permettant d'ouvrir largement l'axe de migration des saumons et des sédiments constitutifs de la rivière. Réouvrir une partie des barrages comme sur les anciens moulins de l'Ardèche. Développer la production depuis les stations d'épuration. Des nouvelles pâles moins délétères, etc. De nombreuses solutions existent et sont à découvrir, développer pour optimiser la production hydraulique en prenant en compte l'enjeu environnemental comme prioritaire au même titre que la production et la sobriété. Un vœux pieux mais indispensable pour un avenir partagé et désirable. Ces points résument l'argumentaire des membres de l'association de protection des milieux aquatiques et de la pêche de loisir de Burzet " Bourges Loire Padelle"
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